• Depuis trois semaines, David Vrignon est le nouveau Directeur Housekeeping du Bristol Paris. Au sein de ce palace parisien, il gère une équipe d’une centaine de personnes. Son métier : apporter une qualité de service irréprochable grâce à son savoir faire, son œil avisé, et surtout son équipe. • Dans cette fonction, "pour faire des miracles” le secret est d’être un bon dirigeant. C’est donc comme un poste de management avant tout qu’il conçoit son métier. • Alors après avoir pris ses marques dans l’univers du luxe, il espère très vite conquérir le cœur de ses équipes, tout en travaillant à satisfaire des clients exigeants.
En classe de 3ème, fort de son sens du service et de son aisance avec le client, testé derrière la caisse du magasin de décoration familial, il décide de s’essayer au service en salle lors de son stage d’orientation. Puis, tenté par la cuisine comme par le service, il enchaîne un BEP et un CAP en restauration. Mais le cœur du jeune élève penche plutôt du côté de l’hébergement… Il se dirige donc vers une première d’adaptation, afin d’intégrer une filière dans ce secteur. “Et puis j’ai finalement poussé jusqu’au BTS. Je ne pensais absolument pas aller jusque-là ! Mais à partir du moment où l’on a trouvé un cursus qui plait, les choses se passent tout de suite mieux”, confie David. Seulement si l’hébergement semble avoir sa préférence, dans les faits, le jeune n’y a encore jamais travaillé. “Durant mes stages, j’ai fait de tout ! Je suis passé par le bar, le restaurant, la cuisine, le contrôle des coûts, la réception…. Mais jamais par l’hébergement !” Une fois le diplôme obtenu, il doit partir à l’armée. En revenant, il décolle pour les Etats-Unis, où il rejoint son amie. Et là encore, c’est en cuisine qu’il trouve un emploi…-*1998 : BTS en Hôtellerie Restauration -*2000 : Gouvernant à l’hôtel Clarion St James & Albany -*2001 : Assistant Gouvernant général au St James & Albany -*2007 : Gouvernant général à la Française de Services Groupes pour le Hilton Paris Arc de Triomphe -*2010 : rejoint l’AGGH (association des gouvernantes générales de hôtellerie) -*2011 : Directeur Housekeeping pour l’hôtel Le Bristol ParisIl lui faudra attendre son retour en France, neuf mois plus tard, pour qu’enfin sa “véritable carrière” débute. “J’ai envoyé 5 CV. J’ai sélectionné des établissements dans lesquels je pensais pouvoir me sentir à l’aise. Pas de palace, car n’ayant aucune expérience, je ne pensais pas pouvoir y prétendre, j’ai donc envoyé mes CV à des hôtels 4 étoiles. J’avais envie de travailler avec un certain niveau de service et d’exigence quotidienne !” Pour se familiariser au métier, il privilégie les hôtels de taille moyenne. “Dans de gros porteurs ou les hôtels de grande taille, j’ai compris qu’il me faudrait trop longtemps pour évoluer. J’avais déjà 25 ans et aucune envie de perdre mon temps”.C’est à l’hôtel Clarion St James & Albany qu’il trouve finalement un poste de gouvernant. Et ses débuts professionnels dans la partie hébergement ne font que lui confirmer le bien-fondé de ses choix. “Je savais qu’avec mon côté très ordonné (pouvant frôler la maniaquerie !) et mon sens du relationnel, je m’y plairais. Je n’ai pas été déçu ! Et puis avec le personnel à gérer, les clients et leurs exigences spécifiques, les aléas du métier…. Pas un jour ne ressemble à celui qui le précède. Alors impossible de se lasser !”Ce que David Vrignon préfère dans son métier est le côté humain. La gestion des équipes, le management, “apprendre à travailler avec et à faire travailler une équipe de personnes provenant d’univers très divers, d’origines, de cultures, et de religions différentes, et exerçant une profession difficile et souvent dévalorisée… Ce n’est pas simple tous les jours, mais c’est aussi le plus important. Seul un bon manager peut faire des miracles avec son équipe !” C’est donc vers un poste de management qu’il aspire très vite à évoluer. Et il saura rapidement provoquer l’opportunité. “Généralement, on demande à un employé d’avoir un certain nombre d’années d’expérience et un certain âge pour le promouvoir. Mais j’estime que chacun a son propre rythme. