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Région Pas-De-Calais : Lille, l’audace lui donne des ailes

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Publié le 23/02/10 - Mis à jour le 17/03/22

• Souvent citée en exemple, Lille a réussi en à peine cinq ans à se construire un destin touristique. • L’arrivée très prochaine de l’hôtel casino Lucien Barrière est à elle seule la preuve tangible de l’attractivité réelle d’une ville aujourd’hui fière d’elle-même. • Audacieuse, la capitale des Flandres veut aller plus loin en se donnant deux objectifs : devenir dans les dix prochaines années la capitale des arts contemporains du Nord de l’Europe et, plus encore, l’une des 50 plus grandes destinations mondiales de congrès.

A l’heure où chacun n’a qu’une idée en tête - oublier très vite les mauvais chiffres de la conjoncture de 2009 -, Lille arbore fièrement sa bonne santé touristique. “La crise, quelle crise ?”, répondent en écho les professionnels du secteur. 2009 fut une année paradoxale. Alors que la plupart des agglomérations alignent leurs mauvais résultats, la capitale du Nord fait preuve d’une vitalité arrogante. Sur son dernier exercice, Lille Grand Palais, structure trimodale accueillant un palais des congrès, un parc d’expositions et le Zénith Arena a fait un chiffre d’affaires historique de 20 millions d’euros. La clientèle touristique s’est maintenue et les établissements hôteliers affichent un taux d’occupation moyen de 66% pour l’année 2009, en baisse de seulement 5 points par rapport à 2008. “La visibilité et l’attractivité de Lille aujourd’hui sont la résultante de trois grandes étapes : l’ère Mauroy qui fut celle de l’infrastructure avec l’émergence du quartier d’affaires d’Euralille et de la 2e gare TGV, l’ère Aubry qui a permis de positionner Lille comme une destination culturelle et, plus récemment, le film « Bienvenue chez les Cht’is » qui a redonné confiance et fierté à ses habitants et à tous ceux de la région Nord-Pas-de-Calais”, explique d’emblée Frédéric Lambin, Président de Lille Grand Palais.“Notre hôtel est situé en plein coeur de l’activité économique et touristique de Lille. Nous sommes en effet à 500 mètres de la gare Lille Flandres, et à 5 minutes à pied du centre-ville et du centre de congrès Lille Grand Palais. Ancien hôtel Ibis, cet établissement a été rénové en deux étapes, été 2008 et en début d’année 2009, ce qui n’a pas été sans conséquences sur la fréquentation. Sur le dernier exercice, le taux d’occupation a été impacté, en partie dû aux travaux mais aussi à la crise. En revanche, nous avons un prix moyen en progression. Ceci s’explique essentiellement par la part importante prise par le segment des congrès en 2009, marché à forte contribution. Contrairement aux réunions et petits séminaires d’entreprise, les congrès se préparent et se réservent très à l’avance. Consolidé avant la crise, le calendrier des congrès 2009 fut particulièrement bien rempli. En revanche, les hôteliers lillois s’interrogent pour 2010. Si 2009 fut l’année des grandes manifestations, 2010 sera celle des petits congrès, organisés à la dernière minute. Cette tendance à la réservation tardive est commune à la plupart de nos marchés. Si les groupes de tourisme sont encore faciles à anticiper, les segments individuels Loisirs et Affaires, toujours plus friands de promotions et de VDM, ne permettent plus d’avoir une visibilité, même à court terme, de notre activité. Les hôteliers vont vouloir sécuriser leur portefeuille avec la vente de produits groupes, plutôt que d’attendre des réservations tardives des clients individuels.”En 2008-2009, trois grands évènements ont boosté l’activité de l’agglomération lilloise: la tenue en février de l’édition nationale des 40es Olympiades des métiers et l’organisation de deux manifestations d’envergure, le congrès national des notaires en mai (2009) et celui des avocats en octobre (2008). Compétition destinée à promouvoir l'apprentissage, la formation professionnelle et l'alternance, les Olympiades des métiers ont accueilli à elles seules plus de 100 0000 visiteurs sur une semaine. Son rayonnement fut tel qu’il a fallu agrandir de 30 à 40% les surfaces d’expositions. Les congrès des notaires et des avocats ont quant à eux généré plus de 20 000 nuitées (3000 notaires + 4500 avocats pour 3 nuitées en moyenne) de retombées hôtelières. 