Lors d'une interview sur CNN, le PDG d'Accor Sébastien Bazin a expliqué comment le groupe gère un environnement de travail en mutation et s'adapte à l'évolution des besoins dans un contexte de pénurie de main-d'œuvre dans le secteur de l'hospitality.
Sébastien Bazin a affirmé que la reprise du tourisme est au rendez-vous, et que les activités du groupe se portent bien, affirmant que "Paris est en feu". Il a ajouté que "l'entreprise va beaucoup mieux, nous avons vécu l'enfer ces deux dernières années. En fait, elle dépasse mes attentes", soulignant le retour des voyageurs américains.
Actuellement, sa priorité est de recruter de nouveaux collaborateurs, car l'entreprise a besoin de "personnes pour servir les clients et leur offrir la meilleure expérience possible". Selon lui, "probablement 15% de la main-d'œuvre qu'Accor avait avant la pandémie n'est pas revenue" et ce pour de nombreuses raisons légitimes. Parmi ces raisons, il a mentionné le salaire, les horaires, et tous les sacrifices consentis.
Le PDG d'Accor a bien intégré les changements sociétaux actuels, notamment ceux concernant le domaine professionnel. Il a expliqué qu'aujourd'hui "on peut voir des gens travailler pour des sociétés hôtelières le lundi et le mardi par exemple et ils sont peut-être indépendants le reste de la semaine ou travaillent pour une autre industrie. Nous devons accepter que les gens ne travaillent que 2 ou 3 jours par semaine chez nous".
Une intervention qui peut en surprendre certains, mais il fait face à la nouvelle réalité du marché du travail. La pandémie a redistribué les cartes et les salariés ont désormais de nouvelles aspirations concernant leur carrière. En particulier la jeune génération, comme le souligne Sébastien Bazin : "Les jeunes ne veulent pas faire carrière, ils veulent s'amuser, avoir une bonne qualité de vie et avoir le choix. La carrière est une chose du passé ; les gens ne veulent tout simplement pas une carrière de 20 ans".
Il a poursuivi en disant qu'il n'est pas nécessaire d'embaucher quelqu'un avec une expérience significative dans l'industrie hôtelière, il suffit de "venir comme vous êtes". De nombreux talents travaillant pour Acor n'ont que 2 ou 3 ans d'expérience dans le secteur, voire aucune, et cela ne pose pas de problème au PDG tant qu'ils sont prêts à travailler et qu'ils le font bien.