
La profession craignait l'instauration le vote à l'Assemblée nationale d'une nouvelle taxe de séjour au niveau régional en Ile-de-France, les députés l'ont mise de côté, mais ils ont voté par ailleurs une hausse exponentielle du plafond pour la taxe de séjour au niveau national.
Le coup menaçait par devant, il est arrivé par derrière. Alors que l'on s'attendait au vote d'un amendement qui créait une taxe de séjour régionale à payer par les établissements hôteliers d'Ile-de-France de 2 euros par personne et par nuit, les députés de la majorité ont adopté un amendement visant à relever le plafond des tarifs applicables à la taxe de séjour à 8 euros par nuitée et par personne (contre 1,50 € actuellement), soit une augmentation de plus de 500%.L'augmentation n'est pas automatique, elle reste à la discrétion des municipalités qui lèvent une taxe de séjour, mais il est évident que de nombreuses communes ne vont pas se priver d'augmenter leurs recettes. Cela n'écarte pas pour autant la menace d'une taxe régionale en Ile-de-France, dont le vote reste en suspens et contre laquelle les réactions se sont multipliées depuis son annonce (voir notre article précédent) L'Umih a manifesté son émotion et son désarroi alors que les annonces gouvernementales semblaient aller dans la bonne direction : "Ces initiatives parlementaires interviennent alors qu’aucune concertation avec les professionnels n’a eu lieu sur ce sujet et sont en contradiction totale avec l’esprit de dialogue qui a guidé les travaux des Assises du Tourisme et dont les conclusions, rendues publiques il y a moins d’une semaine, reconnaissaient la nécessité de soutenir la compétitivité du tourisme. Que ce soit au réel ou au forfait, le montant de la taxe de séjour est fixé par délibération du conseil municipal de la commune dans le respect d’un barème «flottant» fixé au national par un décret. Augmenter de 500% le plafond de la taxe de séjour, c’est ouvrir la boîte de Pandore pour les collectivités, qui confrontées à des problèmes de financement ont déjà recours à des augmentations ciblées de la taxe de séjour".Par la voie de Laurent Fabius, le Gouvernement s'est dit opposé au vote de cet amendement, qui affecte la compétitivité du secteur. Il est donc envisageable que le vote effectif des députés sera annulé lors d'une seconde lecture, après le passage au Sénat. Il est pourtant symptomatique que le Tourisme en général et l'Hôtellerie en particulier soient si mal pris en compte par les élus nationaux.Retrouvez l'édito de Georges Panayotis : "Bienvenue au pays des pigeonniers !"