2009 fut une très bonne année pour l’hôtellerie lilloise, tout comme d’ailleurs 2007 et 2008. Pour 2010, les professionnels restent donc confiants. Mais ils savent que pour soutenir l’activité, il faudra continuer à se retrousser les manches. Lille reste plutôt bien positionnée sur le marché affaires grâce à ses prix concurrentiels. A l’inverse de Deauville, Nice ou encore Monaco, la capitale du Nord a su tirer parti du syndrome AIG*. Face à la frilosité des organisateurs de séminaires et congrès, Lille met en avant son avantage compétitif. “Lille s’impose de plus en plus comme une destination alternative. C’est une ville sympathique, chaleureuse, qui a tous les avantages d’une grande destination de congrès sans en avoir les inconvénients, notamment tarifaires. Des atouts de taille face à d’autres destinations plus ostentatoires, qui en période de crise ne sont pas les plus plébiscitées”, souligne Frédéric Lambin. “Mais attention, prévient-t-il, Paris, notre concurrent principal, est de plus en plus compétitif. Il faut donc rester vigilant. C’est le travail de tous. Si les victoires sont collectives, les échecs aussi. A nous de nous mobiliser pour garder notre avantage”.Pour cela, Lille va continuer à renforcer ses actions de promotions, notamment auprès des acteurs locaux. L’agglomération compte en effet cinq pôles de compétitivité : le pôle Nutrition, Santé, Longévité formé par le site Eurasanté, le CHR et l’Institut Pasteur, le pôle I Trans centré sur la conception, la construction et la maintenance de systèmes de transports ferrés innovants, mais également le commerce à distance, le textile et les matériaux à usage domestique. Autant de ressources que Lille Grand Palais souhaite davantage exploiter. “Bon nombre de chercheurs seraient fiers de pouvoir accueillir à Lille les colloques internationaux de leur entreprise”, déclare Frédéric Lambin. “A nous de les séduire et de leur donner envie d’être eux-mêmes les ambassadeurs de notre destination”.Créé il y a déjà trois ans, le Bureau des Congrès de Lille poursuit son travail de promotion sur les marchés européens et internationaux. L’Europe du Nord, les Britanniques, mais également les Etats-Unis et le Canada font partie des marchés cibles. Bien décidée à occuper le terrain, Lille se donne toutes les audaces et toutes les ambitions, y compris celle de devenir l’une des 50 plus grandes destinations de congrès au monde. “Aujourd’hui, nous fédérons nos équipes pour mettre en place des outils commerciaux idoines, ciblés non pas par territoire émetteur mais par typologie de congrès. A ce jour, nous avons identifié 50 grandes manifestations d’envergure internationale que nous approchons chacune de manière personnalisée. Nous ne sommes pas dans la commercialisation de masse mais plutôt dans le marketing de précision quasi "chirurgicale" ”, explique pour sa part Mikaël Henriot, Directeur Marketing & Communication de Lille Grand Palais. Mais pour asseoir ses ambitions, Lille doit travailler à l’harmonisation de son parc hôtelier.Le parc hôtelier lillois se caractérise en effet par une prédominance de l’hôtellerie économique. Ainsi, sur les 6 926 chambres que compte l’agglomération, seulement 337 d’entre elles sont de niveau quatre étoiles et luxe (source : chiffres MKG). “L’offre haut de gamme est encore sous représentée”, admet Frédéric Lambin, “mais Lille compte bien hisser son parc vers le haut. Preuve en est de notre volonté de montée en gamme, notre ville accueillera très bientôt un nouvel établissement de luxe : l’hôtel casino Lucien Barrière”.Pour Bruno Goval, le directeur de l’Office de tourisme, ce multiplexe de loisirs qui intégrera un hôtel, des espaces de restauration mais également une salle de spectacle et des lieux de réunions va permettre à Lille de renforcer sa visibilité. “Cela contribuera également à faire évoluer notre image de ville touristique, parachevant ainsi toute la politique de développement culturel et événementiel engagée depuis plusieurs années par l’agglomération”.Labellisée ville touristique en 2001, Lille devenait trois ans plus tard Capitale européenne de la culture. Au-delà de son ampleur, Lille 2004 a marqué le début d’une politique évènementielle active avec la création d’une opération récurrente à thème : Lille3000. Parée aux couleurs de Shanghai en 2004, Lille s’est ouverte à la culture indienne en 2006, avant d’accueillir en 2009, l’Europe orientale et centrale. Ces 9 manifestations ponctuelles sont accompagnées d’une politique culturelle pérenne : des expositions d’envergure internationale sont organisées régulièrement, comme celle de la fondation François Pinault qui s’est déroulée d’octobre 2007 à janvier 2008 au Tri Postal ou encore celle qui sera consacrée cet automne au grand collectionneur londonien, Charles Saatchi. Deux autres grands évènements devraient avoir un impact sur le rayonnement culturel de la ville : la réouverture le 25 septembre prochain du musée d’art moderne de Villeneuve d’Ascq, le LaM (Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut) et celle en 2013 du Louvre-Lens. “Ces deux infrastructures muséales permettront d’asseoir l’attractivité de la ville et de sa région. Notre objectif est de faire de Lille la ville de l’avant-garde des tendances artistiques pour qu’elle puisse dans dix ans devenir la FIAC Nord européenne”, confie Bruno Goval.En attendant, l’Office de tourisme continue d’affiner son offre de produits. Son slogan, “Lille, à chaque pas une découverte”, est toujours d’actualité. “Nous voulons montrer que Lille est une ville aux multiples visages. C’est une destination patrimoniale, vivante, conviviale, culturelle que l’on parcourt très facilement à pied”. Pour cela, Lille continue de mettre en avant ses formules tout compris. “Les forfaits sont de plus en plus plébiscités par les touristes. Leur comportement a changé. Plus exigeants, plus rationnels, ils sont en demande de packages clés en main, au détriment des prestations sèches que nous avons de plus en plus de mal à vendre”. Outre les visites de la ville, l’Office de Tourisme travaille à l’élargissement de son offre vers les sites touristiques environnants. “Un nouveau circuit va bientôt voir le jour, en voiture particulière cette fois-ci, pour permettre à des petits groupes de 2 à 4 personnes (familles, amis ou collègues) de découvrir les charmes touristiques de la région, mais aussi de nos voisines frontalières”.* en référence à la politique d’austérité des organisateurs de congrès pendant la crise et notamment suite à l’affaire des cadres dirigeants d’AIG (après le renflouement de leur banque d’assurance, ceux-ci s’étaient offert un séminaire au St Regis Monarch Beach pour une facture de 440 000 $)Infrastructure touristique : l’hôtel Casino Barrière Lille, un complexe de loisirs tout-en-un Il y a un peu moins de quatre ans, Lucien Barrière Hôtels et Casinos remportait, juste après Bordeaux et Toulouse, son troisième appel d’offres pour une implantation d’un casino dans une agglomération de plus de 500.000 habitants : Lille. Située à proximité des marchés d’Europe du Nord, la capitale des Flandres est une destination stratégique pour le groupe casinotier. Pour l’agglomération lilloise, ce nouvel établissement vient compléter et accompagner la dynamique politique événementielle instaurée par la municipalité depuis 2004, année de Lille Capitale Européenne de la Culture.D’une superficie totale de 40 000 m2, ce complexe de Loisirs, car c’est bien de cela dont il s’agit, ouvrira dans quelques semaines au coeur du quartier phare d’Euralille, à deux pas des deux gares (Flandres et Europe) et du centre commercial et d’affaires où chaque jour gravitent près de 50 000 visiteurs. Il comprendra un casino, un hôtel 5* (en cours de classement) avec 125 chambres et 17 Suites dont l’ouverture a été reportée à juillet 2010, une salle de spectacles de 1200 places ainsi que 3 restaurants (Restaurant Grande Carte, restauration rapide-fraîcheur avec possibilité de vente à emporter et Brasserie) et 4 bars à thème. L’Hôtel Casino Barrière Lille disposera également d’un parking en sous-sol de 680 places. L’architecture est signée Jean-Paul Viguier, quant à la décoration, elle a été confiée à Pierre-Yves Rochon. Grâce à ce nouvel ensemble, plus de 350 emplois devraient être créés.3 questions à Emmanuel Thébaux*, investisseur hôtelier et membre du Club hôtelier Lille MétropoleQuel bilan dressez-vous de l’activité hôtelière en 2009 ? _ Contrairement à d’autres villes françaises, Lille Métropole a connu une très belle conjoncture hôtelière au premier semestre 2009. L’activité congrès a notamment été très soutenue. Le début d’année fut particulièrement riche avec l’accueil de deux grosses manifestations : les 40ème Olympiades des Métiers qui ont eu lieu pendant une semaine en février et le Congrès national des notaires, très bien placé sur un pont du mois de mai. Les hôteliers ont également pu compter sur les retombées générées par de nombreux congrès médicaux de moyenne importance. A fin juin, l’ensemble des hôteliers intra-muros se déclaraient satisfaits, malgré une tendance nationale à la morosité. Pour les hôteliers de périphérie, en revanche, le contexte de crise s’est fait davantage sentir. Si les établissements de centre-ville ont pu soutenir leur chiffre d’affaires grâce aux congrès, l’hôtellerie environnante a souffert de la désaffection de la clientèle individuelle, aussi bien Affaires que Loisirs. Ce segment a été fortement impacté par la baisse du nombre de touristes britanniques, marché pourtant historique sur notre destination. Résultats : nous avons tous fait un mauvais été 2009. Il faut dire que 2008 avait été une année particulièrement