
Jean-Jacques Devert connaît bien le marché des séminaires et la région pour avoir été tour à tour directeur général de l’hôtel Concorde Mont-Royal de Chantilly et du Dolce Chantilly et de l’hôtel Concorde Mont-Royal, et en consacrant une partie de son temps comme administrateur de l’office du tourisme de Chantilly. Quoi de plus tentant, pour un nouvel arrivant, de lui demander de lancer un concept similaire en Picardie. C’est ce qu’a fait la société britannique Principal Hayley, spécialiste de l’accueil de séminaires résidentiels, qui a fait de la Picardie sa porte d’entrée sur le continent.
Le groupe anglais est né lui-même du rapprochement en 2007 de Principal Hotels, propriété du fonds Permira, et de Hayley Conference Centres. Les 8 hôtels de Principal et les 9 centres résidentiels de Hayley privilégiaient l’accueil de séminaires résidentiels dans la périphérie des grandes métropoles britanniques. De la fusion est né un groupe plus puissant qui s’est décidé à grandir davantage et à quitter le giron des îles britanniques. En l’espace de trois ans, la chaîne est déjà passée de 17 à 24 établissements, et a opéré une seconde ouverture continentale, après le Château St-Just près d’Auvers/Oise, à La Mola, à proximité de Barcelone.En Grande-Bretagne, Principal Hayley a ajouté le Grand Connaught Rooms de Londres à son portefeuille et le Grand Central Hotel de Glasgow, rouvert après 25 M€ de travaux.Fort des résultats jugés prometteurs de l’implantation française, le groupe est en quête d’autres sites présentant les mêmes caractéristiques. «Le temps d’achever les travaux (30 millions d’euros financés par la banque HSBC), le Château St-Just a ouvert au tout début de la crise économique, et malgré cela nous avons réussi à tenir notre plan de marche et respecter nos obligations financières vis-à-vis du propriétaire», explique Jean-Jacques Devert. «Le rapprochement avec Principal a également modifié l’approche en décidant d’ouvrir plus volontairement l’établissement vers la clientèle individuelle. Nous avons ajouté le mot "hôtel" au Château St-Just et nous recevons de plus en plus de clients pour des week-ends détente. Le mix est encore déséquilibré avec 90% de séminaires et 10% d’individuels, mais le mouvement est en marche».Pour accélérer le mouvement, le Château s’est doté d’un spa de 600m², qui complète les installations détente d’un parc de 17 ha. L’établissement joue la carte de l’évasion à proximité de Paris, dans une région qui comporte de nombreux sites touristiques, entre l’Impressionnisme d’Auvers/Oise et la découverte historique du château de Chantilly. La bonne nouvelle est que le marché des séminaires résidentiels a repris de la vigueur, alimenté notamment par les "académies de formation" des grandes sociétés, les lancements de produits et les réunions des institutions financières, qui cherchent un lieu discret pour leurs tractations. Il y a donc matière à relancer la machine du développement qui s’était grippée en 2009. «Je sillonne littéralement la France, qui est la priorité actuelle du groupe Principal Hayley, hors des Îles britanniques», explique Jean-Jacques Devert . «Il n’y a pas de calendrier imposé car il faut trouver la bonne adéquation entre une propriété assez vaste pour accueillir un centre de conférences et un hôtel à vocation loisirs, et sa localisation à proximité d’un aéroport international ou à forte activité low-cost. Le groupe n’est fermé à aucune solution : une association avec un propriétaire qui veut participer au projet, un rachat pur et simple, une location… Dès que l’opportunité est identifiée, le patron britannique me rejoint pour pousser le dossier». Jean-Jacques Devert égrène les destinations de sa feuille de route : Toulouse, Bordeaux, Lyon, Lille, Genève, «mais sur le territoire français, et Bruxelles, si on peut considérer Bruxelles comme une ville française». Un projet est quasiment acté pour 2012, deux autres devraient suivre assez rapidement, conforte le directeur général.