Après avoir achevé la transformation de l'Hôtel Mercure Paris Montmartre Basilique l'année dernière, AccorInvest s'attaque désormais au repositionnement du Pullman Madrid Feria. Deux opérations qui s'inscrivent dans une ambitieuse stratégie de rénovation durable menée par le groupe. Franck Bermond, Directeur de la construction chez AccorInvest, nous raconte la genèse de ce projet et les ambitions portées par cette stratégie.
Hospitality ON : Quel est le poids du marché espagnol pour le portefeuille d’AccorInvest ?
Franck Bermond : Effectivement, c'est un marché d'importance. Nous avons toujours été présents en Espagne, au Portugal et plus largement en Ibérie. Cela fait partie de ce que nous appelons l'Europe du Sud. Nous avons 36 hôtels en Espagne, dont 13 à Madrid.
Ce sont de beaux hôtels, bien gérés, avec une véritable stratégie d'asset management et de positionnement. Avant le COVID, nous avions repositionné un Novotel en un Novotel et ibis Styles, un type de transformation qu’il nous arrive de réaliser.
Aujourd'hui, j'aimerais vous emmener virtuellement à Madrid. Nous atterrissons à l'aéroport, non loin du centre-ville, et surtout juste en face du centre de congrès et d'exposition IFEMA, le plus grand d'Espagne. Nos deux hôtels sur ce site sont les seuls accessibles à pied depuis ce centre.
Ce centre accueille plus de 800 expositions par an, donc il y a constamment des événements. De plus, à partir de 2026, le Grand Prix de Formule 1 s'y tiendra jusqu'en 2035.
Hospitality ON : Quelle est la physionomie de l’établissement ?
Franck Bermond : Le complexe est organisé en forme de "U" et comprend deux établissements : un Novotel de 247 chambres et un Pullman de 179 chambres. Cependant, ces deux hôtels avaient des infrastructures séparées, avec deux piscines et deux offres distinctes de restauration et de bien-être.
Dans le cadre de notre stratégie qui se concentre sur le segment économique et milieu de gamme avec de fortes ambitions environnementales, nous avons décidé de transformer le Pullman en un Novotel premium de 179 chambres. Pour cela, nous avons adopté un concept de chambre Accor, "Hypothesis", que nous avons adapté pour correspondre à nos principes d'économie circulaire.

Nous aurons ainsi un Novotel rénové avant le COVID, et un Novotel premium, plus haut de gamme. Par ailleurs, le Pullman avait un design daté et des espaces restreints. Nous avons donc tout repensé en ouvrant les espaces, retrouvant les hauteurs sous plafond d'origine (presque 5 m), et créant un grand espace restauration avec un bar central et du show cooking.

L'objectif est de créer un véritable resort urbain avec deux offres hôtelières, deux piscines, deux restaurants et plus de 1 000 m² d'espaces de réunion pour accueillir des séminaires.
Comme nous l'avions évoqué à Paris, nous ne nous contentons pas de repositionner et rénover les actifs, nous intégrons également une forte dimension environnementale. Nous visons une certification BREEAM "Excellent" et une amélioration de notre note ISR. Le Pullman était initialement à peine au-dessus de 50, et nous visons une note de 90 après la rénovation.
Nous prévoyons une réduction de 42 % de la consommation énergétique, l'isolation des façades, le remplacement des fenêtres, la sortie du gaz, ainsi que l'installation de panneaux photovoltaïques. Les piscines font partie de l'offre. Leur impact énergétique a été pris en compte dans notre calcul global.
Hospitality ON : Avez-vous capitalisé sur l'expérience acquise avec la rénovation du Mercure Paris Montmartre ?
Franck Bermond : Tout à fait, nous appliquons la même rigueur en termes de positionnement, conception et impact environnemental. Je tiens d’ailleurs à souligner le travail des équipes, car c'est un projet complexe qui mobilise de nombreuses compétences.