bonne sur les mois de juillet et d’août. Le film « Bienvenue chez les Ch’tis » avait permis de relancer la destination sur les courts séjours. Du jamais vu ! Or, il semblerait que le phénomène se soit émoussé en 2009. La leçon à tirer est qu’il faut continuer à avoir une politique évènementielle soutenue. _ La fin de l’année 2009 a connu une conjoncture en dents de scie. Après deux mois plutôt bons, septembre et octobre, l’activité est repartie à la baisse. Et pour 2010, l’inquiétude est de mise avec un calendrier des congrès peu fourni.Lille Grand Palais a l’ambition de faire de la capitale du Nord une destination de congrès internationale. Qu’en pensez-vous ? _ C’est l’ambition de tous, pouvoirs publics comme professionnels du tourisme. Lille s’est d’ailleurs dotée depuis trois ans d’un Bureau des congrès dont le rôle est d’agir comme facilitateur de business en favorisant l’interactivité entre tous les acteurs de la vie économique lilloise. Nous avons la volonté de travailler ensemble, d’avoir une politique de développement commune des congrès. L’esprit de corps fait partie de l’ADN des gens du Nord. On se rencontre régulièrement pour mettre en place des outils favorables au bon positionnement de Lille par rapport à ses principaux concurrents que sont Lyon et Paris. Quelles sont les composantes de l’industrie de la réunion : une bonne accessibilité ? Lille est parfaitement bien desservie. Des capacités d’accueil suffisantes ? Nous avons un Palais des congrès dont la capacité et les équipements nous permettent d’accueillir jusqu’à 4 500 personnes en plénière. Un hébergement de qualité ? Oui, mais avec encore une sous représentation de l’hôtellerie haut de gamme.Vous partagez donc l’idée qu’il faut favoriser la montée en gamme du parc hôtelier lillois… _ Très certainement. C’est une vraie faiblesse qui, sur certains marchés, fait encore tiquer les organisateurs de congrès. Heureusement, les choses bougent. L’arrivée prochaine de l’Hôtel Casino Barrière et de ses 120 chambres est la meilleure preuve de cette volonté de montée en gamme du parc hôtelier lillois. D’autres acteurs vont dans ce sens, à l’image de Jean-Claude Kindt, propriétaire notamment de l’Hermitage Gantois qui vient de décrocher sa 5ème étoile et du Crowne Plaza. Je suis moi-même en train de finaliser l’ouverture d’un établissement de 30 chambres, de type boutique-hôtel, décoré dans un style contemporain et truffé de technologies. Avec l’hôtel Barrière et cet établissement de charme, Lille Métropole pourra offrir aux organisateurs de congrès et séminaires un parc haut de gamme (4 et 5 étoiles) de quelque 500 chambres. Ce qui commence à devenir intéressant… _ *Président du Club hôtelier Lille Métropole de janvier 2008 à décembre 2009 Marc Balducci, directeur du Campanile Lille Wasquehal“Notre établissement est en périphérie de Lille, à 6 kilomètres seulement du centre et 20 minutes en tramway de la gare Lille Europe. Lille Wasquehal est un centre d’affaires réunissant des entreprises variées, spécialisées dans les services, les assurances, la grande distribution et l’agro-alimentaire. Ceci explique un mix-clientèle composé à 82% d’Affaires et 20% de Loisirs. Notre hôtel a été rénové en 2009 pour répondre au nouveau concept « Nouvelle Génération » de Campanile. Les travaux ont nécessité la fermeture de l’établissement pendant deux mois. Malgré tout, nous avons enregistré un taux d’occupation identique à 2008, année déjà très bonne, ainsi qu’une hausse de notre prix moyen. Il faut dire que dès la réouverture de notre hôtel à l’automne nous avons lancé des offres tarifaires attractives pour faire découvrir ce nouveau Campanile à notre clientèle historique et approcher de nouveaux segments, notamment les familles grâce à l’élargissement de notre proposition d’hébergement. Notre hôtel compte désormais 88 chambres, dont deux unités pour 5 personnes. Notre espace restauration a également été complètement revu, dans le cadre de la nouvelle offre buffet réalisée en partenariat avec le Chef étoilé Pierre Gagnaire, et nous avons créé un lounge bar ouvert 24h sur 24. Une offre renouvelée qui séduit nos clients, puisque depuis le début de l’année 2010, nous sommes à plus 7 couverts par jour. Nous sommes donc confiants d’autant qu’une nouvelle zone de bureaux vient de s’ouvrir près de l’hôtel. Lille bouge, ses professionnels du tourisme sont dynamiques. Le seul bémol vient de l’activité congrès, très porteuse jusqu’ici, mais qui, affaiblie par la crise en 2009, n’a pour l’instant pas généré autant de réservations que l’an dernier.”Pascal Razurel, directeur du All Seasons Lille Flandres

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