Pour le directeur général, Franck Gervais, qui sort d’un conseil d’administration présidé par Georges Sampeur le sourire aux lèvres, l’exercice clos au 30 septembre 2024 traduit quatre années d’effort pour redresser la barre, avec le premier résultat net positif.
A compter de ce nouvel exercice, le groupe Pierre & Vacances / Center Parcs est à nouveau une entreprise « normale ». Elle est définitivement sortie de sa période de restructuration avec tout ce que cela comportait de surveillance des banques et d’exigences en garantie financière de leur part.
L’équipe de direction peut mesurer le chemin parcouru depuis un exercice 2019 qui s’était achevé – avant même la crise sanitaire – sur une perte nette de 33 millions d’euros et un modèle économique qui ne correspondait plus à l’air du temps, jusqu’à cette clôture des comptes sur une marge brute doublée à 174 millions d’euros et un résultat net positif de 29 millions d’euros, le premier depuis longtemps.
« C’est la 4e année consécutive de croissance de la performance financière », insiste Franck Gervais, « qui se traduit concrètement par un CA Tourisme en hausse de 32%, un doublement de l’EBITDA, une augmentation de la trésorerie opérationnelle et le remboursement de toutes les dettes issues de la restructuration et des PGE ».
Center Parcs reste la pépite du groupe
La décomposition des résultats une longue liste de pourcentages en croissance, dont il faut retenir que la transformation du groupe en strict opérateur touristique, abandonnant toute velléité de promotion immobilière, a joué en sa faveur sans affecter le volume d’activité. Sur un CA global qui approche les deux milliards d’euros (1 913 K€), 94% sont le fruit de l’activité tourisme, le solde se répartissant entre des opérations immobilières sur Center Parcs, la gestion d’un solde de résidences Senioriales et les « Grands Projets » en cours sur l’ex-Village Nature, désormais intégré dans le périmètre Center Parcs.
Center Parcs est toujours la pépite qui génère l’essentiel de l’activité Hébergement, 873 M€ pour 314 M€ pour Pierre & Vacances et 206 M€ pour Adagio. Les autres activités (414 M€ proviennent essentiellement de la distribution via la plateforme Maeva et les ventes sur sites, activités de loisirs et de restauration.
La marge brute, EBITDA, a subi l’impact de l’inflation des coûts (59 M€), bénéficié de la hausse des tarifs pratiqués (42 M€) et des économies réalisées sur les charges (énergie, informatique, achats….) de 18 M€.
Un groupe qui a remboursé l'essentiel de sa dette
En juillet dernier, P&V/CP a remboursé 328 millions de dette issue de la restructuration et des emprunts souscrits pendant la crise sanitaire. L’entreprise se retrouve avec une situation financière allégée et seulement 33 millions de dettes résiduelles.
Pour l’équipe dirigeante, le plan « Réinvention » et ses cinq piliers ont délivré les résultats attendus, avec même un peu d’avance car les performances financières de l’exercice ont gagné un an sur le calendrier annoncé aux actionnaires et aux banques.
« Ce n’est que la deuxième phase du plan », insiste le président du conseil d’administration, Georges Sampeur. « Après le sauvetage de l’entreprise et sa remise en ordre de marche, va pouvoir se développer la phase de croissance et d’exploitation de tout le potentiel retrouvé ».
Pour Franck Gervais, la feuille de route est inchangée.
Il s’appuie méthodiquement sur les cinq piliers :
- Agir pour un tourisme de proximité à impact positif. Il s’agit surtout de conforter la place de leader européen sur ce créneau du tourisme de proximité, essentiellement familial ;
- Investir pour une expérience client immersive, reposant sur une technologie innovante et une culture du service enrichie. En l’occurrence le juge de paix est le taux de recommandation NPS, qui a gagné 20 points autant pour Center Parcs que pour Pierre & Vacances ;
- Développer le réseau avec une part prépondérante en « asset light ». Les investisseurs, notamment institutionnels, sont à nouveau convaincu du bien-fondé du modèle. Le 30e Center Parcs sera inauguré l’an prochain au Danemark avec deux gros partenaires financiers locaux. De nouvelles résidences P&V sont programmées avec des promoteurs qui font confiance à l’équipe de gestion, voire certains qui signent désormais des contrats de franchise (10 en 2024).
- Poursuivre la réduction des coûts de structure. Les deux-tiers sont déjà assurées sur les 56 M€ prévus d’ici 2026.
- Faire des 4 marques autant de business units autonomes et responsables. Le plan « Réinvention », conçu au départ pour tout le groupe va se sophistiquer pour que chaque marque suive son propre parcours et atteigne ses meilleurs résultats.