
• Depuis mars dernier, François Sionnière a retrouvé le groupe Warwick International Hotels en prenant les rênes du Barsey à Bruxelles. C'est la deuxième fois qu'il revient dans “sa famille” après des expériences pour ouvrir ses horizons. • Alors qu'il a débuté par la filière marketing et ventes aux sièges des groupes qui l'ont engagé, il réalise depuis quelques années le bonheur quotidien de l'exploitation au contact du client. • Acteur engagé dans la communauté, il défend à travers la vie associative des valeurs humaines qui l'accompagnent désormais dans son travail.
François Sionnière arrive dans une ville où la concurrence est rude car le marché n'est pas si vaste alors que les acteurs sont nombreux. Mais la communauté hôtelière de Bruxelles est ouverte et très cosmopolite. Il sera bientôt accueilli dans le club des directeurs d'hôtels et cultive déjà des liens avec les associations locales. Avec la maturité de l'expérience, il veut maintenant entretenir l'enthousiasme de ces jeunes collaborateurs. “Je fais passer le message qu'ils entrent dans un métier formidable où chaque journée de travail les met en scène pour jouer une pièce différente. Je constate que les mentalités ont évolué depuis la crise. Ils me parlent moins des avantages et des primes et abordent le métier avec plus d'humilité, avec un désir de se former et de “s'acclimater au produit” en respectant ses valeurs”.1982 : BTS Tourisme à l'EST de Paris _ 1988-1992 : Groupe Accor - Service commercial de Sofitel et de Ticket Restaurant _ 1992-1994 : Groupe Concorde Hôtels - Directeur marketing & communication _ 1994-2002 : Groupe Warwick International Hotels - Directeur sales & marketing Europe _ 2002-2004 : Directeur de l'Office du tourisme de Caen _ 2004-2008 : Directeur général de La Reine Astrid Lyon _ Mars 2009 : Directeur général du Warwick Barsey BruxellesEn sortant de son BTS de l'Ecole supérieure de Tourisme de Paris, François Sionnière n'a pas trouvé dans le monde des agences de voyages l'univers qui correspondait à ses envies : “Je voulais être en contact avec des clients pour leur proposer des services sur mesure. C'est comme ça que je voyais le métier. C'est dans l'hôtellerie, en répondant à une offre d'emploi chez Sofitel, que j'ai touché du doigt le potentiel d'épanouissement personnel”. A la fin des années 80, le jeune François sait ce qu'il veut : faire carrière dans le marketing et le commercial. Il se familiarise avec le monde hôtelier et ses procédures dans un groupe en pleine mutation. “Avec Accor, j'ai appris la rigueur du métier, l'application des process. C'était sans doute un peu trop formaté et conceptualisé à mon goût mais ces règles avaient le mérite de fixer un cadre”. Cinq ans plus tard, il poursuit sa carrière dans le marketing et la communication au sein des hôtels Concorde, une autre vision du luxe, une autre approche de groupe. “J'ai pu forger mon regard d'hôtelier à travers ses deux expériences et j'ai postulé en 1994 pour entrer au sein du groupe Warwick International Hotels, qui cherchait un directeur commercial et marketing pour l'Europe. J'ai eu tout de suite l'impression de trouver ma famille, de partager les mêmes valeurs d'hôtellerie de luxe, de travailler en osmose”. Il y reste près de 8 ans en développant notamment les affiliations de nouveaux hôtels et la stratégie commerciale d'un groupe qui croît régulièrement. Malgré les bons résultats, sans doute une certaine lassitude s'installe et François Sionnière éprouve le besoin de tenter une nouvelle expérience, radicalement différente. Début 2002, à 38 ans, il devient le directeur de l'office du tourisme de Caen. Il le restera pendant 3 ans. “Ce fut une période formidable où je me suis mobilisé pour faire connaître cette ville au-delà du Mémorial et en mettant en avant la construction de la ville par Guillaume le Conquérant. Le plus passionnant était de fédérer les professionnels autour d'un projet. Çà prenait du temps et de l'énergie mais avec une grande satisfaction collective à l'arrivée”.Et puis un jour de 2004 le téléphone sonne et Richard Chiu, le président de Warwick Hotels lui donne une heure pour accepter un nouveau défi : diriger l'hôtel-résidence La Reine Astrid à Lyon. “C'est souvent en quittant un groupe qu'on s'aperçoit qu'on y était bien. Je n'ai pas eu besoin de réfléchir très longtemps pour donner ma réponse. Je retrouvais ma famille de cœur. Je connaissais la ville et l'idée du challenge me plaisait assez. C'était surtout l'occasion de devenir véritablement