Alors que deux bars bistrots ferment chaque jour en France, une nouvelle génération de professionnels cherche à renouveler l’approche et les services, à attirer de nouveaux les clients grâce à des concepts novateurs. Entre réflexions et innovation, le secteur bouge.
Pour pouvoir boire un verre, il suffit de se faire établir une carte de membre du club de dégustation: la WineCard. Elle est nominative et rechargeable sans montant minimum. C’est ensuite elle qui permet aux clients de se servir, en l’insérant dans les machines de présentation des bouteilles, qui maintiennent les vins dans des conditions idéales de service et les conservent. Et pour laisser libre choix au client dans sa gestion de consommation, trois volumes de dégustation sont proposés : Impression (3cl, pour goûter un grand vin sans se ruiner par exemple), Tentation (6cl soit un demi-verre) et Sensation (un verre, 12cl). Et si toutefois un vin a particulièrement séduit le palais du consommateur, il peut se diriger vers l’espace caviste. _ www.winebyone.comSelon une enquête Heineken France Ifop intitulée «Cafés et lien social : qu’en pensent les Français ?», le lien social reste au cœur des activités pratiquées dans les cafés. 84% des individus fréquentant ces établissements engagent régulièrement la conversation avec le gérant ou le serveur, et 71% discutent parfois avec des inconnus. 7 français sur 10 fréquentent même les cafés principalement pour passer un moment convivial avec des amis. Un argument de poids pour le maintient de ces commerces dont tout le monde a bien conscience qu’ils sont en souffrance : 80% des personnes interrogées annoncent savoir que deux cafés disparaissent chaque jour en France.Il faut dire que bien d’autres vecteurs de lien social sont nés ces dernières années. D’ailleurs, moins de 40% des Français interrogés estiment que les cafés jouent encore aujourd’hui un rôle important dans le lien social alors qu’ils étaient 80% à penser que c’était le cas il y a 20 ans. Alors pour réfléchir à l’avenir de ces commerces en cette période où 1 français sur 3 ne passe jamais leurs portes, Heineken France lance une idée intéressante et innovante dans le monde de l'entreprise, un Forum Citoyen. Le principe : réunir un panel, qui, lors d’un premier week-end (15-16 et 17 octobre), a été sensibilisé à la thématique par des experts (universitaires, élus ou encore sociologues). Puis, lors d’un second week-end (5 et 6 novembre), il a engagé une réflexion dans le cadre de tables rondes pour restituer à Heineken France ses recommandations d’actions.Le débat s’élargira sur le web avec la création d’un site dédié www.forum-citoyen.fr. L’idée étant pour le fabricant de bière d’assister l’évolution de ses relais de vente.Concepts : au Fût et à Mesure : un service sans pressionAu Fût et à Mesure, une seule devise : «on n’est jamais mieux servi que par soi-même». Sur chacune des tables, une pompe à bière fonctionne grâce à une carte magnétique qui permet au client de se servir seul. Après le joli succès dans le premier établissement l’idée se développe en franchise.Au Fût et à Mesure, le client recharge une carte à puce électronique dès son arrivée. Sur chaque table, une tireuse (avec des bières différentes) lui permet de se servir lui-même grâce à un système de pompes automatisées. Des écrans fixés au mur décomptent sa consommation au centilitre près. L’établissement, en privilégiant ainsi la dégustation plutôt qu’en incitant à la surconsommation, s’inscrit dans une mutation du marché des bars et des attentes du consommateur.Les 3 associés entrepreneurs, Guillaume et Benoit Pétiau et Quentin Desreumaux, ont rapporté ce concept de Madrid, où l’on compte une dizaine de bars de ce type. Depuis août 2008, le succès a très vite été au rendez-vous. Pour l’exercice 2009-2010, l’établissement lillois a enregistré un CA avoisinant les 330 000 euros TTC. Entre la première et la deuxième année d’activité, le chiffre d’affaires a progressé de +20%. Et la 3ème année suit cette tendance. Les fondateurs du Fût et à Mesure ont donc décidé de lancer leur réseau de franchise fin juillet 2010.L’enseigne s’apprête à ouvrir deux succursales : une à Amiens (début 2011) et l’autre à Paris (2012). Les dirigeants espèrent ainsi augmenter rapidement la notoriété du concept et favoriser par la même occasion l’ouverture de nouvelles franchises. Ils souhaitent obtenir 3 signatures de franchise en 2011, pour passer à 5 en 2012 et 8 en 2013. L’objectif à moyen terme est d’obtenir un parc de 35 à 40 établissements en France. _ www.aufutetamesure.comUn bar connecté au futurLe Sirha et Loeb Innovation ont mené une réflexion sur les conséquences de l’évolution des comportements du consommateur en restauration et ont imaginé les concepts qui pourraient fonctionner demain. Parmi eux : L’Integral bar.Conçu pour séduire les jeunes consommateurs, dont la technologie a bouleversé les habitudes, ce lieu met en avant de la technologie 3D et de la réalité augmentée. Pour coller à l’univers de ces nouveaux clients, les murs sont recouverts d’Oled personnalisables, les tables sont des véritables ordinateurs de bord depuis lesquels on peut passer sa commande, des hologrammes sont diffusés dans la salle par le descendant du D-Jay, le V-Jay (qui passe des visuels et non plus des disques)... Et du côté de la carte, le lieu se veut aussi original et moderne. On découvre donc des "Module barres" (des aliments à assembler pour créer des cocktails de saveurs personnalisés), des Maccarés (macarons carrés), des mini burgers, des mini clubs sandwiches et autres "mini" produits. Quant aux boissons, elles sont servies au pistolet dans de grands seaux.Un nouveau bar à vins à ParisA deux pas de la place Vendôme, installé dans un espace chic tout en arrondi, le Wine by One est un nouveau lieu tendance est entièrement dédié au vin.L’établissement propose en permanence plus de 100 références de vins du monde entier, classés en 9 catégories grâce à une signalétique couleur : Blancs vifs, Blanc moelleux, Blancs ronds, Rosés, Rouges fruités, Rouges ronds, et Rouges intenses, mais aussi Effervescents et Spiritueux. Un panel de références remarquables par la variété des origines (régions et pays) mais aussi des tarifs (de 1 euro jusqu’à 30 euros pour un Mouton Rothschild 1999).