plus

Entretien avec François Mariette, P-dg du groupe Odalys Vacances

4 min de lecture

Publié le 25/10/11 - Mis à jour le 17/03/22

Dirigeant de l'un des tout premiers groupes de résidences de tourisme, François Mariette revient sur un bon bilan de saison estivale, confirme le développement important de son groupe et commente l'état du marché dans un contexte de réduction des niches fiscales.

Alors que l'automne est bien engagé, quel bilan final tirez-vous de la saison estivale ?Avez-vous déjà une visibilité suffisante sur la prochaine saison ?

J'ai une vision presque "paysane" de notre activité en se concentrant sur chaque saison à venir sans tirer de plans à trop long terme. L'hiver a plutôt bien démarré pour les raisons que j'exposais précédemment. Il y a une demande pour un produit de résidences animées, ce qui est notre cas.Globalement nous avons réalisé mieux que nos objectifs, avec des variations selon les régions et les périodes. Toute la façade atlantique, y compris la Normandie, a fait mieux que nos prévisions. Sur la Méditerranée, le littoral du Languedoc-Roussillon et du Var ont bien performé, mais nous avons connu un retrait sur la Côte d'Azur. En revanche, la montagne s'est bien comporté et les résidences "à la campagne" ont "cartonné", si vous m'autorisez cette expression qui est la bonne traduction de nos résultats. Sur la longue période estivale, le mois de juin a été excellent en raison des ponts, juillet conforme aux prévisions, mais août en retrait. Il se confirme que l'arrière saison progresse, car nous avons fait également un excellent mois de septembre.Y a-t-il des raisons conjoncturelles à ce succès global ?Il est certain que les Français ont eu une tendance plus forte à rester en métropole et que nous avons profité d'un report de certaines clientèles étrangères qui avaient l'habitude d'aller en Afrique du Nord. Mais, cela n'explique pas toute la progression de 18% de fréquentation de la clientèle étrangère, notamment allemande, néerlandaise et belge. Il se trouve que l'appréciation du franc suisse par rapport à l'euro à également détourné une partie de la clientèle habituée à la Suisse, vers la France voisine. Cela est d'ailleurs de très bon augure pour la saison hivernale où le phénomène risque d'être encore plus sensible.Votre groupe est également présent sur le marché de l'hôtellerie de plein-air, a-t-elle aussi bien résisté aux aléas climatiques que les résidences de tourisme avec animation ? Notre parc de terrains de camping est en majorité composé d'offre de mobile-home et s'apparente à un village club avec des animations pour enfants. Nous n'avons constaté aucun report de séjour alors que les sites de nos confrères avec des emplacements pour tentes ou caravanes ont été davantage touchés. Notre constat est donc qu'il faut développer les animations qui sont demandées par les clients. C'est notre orientation.Comment se présente votre développement ? Nous avons ajouté 4 000 lits touristiques sur les six premiers mois de l'année et nous sommes désormais au-delà des 100 000 lits commercialisés. Cet hiver, nous allons ajouter 4 résidences à la montagne, avec des constructions neuves aux Arcs, à Superdévoluy et à Megève. Sur le cours de 2012, nous avons également 12 nouvelles résidences à proposer à nos clients. C'est une véritable accélération du développement, principalement avec des produits neufs, qui offrent des animations. Nous allons notamment ajouter deux résidences Odalys City, la première à Aix-en-Provence, ville du siège de l'entreprise, l'autre à Ferney-Voltaire tout près de Genève. Nous sommes plutôt sur un phénomène de montée en gamme vers le 4 étoiles.Craignez-vous une nouvelle vague de défaillances de sociétés d'exploitation, comme on l'a connu il y a quelques années ? Je pense pour ma part que la grosse vague est passée, même si on n'est pas à l'abri de quelques nouvelles défaillances en raison de certains montages financiers insuffisamment solides. L'expérience a montré que la masse critique pour une exploitation et une commercialisation rentables devait dépasser les 15 000 à 20 000 lits. Il n'y a guère de souci à se faire pour ceux qui ont passé ce cap. Pour les autres, je suis un simple observateur. Nous avons peu participé à des opérations de reprise car en général, les défaillances tenaient aussi à la qualité des emplacements et des offres.Les mises en chantier risquent-elles d'être touchées par le "rabotage" des niches fiscales qui est une priorité du gouvernement ? Nos interlocuteurs promoteurs ne constatent pas de ralentissement dans la commercialisation des nouvelles résidences. A titre d'exemple la première tranche du site Edenarc 1800, que nous mettons en catalogue cet hiver a été entièrement vendue. La seconde est en cours de commercialisation. Cela mettra peut-être plus de temps, mais la demande est toujours là. Il y aurait même une tendance à l'accélération pour certains produits avant que le rabotage des avantages soit effectif. Si le coup de rabot touche toutes les niches, la multipropriété en résidence de tourisme aura toujours un intérêt pour les investisseurs avec des revenus garantis.

Pour aller plus loin

Chaque semaine, l’équipe HON vous apporte un regard expert sur le monde de l’hospitalité. En devenant membre, vous aurez accès à un écosystème complet : contenu exclusif, emploi, etc.

DEVENIR MEMBRE

Inscrivez-vous pour ajouter des thèmes en favoris. Inscrivez-vous pour ajouter des catégories en favoris. Inscrivez-vous pour ajouter des articles en favoris. Connectez-vous gratuitement pour voter pour la candidature.

Déjà inscrit ? Déjà inscrit ? Déjà inscrit ? Déjà inscrit ?