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Portrait de François Waché, hotel manager de l’Oasis of the Seas , "L’appel du grand large"

8 min de lecture

Publié le 06/04/10 - Mis à jour le 17/03/22

• Depuis décembre 2009, François Waché est le directeur hôtelier de l’Oasis of the Seas, le plus grand navire du monde de la compagnie Royal Caribbean International qui peut accueillir jusqu’à 6 000 passagers. • Rigoureux, il doit assurer la sécurité des passagers et le bon déroulement de la croisière à tous points de vue, supervisant la restauration, le service hôtelier en cabine et l’économat mais aussi les animations, les spectacles et le centre médical. • L’éloignement et les années passées en mer n’y ont rien fait, ce grand professionnel a su conserver intact son enthousiasme qu’il transmet chaque jour à ses équipes afin que le service demeure impeccable et souriant malgré les contraintes de la vie à bord.

François Waché en quelques dates...

Pour réussir la mise en place de l’Oasis, François Waché a aussi passé en 2008 quatre mois sur les Independance et Freedom of the Seas, alors les deux plus gros paquebots de la flotte. ?La taille de l’Oasis n’est pas un problème car je dispose d’un équipage plus important. En revanche, il faut apprendre à dompter les nouvelles technologies qui sont de plus en plus présentes et à gérer les flux des passagers pour éviter les phénomènes de foules. C’est notamment important lors des débarquements. Les aspects sureté et sécurité sont essentiels à bord ce qui nécessite une extrême rigueur de notre part”. Pour faire tourner ce géant des mers, François Waché peut heureusement s’appuyer sur ses directeurs de la restauration, de l’assistance, de la réception, de l’inventaire, de la maintenance et du nettoyage, de l’informatique sans oublier le directeur de croisière, le plus connu des passagers. ?Cette liste est devenue de plus en plus longue à mesure que les navires ont grandi”. Sur le pont presque 24h/24, François Waché a du mal à se projeter dans l’avenir… à terre. ?Je suis à 100% sur ce projet et il est difficile de penser à demain. Je ne pourrais m’engager que pour un nouveau grand challenge. Je ne conçois ce métier de l’hôtellerie que de cette façon”.1987-1990 : diplômé de l’école hôtelière de Lausanne et réalisation d’un master. _ 1990 : premier poste en Angleterre dans l’hôtel The Great House de Régis Crépy. _ 1991-1992 : retour en France pour être directeur du développement hôtelier de la Société du domaine d’Hardelot. _ 1992 : embarquement comme maître d’hôtel sur un navire de Royal Caribbean International. _ 1998 : devient directeur de la restauration de paquebots. _ 2000 : plus jeune directeur hôtelier de la compagnie sur le Sovereign of the Seas. _ 2008 : revient à terre pour préparer le lancement de l’Oasis of the Seas. _ 2009 : hotel manager de l’Oasis of the Seas.Costume toujours impeccable, François Waché est à la tête de l’un des ressorts les plus gigantesques à la différence près qu’il ne travaille pas sur la terre ferme, mais en mer et non pas dans un hôtel, mais sur un paquebot de croisières : l’Oasis of the Seas. ?C’est un travail vraiment spécifique. Il n’y a sans doute que les hôtels de Las Vegas qui soient comparables”, assure le directeur hôtelier du plus gros paquebot du monde lancé en décembre 2009 par la Royal Caribbean. ?Outre la gestion des 2 700 cabines passagers et des 1 480 cabines de l’équipage, la particularité de ma fonction fait que je supervise un peut tout, de la restauration aux animations en passant par les bars, le centre médical et les spectacles qui sont très complexes sur ce navire”. La prise en main de ce vaisseau a nécessité deux années de préparation durant lesquelles, François Wache a partagé son temps entre le siège de la compagnie à Miami, le chantier de construction à Turku (Finlande) et des visites dans les plus grands hôtels de la planète. ?Je suis allé voir leurs offres et leurs modes de fonctionnement”. L’Oasis est son septième lancement de paquebot pour Royal Caribbean, mais il vit ce moment toujours avec le même enthousiasme. “C’est très gratifiant de travailler sur un projet comme celui-là”.François Waché a découvert le monde de la croisière par hasard plus que par réelle envie. Lillois d’origine, il fait l’Ecole Hôtelière de Lausanne entre 1987 et 1990, puis un master hôtelier. Pour parfaire son anglais, ce jeune débutant s’expatrie dans le Suffolk à Lavenham, l’un des villages médiévaux les plus