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La profession hôtelière ne désarme pas contre la taxe de 2%

2 min de lecture

Publié le 08/09/11 - Mis à jour le 17/03/22

Même si le pire a été évité - une ségrégation entre les étoiles qui sonnait le glas de la classification hôtelière et un fort relèvement du taux de TVA - la profession hôtelière dénonce le très mauvais signal envoyé par le Gouvernement.

La montagne aurait-elle accoucher d'une souris ? La forte hausse de TVA sur l'hôtellerie de luxe, mesure symbolique de collecte de nouvelles recettes, s'est finalement transformée en taxe uniforme de 2% sur le prix des nuitées au-delà de 200 euros. C'est dire que la très grande majorité de l'hôtellerie française y échappe. Environ 1 000 hôtels en France pratiquent régulièrement des prix supérieurs à 200 euros par nuitée, hors petit-déjeuner. Une autre tranche, à peu près le double, pratique ce tarif pour leurs meilleures chambres et haute saison. Un calcul rapide sur la base de l'activité 2010 apporterait une recette de l'ordre de 30 à 40 millions d'euros à l'Etat (Calcul fondé sur les données récoltées en France par MKG Hospitality).Les syndicats professionnels, soutenus avec force ou discrétion par des leaders importants de la majorité présidentielle, ne veulent pas en rester là. Les secrétaires d'Etat Christian Estrosi et Frédéric Lefebvre ont fait part de leurs vives réticences, avec en écho un N°2 de l'UMP, Hervé Novelli, ancien ministre en charge du Tourisme, qui résume le sentiment : “ce n'est pas un bon signal envoyé aux activités touristiques de notre pays”. Avant le vote du Sénat, les organisations syndicales patronales demandent une rencontre avec le Premier ministre, pour le faire revenir sur “une taxe arbitraire, prise dans la précipitation.”Si la taxe est définitivement adoptée par le Parlement, Sénat compris, on peut s'attendre à des plafonnements tarifaires à 199 euros, quitte à augmenter le prix du petit-déjeuner ou des services annexes, non taxés. Le produit de cette taxe sera certainement décevant pour le Gouvernement qui voulait, au départ, adresser un message de justice fiscale en imposant les clients de "l'hôtellerie de luxe". Le message se retourne contre la destination France, en pleine concurrence touristique avec ses destinations voisines, notamment en matière de tourisme d'affaires, sensible à la moindre progression tarifaire.N°2 du premier groupe hôtelier français et européen, Yann Caillère, directeur général délégué du groupe Accor a d'ailleurs déclaré : “On comprend que le gouvernement veuille faire des économies. Le problème c'est la manière. On mélange des Mégane et des Bentley, des établissements facturant la nuitée à 200 euros et des hôtels de luxe à 1.000 euros la nuit.”

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