hôtelier en dirigeant un établissement atypique. D'ailleurs, j'ai fait une carrière atypique pour un hôtelier en commençant par le "head office". J'avais appris les rouages d'un groupe, mais je voulais être aux commandes pour participer aux rêves et aux moindres désirs de ceux qu'on accueille dans l'établissement”.Question défi, il est servi : il faut réaménager l'hôtel situé à proximité du parc de la Tête d'Or et composé d'appartements. Les hôteliers traditionnels sont assez réticents à l'accepter dans leur cercle et pourtant il parvient à hisser l'établissement parmi les meilleurs 4* de la ville. Il s'engage dans la vie locale, notamment à travers le soutien à des associations caritatives, comme Laurette Fugain ou Verticale. “J'avais le besoin de me sentir utile. J'ai réalisé la chance et le privilège d'être à la tête d'un bel établissement avec une belle clientèle. Je devais rendre aux autres ce dont je profitais”. Cette attitude l'accompagne désormais dans sa vie personnelle. “On vit de grandes expériences émotionnelles et il est normal en tant qu'hôtelier d'être un acteur de la communauté”.Après 4 années passées à Lyon, François Sionnière fait une nouvelle infidélité au groupe Warwick. En 2008, il revient en région parisienne pour accompagner le changement de gestion des Etangs de Corot, un hôtel de charme et de séminaires à Ville d'Avray, passé dans le groupe des Sources de Caudalie. La greffe ne prend pas et François Sionnière accepte quelques mois plus tard de diriger l'Océania, un hôtel de 250 chambres à deux pas du parc des expositions de la Porte de Versailles. Nouvelle rencontre avec une entreprise familiale, dirigée par Gurvan Branellec. “Ce fut encore une expérience différente et intéressante. C'est la première fois que je ne dirigeais pas un hôtel à taille humaine. Paradoxalement, c'est presque plus “facile” à commercialiser car on fait appel à de multiples canaux de distribution, alors qu'il faut être beaucoup plus sélectif et restrictif dans les boutiques hôtels”.Six mois se sont à peine passés que le téléphone sonne une nouvelle fois avec Richard Chiu au bout du fil. Il faut croire que le lien s'est à peine distendu car le président de Warwick Hotels propose cette fois-ci à François Sionnière de prendre en main les destinées du Barsey à Bruxelles. Il ne faut guère plus de temps que la première fois pour emporter la décision. Femme et enfant iront s'installer à Bruxelles dès juillet prochain pour accompagner la nouvelle aventure qui a commencé en mars dernier. “Je retrouve l'univers qui me plait, un hôtel bonbonnière décoré par Jacques Garcia, avec des chambres superbes et un restaurant de premier plan. Je dirige un hôtel de 99 chambres qui se prête à toutes les actions sur mesure. L'expression “satisfaire le client” y prend tout son sens car chaque séjour est traité comme un accueil individuel, avec une attention particulière. Ce matin même j'arrangeais avec le père d'un jeune client la mise en scène de sa demande en mariage avec sa future fiancée. C'est dans ces moments-là qu'on se sent hôtelier, tel que je vois mon métier”.Nouveau retour au bercail. “Il y a une période de la vie où l'on cherche à changer assez souvent pour se forger des expériences différentes. Il ne faut pas refuser cette opportunité de s'ouvrir à d'autres cultures, mais il arrive un moment où l'on a envie de capitaliser sur les relations professionnelles, sur la connaissance d'un groupe de l'intérieur, sur la certitude qu'on y a sa place. On est alors débarrassé de questions perturbantes sur sa carrière et l'on peut se concentrer sur son métier. Il aura fallu que je quitte deux fois Warwick pour en arriver à cette conclusion”.François Sionnière arrive dans une ville où la concurrence est rude car le marché n'est pas si vaste alors que les acteurs sont nombreux. Mais la communauté hôtelière de Bruxelles est ouverte et très cosmopolite. Il sera bientôt accueilli dans le club des directeurs d'hôtels et cultive déjà des liens avec les associations locales. Avec la maturité de l'expérience, il veut maintenant entretenir l'enthousiasme de ces jeunes collaborateurs. “Je fais passer le message qu'ils entrent dans un métier formidable où chaque journée de travail les met en scène pour jouer une pièce différente. Je constate que les mentalités ont évolué depuis la crise. Ils me parlent moins des avantages et des primes et abordent le métier avec plus d'humilité, avec un désir de se former et de “s'acclimater au produit” en respectant ses valeurs”.