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Rapport annuel MKG Hospitality : La crise frappe durement l’hôtellerie indépendante

5 min de lecture

Publié le 09/03/10 - Mis à jour le 17/03/22

• Le parc hôtelier français continue sa restructuration et l’offre hôtelière globale s’est à nouveau contractée de 1,15% au cours de l’année 2009. • Fortement touchée par la crise, l’hôtellerie indépendante perd 11 000 chambres nettes, soit 2,7% de sa capacité d’accueil. Freinée dans son développe-ment par le coût du foncier, l’offre des chaînes hôtelières compense le quart de la perte des hôteliers indépendants. • Le classement des dix premiers groupes hôteliers présents en France reste inchangé. Le palmarès des chaînes hôtelières est un peu plus bousculé avec la percée des chaînes économiques.

La 20e analyse annuelle du parc hôtelier français réalisée en exclusivité par MKG Hospitality, vient de paraître. La crise économique accentue le processus de restructuration de l’hôtellerie française qui a subi une nouvelle cure d’amaigrissement. Avec un nombre record de défaillances dans le secteur Hébergement (+20%), le parc hôtelier connaît une nouvelle contraction nette supérieur à 1%. 19 300 hôtels classés de 0* à 5* totalisent désormais 662 000 chambres. Ce recul est supérieur à celui enregistré sur l'année 2008 (-0,2%) et annule complètement la seule croissance nette du parc depuis cinq ans, survenue en 2007 (+1,2%). C'est dire que la maturité, pour ne pas dire la vétusté, du parc hôtelier entretient la disparition régulière de tout un pan de l'offre d'hébergement, une disparition concentrée sur l'hôtellerie économique rurale. La catégorie 0-1* indépendant a vu son parc baisser de plus de 8% sur l'année 2009, et pour les hôtels indépendants 2* de plus de 3%.Le palmarès des groupes hôteliers présents sur le territoire national reflète cette stabilisation. Pas de changement pour le Top 4 du classement. Il prend en compte le fort recul de Dynamique Hotels Management qui se fait prendre sa 5e place par InterContinental Hotels Group, malgré la stabilité globale de son parc. Encore en 12e position, Marriott gagne une place grâce à l’ouverture d'un Renaissance et deux Courtyard. Paris sera bientôt au centre de l'actualité avec l'arrivée programmée entre 2010 et 2012 de nouveaux palaces.Les hôteliers indépendants, autonomes ou membres de réseaux volontaires, comptent pour moins de 60% du parc. Au sein de cette hôtellerie indépendante, les réseaux volontaires pèsent environ pour un tiers, adoptant désormais une démarche proche de la franchise. Pour autant, il s’agit surtout d’une réorganisation à l’intérieur d’un parc qui a tendance à vieillir. Le niveau d'exigence accentué des réseaux volontaires, à travers leurs démarches Qualité affirmées, pousse encore un peu plus les établissements obsolètes en dehors du marché. Il est symptomatique que la nouvelle offre indépendante soit concentrée dans les créneaux haut de gamme. La capacité en chambres des hôtels 4* indépendants a progressé de 6% sur l'année 2009.La progression d’une offre modernisée développée par les chaînes est constante, mais elle a été freinée ces dernières années par la difficulté de trouver de nouveaux fonciers à des prix économiquement rentables. Force est de constater que sur le coeur de l’hôtellerie hexagonale (le segment 2 étoiles qui représente 45% du parc), le taux de pénétration des chaînes hôtelières est encore inférieur à 30%. La marge de progression est importante pour des produits contemporains adaptés à la nouvelle demande exprimée depuis le début de la crise. La volonté des chaînes hôtelières, y compris dans les segments économiques, de revenir au plus près des centres villes, se heurtait jusqu'à la crise actuelle à l'inflation immobilière. L'éclatement de la bulle et la politique foncière de certaines grandes municipalités peuvent faciliter ce développement. On voit apparaître sur une même zone, voire dans un même bâtiment, des offres hôtelières complémentaires du 2 au 4*, mutualisant le coût du terrain et de la construction.Il n'en reste pas moins que la généralisation des stratégies «asset light», qui privilégient un développement non capitalistique pour les chaînes hôtelières, implique un soutien des investisseurs immobiliers, qui ont été particulièrement frileux en 2009. Les grands projets sont ralentis et le recours aux "petits" groupes propriétaires est prioritaire. Les groupes soignent leurs partenaires franchisés car c'est désormais le mode de développement favori comme le montre la progression des enseignes dédiées : All Seasons et Etap Hotel au sein du groupe Accor, Kyriad au sein de Louvre Hôtels, et Best Western qui passera le cap des 300 établissements en 2010. Après quelques années difficile, Choice annonce le retour à la croissance nette de son parc de franchises.Cela étant, dans le contexte actuel, l'heure est plutôt à la consolidation qu'à une forte progression. Globalement, l'offre des chaînes ne progresse que de 1%, compensant un tiers des pertes de capacité des indépendants. Les évolutions sont marginales car les investissements de franchisés sont mobilisés par la mise aux normes des nouveaux concepts, notamment pour Campanile et Première Classe. Le passage au crible des réseaux, qui ont entrepris de se repositionner, a laissé des traces chez Mercure, hotelF1, Sofitel ou Holiday Inn. Et la crise a fait ses premières victimes au rang desquels le groupe Dynamique Hotels Management, qui a évité de peu le redressement judiciaire. La cession des hôtels Bonsaï, le départ d’une vingtaine de franchisés Balladins ont secoué un groupe en pleine restructuration.

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