
Sur la base d’un échantillon représentatif de l’hôtellerie française*, MKG Hospitality a interrogé les responsables hôteliers sur la répercussion de la hausse de la TVA de 5,5% à 7%. Une majorité des hôteliers répercute totalement ou partiellement la hausse de TVA sans l’associer à une tension supplémentaire ou une forte baisse d’activité. Le manque de visibilité reste une préoccupation constante, surtout pour les hôteliers indépendants, de même qu’une pression plus forte des sites intermédiaires de distribution en ligne.
Il ressort d’abord du sondage que plus de la moitié des hôteliers va répercuter totalement (43%) ou partiellement (14 %) la hausse de TVA dans la grille tarifaire établie en début d’année 2012. Pour 14% d’entre eux, la hausse prévue correspond à d’autres charges et pour un quart des hôteliers la décision est prise de ne pas augmenter les tarifs en période de crise. Les hôteliers constatent à 47% que la négociation n’est pas globalement plus tendue qu’auparavant. Cette tension se manifeste, en revanche, sur certains créneaux, comme avec les clients individuels, en quête permanente des meilleurs tarifs. Parmi les interlocuteurs commerciaux, la pression vient notamment des sites en ligne qui pèsent plus lourdement sur les coûts de distribution.Les hôteliers indépendants (nettement plus représentés dans la fraction des répondants qui n’augmentera pas les prix) se plaignent des rapports commerciaux tendus avec les sites de réservation en ligne, dont les exigences en matière de commission augmentent fortement au détriment de leur rentabilité. Le manque de visibilité reste le principal constat des hôteliers quant aux conséquences sur l’activité. L’inquiétude porte davantage sur un durcissement de la crise que sur la répercussion de la TVA à 7%. Si 22% des professionnels interrogés anticipent déjà une baisse d’activité en 2012, 17% se préoccupent davantage de la baisse de rentabilité des établissements.«La France se situe parmi les pays européens où la moyenne des prix hôteliers pratiqués est la plus faible, notamment grâce à la forte présence de l’hôtellerie économique», explique Georges Panayotis, président du MKG Group. «Il y a encore une marge de manœuvre pour faire progresser les prix, d’autant que l’amélioration du produit hôtelier est réelle, même si les investissements consacrés restent encore trop faibles». Il poursuit en évoquant la réaction attendue de la part de la clientèle : «Dans la pire période de crise, les établissements rénovés et les nouveaux concepts déployés par les chaînes hôtelières se sont le mieux comporté. Les augmentations de prix ont été acceptées compte tenu de meilleures prestations proposées. La hausse de la TVA sur les services reste modeste et doit pouvoir assez facilement être absorbée si l’offre hôtelière continue de s’améliorer. A court terme, l’industrie hôtelière française profite du recul régulier du parc qui bénéficie aux établissements en place. Il ne faut pourtant pas arriver à une situation de pénurie qui sera très dommageable pour la destination France».*350 établissements en France, toutes régions et catégories confondues, représentatifs de la composition du parc hôtelier.*Sondage effectué via OlaKala, plateforme de gestion des enquêtes en ligne : www.olakala-ok.com}Les hôteliers réagissent au sondage : Les hôteliers français réagissent globalement avec une bonne dose de fatalisme. Ce qui n’empêche pas une certaine exaspération, surtout de la part des hôteliers qui ont une faible activité de restauration et qui ressentent une «double peine» : «La réduction du taux de TVA sur la restauration s’est accompagnée de mesures sociales supplémentaires que nous avons assumées et qui restent en vigueur. Le passage à 7 % se fait sans contrepartie, au mépris des accords passés». «Pour un hôtel qui n’a pas d’activité de restauration, la baisse de la TVA a correspondu en fait à une hausse des charges sociales et voilà que nous devons intégrer une nouvelle hausse de 1,5%. Merci du cadeau».Pour autant, une majorité d’hôteliers relativise la portée de la hausse : «Ce n’est pas la hausse de TVA qui aura une incidence sur la fréquentation hôtelière. Les clients sont lucides sur ce point».«1,5% ce n'est quand même pas une révolution. Je ne vois pas pourquoi on en fait toute une histoire».«Un passage à 7% n’est pas trop grave. Cela peut s’absorber sur le reste de l’année. Mais il ne faut pas que ce ne soit qu’une étape avec d’autres augmentations de taux après les élections».La hausse de TVA sera donc largement répercutée dans la grille tarifaire 2012, totalement ou partiellement selon les possibilités «Nous sommes une jeune entreprise avec de lourds investissements et nous sommes obligés de répercuter la hausse de TVA qui nous pénalise d’autant que l’hébergement représente plus de 80 % de notre chiffre d'affaires».«Nous ne pouvons pas faire autrement que d'augmenter nos prix en proportion de la hausse de cette TVA».Pour certains, la répercussion est plus difficile, notamment vis-à-vis des partenaires qui ont signé des relations contractuelles dès l’été.«Nos tarifs étaient déjà établis et communiqués à nos partenaires dès juin 2011. Nous ne pouvons plus les changer et nous n’avons pas anticipé la hausse du taux».Quant aux conséquences, c’est l’incertitude qui domine. La crise qui persiste et le contexte électoral auront sans doute plus de poids qu’une hausse de 1,5%. «Une année d'élection est toujours une année compliquée, en plus de la crise. Il faut attendre et garder le moral, rien ne sert de s'affoler. Il est trop tôt pour annoncer déjà des pertes!»« Les clients aujourd’hui détaillent bien leurs factures et malgré l’annonce de la TVA par les médias, ils nous posent encore la question sur l’augmentation.... »