visité d’Angleterre, en décrochant une place dans un hôtel de charme : The Great House. ?J’étais en totale immersion. Ce séjour a été très formateur car je faisais un peut tout, aide à la cuisine, le service au restaurant, l’administration, les chambres…”. Surtout, François Waché y côtoie Régis Crépy qui depuis 1985 préside aux destinées de cet établissement et de plusieurs autres hôtels et restaurants en Grande Bretagne. ?C’était un modèle pour moi, un grand professionnel également diplômé de l’EHL. Il m’a donné le goût du service est des beaux hôtels». Une opportunité le fait toutefois revenir dans le Nord Pas-de-Calais, près du Touquet, pour intégrer la Société du domaine d’Hardelot comme directeur du développement hôtelier en charge de l’Hôtel du Parc à Hardelot et du clubhouse du Golf des dunes et du Golf des pins. Mais l’appel du grand large n’est pas loin et François Waché souhaite donner une dimension internationale à sa carrière. Il frappe à la porte des grands opérateurs du secteur de l’hôtellerie et du tourisme comme Royal Caribbean International et Hilton où il avait effectué un stage au Noga Hilton de Genève. ?RCI a été le plus rapide à répondre. Je n’ai pas hésité à m’envoler pour Miami même si la compagnie était encore petite à l’époque”. A l’américaine, il lui faut recommencer en bas de l’échelle. ?J’ai fait serveur pendant 3 jours”,plaisante-t-il. Pendant les hui ans qui suivent, François Waché sera successivement maître d’hôtel, puis directeur de restaurant avant de devenir directeur de la restauration d’un paquebot de croisière. Sa carrière au sein de Royal Caribbean s’accélère en 2000 à la suite d’un programme de management, qui le propulse directeur hôtelier du Sovereign of the Seas. ?A 33 ans je suis devenu le plus jeune directeur hôtelier de la compagnie en charge d’un navire de 2 300 passagers et de 840 membres d’équipages”, se souvient-il. Il restera près de 3 ans sur le Sovereign avant d’enchaîner les lancements de paquebots : Serenade of the Seas, Jewel of the Seas… De 2006 à 2008, un nouveau projet du groupe américain le fait réembarquer sur le Splendour of the Seas, unité qu’il connaît bien pour y avoir officié comme maître d’hôtel en 1996. ?Royal Caribbean relançait les croisières européennes pour diversifier sa clientèle. En tant que directeur hôtelier, je devais m’assurer que les attentes de chaque nationalité étaient respectées, pour la restauration, évidemment, mais aussi en matière de services, d’animations… Il faut ajuster en permanence le service ce qui demande beaucoup de travail pour entraîner les équipages, qui mélangent 40 à 50 nationalités. Cette formation constante doit, en outre, être enrichissante car je dois créer un environnement positif où les gens aient envie de travailler et arborer un véritable sourire face aux passagers. Ce n’est pas toujours facile quand ces équipages travaillent jusqu’à 10 heures par jour, 7 jours sur 7, pendant 6 mois”. François Waché a lui désormais plus de chance passant 4 mois en mer puis 2 mois chez lui, en famille à Budapest. ?Ces coupures sont importantes car on vie dans une bulle et on s’habitue facilement à ce monde à part”.Pour réussir la mise en place de l’Oasis, François Waché a aussi passé en 2008 quatre mois sur les Independance et Freedom of the Seas, alors les deux plus gros paquebots de la flotte. ?La taille de l’Oasis n’est pas un problème car je dispose d’un équipage plus important. En revanche, il faut apprendre à dompter les nouvelles technologies qui sont de plus en plus présentes et à gérer les flux des passagers pour éviter les phénomènes de foules. C’est notamment important lors des débarquements. Les aspects sureté et sécurité sont essentiels à bord ce qui nécessite une extrême rigueur de notre part”. Pour faire tourner ce géant des mers, François Waché peut heureusement s’appuyer sur ses directeurs de la restauration, de l’assistance, de la réception, de l’inventaire, de la maintenance et du nettoyage, de l’informatique sans oublier le directeur de croisière, le plus connu des passagers. ?Cette liste est devenue de plus en plus longue à mesure que les navires ont grandi”. Sur le pont presque 24h/24, François Waché a du mal à se projeter dans l’avenir… à terre. ?Je suis à 100% sur ce projet et il est difficile de penser à demain. Je ne pourrais m’engager que pour un nouveau grand challenge. Je ne conçois ce métier de l’hôtellerie que de cette façon”.

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