Opérations

plus

Portrait de Mélanie Simon, Responsable Marketing et Communication Oceania Hôtels: Du thé à l’hospitalité

6 min de lecture

Publié le 31/08/10 - Mis à jour le 17/03/22

• Mélanie Simon est responsable marketing du Groupe Oceania Hotels depuis cinq ans, une découverte du monde hôtelier et d’une entreprise familiale après un début de carrière dans l’agroalimentaire et les entreprises multinationales. • Partager un projet d’entreprise porté par un véritable enthousiasme familial lui a fait oublier Paris et sa vie trépidante ? Attirée par les coulisses de l’activité hôtelière, Mélanie découvre la complexité des métiers du service pour arriver à la satisfaction client. • Elle s’applique à mettre en œuvre les techniques du marketing traditionnel et de la communication dans un univers marqué par la diversité et l’importance de la dimension humaine. Un gros projet mobilise toute son attention jusqu’en 2012.

Désireuse de faire du journalisme, Mélanie Simon tente les concours de Sciences Po et est acceptée à Rennes, une première expatriation provin­ciale pour cette francilienne de toujours, née et élevée dans l’Essonne. Elle intègre finale­ment la section économique et financière, qui la conduira à Paris pour passer un DESS en études de marché et stratégie marketing qui lui ouvre les portes des grandes entre­prises multinationales. Un stage réussi chez Unilever lui permet de devenir Assistante Chef de produit pour Lipton Ice Tea, en phase de lancement. “C’était amusant et passionnant de rivaliser avec des marques comme Coca Cola”. Devenue Chef de produit pour Lipton Tea, elle finit par se lasser de l’atmosphère pari­sienne. “Avec mon mari breton, nous avons pris une décision un peu folle à l’époque, celle de toute arrêter pendant un an pour faire un tour du monde”. Les voilà partis à parcourir l’Amérique latine et l’Asie dans une certaine insouciance. “A un moment donné, on s’est quand même posé la question du retour et nous sommes tombés d’accord sur le fait de ne pas revenir à Paris mais de s’installer plutôt en Bretagne, à Brest, d’où mon mari est originaire”. Reste que trouver un poste dans le marketing opérationnel à Brest n’est pas le plus facile.Mélanie Simon en quelques dates... -* 1998 : Diplôme Eco-Fi Sciences-Po Rennes -* 2000 : DESS Etudes de marché et stratégie marketing – Sciences-Po Paris -* 2000 : Assistante chef de produit Lipton Ice Tea chez Unilever France -* 2002 : Chef de produit Lipton Tea chez Unilever France -* 2004 : Année sabbatique à voyager en Amérique latine et Asie -* 2005 : Responsable marketing et communication Oceania Hotels à BrestIl faut croire qu’il y a une bonne étoile pour les aventuriers, après quelques rendez-vous infructueux, Mélanie répond à l’annonce de la Sofibra, société hôtelière de la famille Branellec, qui a vendu récem­ment son réseau B&B et veut donner une nouvelle impulsion à l’entreprise. “J’avais un rendez-vous à 17 heures avec le directeur général de l’époque, et je suis sortie à 21 heures en ayant rencontré cour sur coup Gurvan Branellec et son père François. On n’a pas arrêté de parler de mes voyages et assez peu de marketing. J’étais un peu désta­bilisée, mais je pense qu’ils voulaient tester ma personnalité et mes envies. Le courant est très bien passé et j’ai été engagée pour créer l’identité marketing du groupe et donner du contenu à la marque Oceania, qui devait remplacer Sofibra qui n’est pas très évoca­trice”.Avec une connaissance limitée du secteur hôtelier, Mélanie prend le challenge à bras le corps. “Comme tous les novices du secteur, j’ai passé pas mal de temps dans les cou­lisses de l’hôtellerie, à comprendre le fonc­tionnement. Il m’a fallu découvrir les métiers, apprendre les codes, traduire mes objectifs marketing, comme les parts de marché, dans le langage hôtelier du RevPAR index. En même temps, j’ai apporté mon expérience du marketing de la grande distribution, la rigu­eur des procédures pour installer et conforter une marque aux yeux du public”, résume Mélanie Simon. Elle vit sur­tout un profond chan­gement de culture qui n’est pas pour lui déplaire : “Je suis passée de la multinationale très structurée à un groupe assez atypique, même dans l’hôtellerie, un groupe familial, régional, avec une très forte implication per­sonnelle des dirigeants. Je l’ai véritablement ressenti quand nous avons ouvert l’hôtel Oceania de Paris, la vitrine du groupe dans la capitale. Nous avons réuni le personnel de tous les hôtels pour une fête interne qui a resserré les liens et donner une unité à ce qui était encore une collection d’hôtels avec une grande part d’indépendance de gestion”.Mélanie s’est engouffrée dans la brèche pour mettre en place les procédures de migration des hôtels vers les trois marques Oceania, Escale Oceania et Oceania Style, les chartes graphiques, les stratégies de communication. Elle continue en parallèle de se familiariser avec les métiers. “Pour le nouveau site inter­net, nous avons réalisé un film sur les cou­lisses, pour montrer tout ce qui précède l’arrivée d’un client et ce qui doit être mis en place pour qu’il soit accueilli le mieux pos­sible. C’est proprement hallucinant. C’est à la fois la force et la difficulté du message à faire passer quand beaucoup du succès d’une marque hôtelière repose sur l’humain”. En charge du marketing, de la communication externe et interne, elle ne manque pas de pain sur la planche pour propulser Oceania dans le concert des chaînes hôtelières. Si le succès du groupe repose sur une grande fidélité de la clientèle régionale, le défi est bien de trans­poser cette réussite sur le plan national, de Brest à Aix-en-Provence, de Saint-Malo à Paris.“Nous sommes dans une phase straté­gique de croissance maîtrisée où l’important pour la famille Branellec est de ne pas perdre en route l’esprit qui les anime depuis le début”, insiste la respon­sable marketing qui pourrait être tentée de vouloir accélérer les choses. Mais ce rythme de croisière, sur la durée, lui convient plutôt bien.Bretonne d’adoption, Mélanie a-t-elle regret­té son choix de la vie de "province" ? “C’était un choix délibéré, et j’avais accepté une forme de renoncement à la carrière toute tracée dans les multinationales au profit d’une qualité de vie différente. J’ai un enfant qui profite pleinement de la mer et aller au bureau en longeant la plage du Moulin Blanc est un plaisir quotidien… et puis finalement j’ai trouvé un boulot formidable avec un projet à bâtir qui m’a laissé peu de répit depuis cinq ans”. Il n’en reste pas moins que l’envie de voyager reste une motivation per­manente et l’éventualité d’une carrière inter­nationale dans l’hôtellerie n’est pas pour lui déplaire. “Il sera temps d’y penser après 2012, nous travaillons actuellement sur un formidable projet qui mobilise toute notre énergie et il n’est pas question que je le laisse en cours de route”, conclut Mélanie, désormais acquise à l’industrie hôtelière.

Pour aller plus loin

Chaque semaine, l’équipe HON vous apporte un regard expert sur le monde de l’hospitalité. En devenant membre, vous aurez accès à un écosystème complet : contenu exclusif, emploi, etc.

DEVENIR MEMBRE

Inscrivez-vous pour ajouter des thèmes en favoris. Inscrivez-vous pour ajouter des catégories en favoris. Inscrivez-vous pour ajouter des articles en favoris. Connectez-vous gratuitement pour voter pour la candidature.

Déjà inscrit ? Déjà inscrit ? Déjà inscrit ? Déjà inscrit ?