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Protrait de Camille Devaux, directrice d’exploitation du Pullman Bercy : ''L’excitation de la page blanche''

7 min de lecture

Publié le 06/05/10 - Mis à jour le 17/03/22

• Elevée en Indonésie, grâce à un père cadre dans le pétrole, Camille Devaux a pris contact avec l’hôtellerie asiatique et son luxe discret. Elle y a trouvé la vocation qui l’a conduite aujourd’hui à être la N°2 du Pullman Bercy de Paris. • Sortie de l’Ecole des Roches en Suisse, elle travaille successivement pour Four Seasons et Hyatt, vivant le terrible choc du 11 septembre en poste à New York. Dès son retour en France, elle se prend de passion pour les ouvertures ou les repositionnements, pour vivre l’excitation de la page blanche. • Après avoir ouvert ou ré-ouvert des hôtels pour le compte de Hyatt, elle participe depuis 2007 à l’aventure Pullman, pour donner corps à une nouvelle enseigne, une nouvelle approche hôtelière, en se préparant pour prendre la tête d’un établissement.

Camille Devaux en quelques dates... Années 80 :

jeunesse en Indonésie et découverte de l’hôtellerie asiatique _ 1996-2000 : formation au management hôtelier à l’Ecole des Roches de Crans-Montana _ 2000 : premier poste à la réception du Four Seasons Le Pierre de New York _ 2002 : rejoint l’équipe de pré-ouverture du Park Hyatt Paris Vendôme _ 2006 : retrouve Michel Moraw au Park Hyatt de Washington pour sa réouverture _ 2007 : directrice de l’hébergement au Sofitel Bercy pour préparer le changement d’enseigne _ 2008 : directrice de l’hébergement du Pullman Bercy pour le lancement de la marque _ 2009 : directrice d’exploitation du Pullman Bercy. Intègre le programme IHMP AccorIllustration des responsabilités que l’on peut acquérir rapidement dans le monde hôtelier, Camille Devaux reste particulièrement motivée, après dix années de parcours. “Je suis incapable de travailler sans me donner à 200%. Cela peut paraître excessif, mais c’est comme cela que l’on obtient les plus grandes joies qui motivent au quotidien.Fille d’un cadre de l’industrie pétrolière, Camille Devaux a eu la chance de grandir en Indonésie et de découvrir le monde de l’hôtellerie de luxe asiatique pendant ses vacances. Sa vocation est née entre Bali, Singapour et Hong Kong. “J’aimais beaucoup cette approche discrète du luxe, chic mais pas ostentatoire, explique la jeune femme qui, adolescente revient passer son bac en France. “Je voulais pouvoir faire une carrière dans l’hôtellerie internationale et j’ai choisi la seule école en Suisse qui avait un cursus entièrement en anglais. Elle entre donc à l’Ecole des Roches à Crans Montana et en sortira en 2000 après avoir effectué plusieurs stages en Allemagne, en Thaïlande et à Paris au Hyatt Regency Madeleine auprès de Michel Moraw. “Ce fut mon premier mentor, qui m’a vraiment mis le pied à l’étrier et j’aurai l’occasion de le recroiser plusieurs fois , se souvient Camille qui part néanmoins aux Etats-Unis pour son premier emploi.“C’était un stage de deux ans à la réception et à l’hébergement au Four Seasons The Pierre auprès de Didier Picquot, aujourd’hui à la tête de La Mamounia. Ce fut très formateur. J’y ai fait la découverte du luxe poussé dans la rigueur des standards, les procédures, une approche client très particulière . Et puis arrive un fameux 11 septembre. “J’ai vraiment eu un sentiment de fin du monde en voyant les tours s’écrouler en sortant de ma permanence de nuit. C’est très choquant. On se sent seule et solidaire à la fois avec les clients et l’équipe de l’hôtel pour faire face au drame, que chacun a vécu dans la perte d’un proche . Camille tient le coup jusqu’à la fin de l’année 2001, mais veut retourner en France. Elle retrouve Michel Moraw au Hyatt Regency de Roissy, qui la prend dans son équipe pour préparer l’ouverture du Park Hyatt Paris Vendôme.