
• Jean-Paul Vialeton est hôtelier depuis 19 ans. C’est en 1991, à 45 ans, qu’il choisit du jour au lendemain de troquer son costume de commercial pour celui d’hôtelier. • Féru de contacts, ce stéphanois a l’hospitalité chevillée au corps. Rien n’est trop beau pour ses clients. • Engagé depuis trois ans dans une démarche de design hôtelier, il vient de conclure un partenariat avec Ikéa pour la rénovation de 11chambres, dont une designer par l’enseigne suédoise.
“Mon hôtel, c’est ma Ferrari ! Et encore aujourd’hui, je veux continuer à améliorer le confort de mes clients”. Ainsi, conforté par le succès de ses chambres design, l’hôtelier stéphanois a voulu aller plus loin en lançant, toujours sur le même principe, la rénovation de dix autres unités. Mais cette fois, le “petit hôtelier” s’est trouvé un partenaire de taille : Ikéa. Rencontré lors de la remise du prix du Commerce design, Patrick Cazorla, le directeur de l’enseigne de Saint-Etienne et membre du jury, s’est en effet montré sensible à sa démarche. Un marché a même été conclu : prochainement, dix chambres seront mises en valeur avec des produits du géant suédois. “C’est Pascaline du Glos de Besse qui en assurera l’agencement”, insiste Jean-Paul Vialeton. “D’ailleurs, elle m’a déjà proposé une idée, celle de créer un thème par duo de chambres”. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seul, Jean-Paul Vialeton a reçu il y a un mois un nouvel appel du directeur d’Ikéa Saint-Etienne. “Cette fois-ci, il m’a proposé la restauration design d’une 11ème chambre par l’équipe communication et aménagement d’Ikéa”. Cette collaboration qui devrait être prochainement médiatisée aura très certainement un impact positif pour ses deux acteurs. Pour Ikéa, elle est le signe de l’ouverture du fabricant vers l’hôtellerie et pour Jean-Paul Vialeton, l’occasion d’une formidable publicité au niveau national.1er juillet 1991 : acquisition de l'hôtel Continental à Saint-Etienne _ août 2000 : 1ère étoile hôtel Tourisme _ février 2006 : 2ème étoile hôtel Tourisme. _ 2008 : Lauréat design CCI de Saint-Etienne _ 2009 : Grand prix du jury Concours Commerce Design“J’ai eu trois métiers dans ma vie : responsable pendant 3 ans du service du personnel de Creusot Loire, directeur commercial et communication d’un transporteur routier durant 19 ans et hôtelier depuis 1991”, souligne tout de go Jean-Paul Vialeton, propriétaire à Saint-Etienne de l’hôtel Continental. C’est à 45 ans, l’âge de raison, qu’il décide de franchir le pas. “J’avais pourtant gravi tous les échelons, de simple commercial à celui de responsable régional, mais c’est contraint et forcé que j’allais travailler tous les matins“. Comme la plupart des commerciaux, Jean-Paul Vialeton passait son temps à sillonner la France et en bon client de l’hôtellerie avait fini par connaître par coeur son fonctionnement.“Je passais en moyenne dix jours par mois à l’hôtel. Cela me plaisait : l’ambiance, le travail de ces professionnels de l’accueil, leur proximité avec les clients”. Mais avec le temps, le voyageur impénitent se rêve sédentaire. Du jour au lendemain, il décide de mettre son expérience du terrain et ses qualités de gestionnaire au service de sa propre entreprise hôtelière. Il remuera alors ciel et terre pour trouver la bonne affaire. Son choix se portera sur l’hôtel Continental, un ancien relais de poste situé en plein centre de Saint-Etienne. “Je suis tombé amoureux de cette adresse, comme on tombe amoureux d’une femme…”, dit-il tout simplement. L’hôtel a un beau potentiel : une jolie cour intérieure pavée, un emplacement à un jet de pierres de l’hôtel de ville et des petits détails charmants comme les anneaux des anciennes écuries, vestiges d’une autre époque, encore accrochés aux pans des portes. Pour en faire l’acquisition, le Stéphanois met toutes ses économies sur la table : 200 000 euros, dont une partie empruntée à la banque. Mais être hôtelier ne s’improvise pas. “Trois ans après avoir ouvert l’hôtel, j’ai eu la première honte de ma vie : un client est descendu à la réception m’indiquant qu’un lé entier de tapisserie lui était tombé sur la tête !”. Prenant conscience de l’urgence d’une rénovation de l’hôtel, il se lance sans relâche dans une politique d’embellissement de son établissement. En seulement quelques années, il a su faire d’un hôtel désuet, sans classement, une jolie adresse deux étoiles. “Je reviens du néant”, lance-t-il cependant. Tout juste séparé de sa femme, Jean-Paul Vialeton a dû prendre à bras le corps la gestion de son établissement et l’éducation de ses deux jumeaux. Une période difficile durant laquelle il investit sans relâche : changement de la chaudière, rénovation complète de l’ensemble des salle-de-bains, décoration intérieure... soit près de 500 000 euros de travaux en dix ans. « Mon grand bonheur : j’aime mettre les femmes en valeur », avoue t-il par ailleurs. Des chambres à la salle des petits déjeuners, en passant par les parties communes, il n’est pas un endroit de l’établissement qui n’ait une empreinte féminine. “Je dois l’ensemble des fresques murales de l’hôtel à deux femmes de talents, Martine Jarousse-Poncet, peintre, et Dany Calire Karnados, décoratrice”. Peu de temps après, l’hôtelier reçoit un courrier du guide du Routard. “Pour moi, ce fut une forme de consécration. J’étais référencé dans un guide touristique en tant qu’hôtel agréable, très propre, bien décoré et pratiquant des prix raisonnables : en somme, tout ce que j’ai toujours désiré donner au client”. L’engagement de Jean-Paul pour son établissement commence à se faire savoir.Il y a près de deux ans, la responsable de la Cité du Design à Saint-Etienne le contacte pour une demande particulière. “Elle avait comme projet le design hôtelier. Elle m’a demandé si je souhaitais designer quelques-unes de mes chambres. J’ai tout de suite accepté, mais avec une condition : que ces jeunes designers soient des femmes !”. En tout et pour tout, ce sont trois chambres que Pascaline de Glos de Besse et Maud Rondard auront à décorer. “Je leur ai laissé carte blanche, en leur recommandant toutefois de travailler l’éclairage, la couleur et en insistant bien sur la qualité du mobilier et les finitions : il n’y a rien de plus laid que de voir des tuyauteries apparentes !”. Aujourd’hui, les 25 chambres de l’hôtel sont restaurées. Les prix sont restés les mêmes à peu de choses près : 25 euros pour celle avec toilette sur le palier, et 46 euros pour celles tout confort. Plébiscitées par les clients, les trois chambres design doivent aujourd’hui être réservées bien à l’avance. Pour l’hôtelier, ce fut un coup de maître. Son initiative a même été récompensée par deux prix : lauréat 2008 de la CCI de Saint-Etienne pour sa démarche design, il recevra également un an plus tard le Prix du Jury du concours du Commerce design organisé par la ville. Mais l’insatiable Jean-Paul ne veut pas en rester là.