Georges Panayotis, président du groupe MKG, était parmi les cinq acteurs du Tourisme à avoir été entendus par la Commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale pour inspirer les travaux des députés dans le cadre d’une réflexion sur "le tourisme français à l'épreuve de la concurrence".
Une quarantaine de députés membres de la Commission des Affaires Economiques était réunie le mercredi 9 avril pour écouter et interpeller plusieurs organisations représentatives de l’industrie touristique à savoir, Atout France, la Fédération des Gîtes de France, les clubs Belambra et le groupe MKG. Cette première réunion, appelée à être suivie, a marqué le début des travaux de la Mission d'information sur le tourisme créée par le Bureau de la Commission.Malgré les chiffres encourageants énumérés par le président de la Commission, François Brottes, député de l’Isère, et Christian Delom au nom de Maison de la France, Georges Panayotis, président du groupe MKG, a tiré la sonnette d’alarme à propos de faiblesses qui s’aggravent à commencer par l’activité en berne depuis le début de 2014 : «Le poids de la fiscalité, des prélèvements sociaux, les coûts exorbitants de la commercialisation, les nouvelles réglementations ont porté le coup de grâce à de nombreux comptes d’exploitation»Il a insisté sur le manque d’offre hôtelière et ses conséquences : «face à un accroissement attendu de la clientèle, la capacité hôtelière française régresse et la pénurie incite les consommateurs à se tourner vers des formes alternatives d’hébergement, dont le développement n’est bénéfique ni à l’emploi, ni à la sécurité, ni aux recettes fiscales. Sans compter que cette pénurie entraîne une spirale spéculative sur les transactions immobilières».Plusieurs députés ont été sensibilisés dans leur circonscription aux difficultés rencontrées par les hôteliers indépendants face à l’emprise des intermédiaires en ligne. François Brottes a d’ailleurs indiqué qu’avec son collègue Daniel Fasquelle, député du Pas-de-Calais et vice-président de la Commission, il allait orienter les travaux vers une analyse plus importante des nouveaux canaux de distribution et de leurs modèles de fonctionnement.Plusieurs questions ont été dirigées vers Georges Panayotis, dont les prises de position sur la mainmise des géants de la vente en ligne ont été remarquées à l’Assemblée Nationale. Cela lui a permis de rappeler que : «la distribution commerciale sur les canaux électroniques est sans conteste le défi majeur auquel doit faire face l’industrie hôtelière. Pour certains hôteliers, le seuil de la dépendance est même dépassé. (…) La puissance des groupes hôteliers mondiaux a limité leur dépendance vis-à-vis des Expedia, Booking et consorts, mais ils s’aperçoivent aujourd’hui qu’ils perdent la bataille sur les moteurs de recherche, dominés par les OTA. Une régulation plus rigoureuse en Europe est souhaitable dans ce domaine. (…) Dans cette bataille de géants, les hôteliers indépendants en sont réduits, impuissants, à observer le jeu. C’est pour eux qu’il est nécessaire de constituer une plateforme qui leur permette de sortir des griffes commerciales des acteurs mondiaux».Relayé par Olivier Colcombet, président de Belambra, Georges Panayotis a insisté sur la nécessité de relancer et de faciliter l’investissement touristique pour les nouvelles constructions. Le président de Belambra a expliqué les difficultés actuelles à boucler un tour de table financier avec des banques frileuses, même quand on a la Caisse des Dépôts comme actionnaire.Représentant d’une forme de tourisme authentique et plébiscitée par la clientèle française et étrangère, Yannick Fassaert, président de la Fédération des Gîtes de France, a déploré la faiblesse des moyens mis en œuvre pour promouvoir le tourisme national, quand des sites comme AirBnB ou Booking investissent des milliards, en profitant de l’évasion fiscale de leur chiffre d’affaires. Il a appelé à un rassemblement des forces territoriales, CRT, CDT, Collectivités pour mutualiser des moyens et des outils et tenter d’exister dans le paysage médiatique, alors que le produit connaît un franc succès à l’extérieur des frontières nationales.Au moment où la ministre en charge du Tourisme allait être nommée auprès du ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, les députés présents et le président de la Commission ont indiqué qu’ils allaient rapidement procéder à son audition et voir dans quelles conditions la préparation des Assises nationales du Tourisme allait se poursuivre et dans quelle direction elle comptait orienter son action.Le texte complet de l’intervention de Georges Panayotis est disponible en suivant ce lien.