“La pré-ouverture d’un hôtel est un moment merveilleux et très bizarre. On évolue dans un hôtel vide avec une équipe à constituer, un esprit à insuffler. C’est une ambiance très particulière et privilégiée quand on est au début d’une histoire qui s’écrit , décrit Camille engagée dans l’aventure comme Chef de réception. Avec Michel Jauslin, elle participe à l’approche originale de l’hôtel qui recrute des élèves comédiens à côté de professionnels de l’hôtellerie pour donner un ton différent à l’accueil client. “L’hôtel se voulait un palace différent, dans sa décoration, dans son approche client, moins guindée et plus agréable. Le mix avec des élèves comédiens a apporté beaucoup, même s’il a fallu passer beaucoup de temps à les former et les cadrer . Camille Devaux passe quatre années à écrire cette page blanche et ne peut résister à l’envie de recommencer une aventure semblable. Michel Moraw, toujours lui, est parti à Washington pour superviser la rénovation du Park Hyatt. “Il m’a appelé pour faire la réouverture et relancer l’hôtel. Elle y gagne ses galons de directrice de l’hébergement, mais l’atmosphère de Washington n’est pas trop à son goût.Elle n’y restera qu’un an avant de retourner à Paris pour une aventure de taille. “Je passe d’un groupe américain à un très grand groupe français, en intégrant l’équipe du Sofitel Bercy pour préparer le passage à la marque Pullman. Je me retrouvais dans la même situation de création, mais là il ne s’agissait plus seulement d’un hôtel mais d’une marque nouvelle. J’ai trouvé un positionnement qui me convenait bien : être proche des clients sans trop en faire, être attentif à créer une nouvelle forme de relation. Ce n’est pas tous les jours que ça peut arriver. En février 2008, le passage à la nouvelle enseigne est effectué avec la mise en place des nouveaux standards, des nouvelles fonctions propres à Pullman. Depuis deux ans, Camille affine le concept, passant de directrice de l’hébergement à directrice de l’exploitation, N°2 aux côtés de Patrick Arnoult. Serait-elle déjà prête pour vivre une autre aventure ? “Nous n’avons pas encore fini de tout mettre en place au Pullman. Nous sommes constamment une force de proposition pour retoucher, créer, apporter de nouvelles idées. C’est assez génial pour cela. D’autant que Camille veut finir un cursus interne au groupe Accor avant d’envisager une autre évolution de carrière. Elle a intégré un programme spécifique IHMP (International Hotel Management Programme), auparavant baptisé Le Vivier. L’appellation a le mérite d’être claire. Il s’agit de former les futurs directeurs généraux. “On travaille avec des professeurs internationaux et on peut compléter toutes les formations aux techniques qui font encore défaut, en gestion, en Revenue management. Camille attend d’être prête et qu’on lui propose sa première direction d’hôtel. Un Pullman à l’international lui ferait naturellement plaisir. “Je m’identifie bien aux valeurs que propose Pullman. Elles sont vraiment dans l’air du temps. Partir à l’étranger, bien sûr, c’est pour cela que j’ai fait une formation internationale. Un retour dans l’Asie de son enfance ou en Amérique… qui sait. Son expérience - encore jeune – lui a montré l’importance d’entretenir les relations avec l’entourage professionnel. “Je suis toujours en contact avec mes camarades de promotion des Roches, mais beaucoup sont déjà sortis de l’hôtellerie. Il est plus utile de cultiver les liens avec les personnes que l’on a côtoyées et appréciées dans sa vie professionnelle.Illustration des responsabilités que l’on peut acquérir rapidement dans le monde hôtelier, Camille Devaux reste particulièrement motivée, après dix années de parcours. “Je suis incapable de travailler sans me donner à 200%. Cela peut paraître excessif, mais c’est comme cela que l’on obtient les plus grandes joies qui motivent au quotidien.

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