
Avec quelques 600 000 appartements dans le monde en 2011, le marché des résidences de tourisme couvre près de 8 630 destinations. En France, elles attirent quelque 15 millions de clients chaque année, principalement loisirs. Mais le marché suit les évolutions des modes de vie et donc de la demande, se tournant davantage vers le tourisme d’affaires. En se dirigeant vers les villes, l’offre française tend à se rapprocher du modèle américain des "extended stays" alors que ce dernier se lance actuellement dans une course transatlantique afin de faire ses premiers pas sur le Vieux continent, s’éloignant ainsi d’un marché bien saturé. Autant de facteurs qui nourrissent la concurrence faite aux hôteliers européens.
Le concept de résidences de tourisme est apparu en France dans les années 70 avec l’avènement des stations de sport d’hiver intégrées. Alors que les promoteurs étaient à la recherche de solutions pour rentabiliser les investissements, notamment les remontées mécaniques, les touristes français étaient à la recherche d’un «chez soi» sur le lieu de leurs vacances, les familles en particulier. Le bénéfice de cette nouvelle tendance de consommation aurait pu profiter au marché des résidences secondaires, mais ces dernières étaient jugées trop coûteuses pour seulement quelques semaines de vacances par an, tant au niveau de l’investissement que de l’entretien. Elles se sont alors ouvertes à la location, facilitant la commercialisation des stations de ski et l’amortissement des investissements, et ont ainsi donné naissance aux résidences de tourisme. Un nouveau concept qui s’est développé avec la mise en place de promotions immobilières pour rendre la propriété accessible au plus grand nombre. Alors premiers clients des résidences de tourisme, les skieurs ont rapidement été suivis des baigneurs avec le développement du modèle sur les littoraux de l’Hexagone. L’engouement des Français pour la formule a engendré la création du statut de Résidence de Tourisme en 1983, favorisant l’apparition d’enseignes dédiées comme Pierre&Vacances, Odalys ou Lagrange. Poussé par une forte demande, le secteur s’est développé rapidement en passant de 60 000 lits en 1979 à 240 000 en 1990. Un élan fortement freiné par la crise immobilière de 1996, obligeant le gouvernement à réagir avec la mise en place de la loi Périssol, qui octroyait des avantages fiscaux aux propriétaires. Les constructions sont alors reparties en flèche, au rythme de 20,000 lits pas an, puis 30 000, pour atteindre les 47 000 en 2007. Si le développement fut rapide, il s’est fait aussi de manière anarchique, notamment après la mise en place du dispositif...
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