
En marge du lancement à Montmartre de son opération estivale Vacances Confiance, Hervé Novelli a commenté les résultats observés après 15 jours de pratique de la baisse de TVA en restauration. Le secrétaire d’Etat se veut confiant, son ministre de tutelle, Christine Lagarde attend plus des professionnels, notamment des indépendants.
“P lus d'un tiers des restaurants a baissé ses prix et apposé la vitrophanie “La TVA baisse, les prix aussi”, a expliqué Hervé Novelli, pressé de questions lors du lancement de l’opération Vacances Confiance à Paris. En outre, “20% ont respecté l'esprit de l'accord”, sans apposer pour autant l’autocollant. (...) Au total, un peu plus de la moitié des restaurateurs a baissé ses prix depuis le 1er juillet, date de l'entrée en vigueur de la TVA à taux réduit”, a constaté le secrétaire d'Etat qui s’appuie sur les relevés faits par l’administration de la Concurrence auprès de 3 750 restaurants entre le 6 et le 10 juillet. Hervé Novelli qualifie se résultat “d’encourageant” face au “scepticisme général ces dernières semaines” sur la bonne volonté des restaurateurs alors que leur activité est globalement en baisse et que rien ne les oblige légalement à opérer cette baisse de prix. La ministre de tutelle, Christine Lagarde, ne l’entend pas tout à fait de cette oreille. Avocate de formation, elle a le sentiment d’avoir signé un contrat “donnant-donnant” avec les organisations professionnelles comportant, notamment, un engagement ferme de baisse de prix. Soulignant que 90 % des chaînes de restauration et des chaînes hôtelières pratiquent clairement la baisse des prix, elle invite (fermement) les établissements indépendants à faire la même chose. “Je crois que les consommateurs sauront faire la différence très vite entre ceux qui tiennent parole et baissent les prix -et il y en a beaucoup- et puis ceux qui ne veulent pas jouer le jeu”, a menacé à demi-mot Christine Lagarde.Hervé Novelli, qui a reçu les organisations de salariés pour les encourager à entrer dans le dialogue social avec les syndicats patronaux, a prévu une réunion avec ces derniers le 22 juillet. Il leur rappellera sans doute leur responsabilité pédagogique auprès de leurs adhérents pour ne pas nuire à l’image de toute une profession. “Il faut laisser du temps au temps, cela va finir par se faire”, promet le président du Synhorcat, Didier Chenet, qui s’attendait à une réaction plus lente des restaurateurs indépendants, dont la trésorerie n’est pas en très bonne santé. La baisse des prix n’est que l’un des trois volets du contrat d’avenir. Si les investissements vont s’étaler sur trois ans, les organisations de salariés attendent plus rapidement des traductions concrètes sur le plan d’embauche de 40 000 nouveaux emplois, dont 20 000 en apprentis et contrats de professionnalisation, et sur l’amélioration de la grille salariale et des avantages sociaux. Si la conclusion des négociations est attendue avant le 31 décembre, les premières discussions ont davantage porté sur les écarts entre propositions et revendications, qui laissent augurer de rudes séances de négociation. Le secrétaire d’Etat à l’Emploi est lui aussi monté au créneau, alors que les chiffres du chômage se détériorent, comptant sur un secteur traditionnellement créateur pour améliorer les statistiques. “c'est une profession qui crée beaucoup d'emplois et je suis sûr qu'ils vont relever le défi”, a t-il déclaré.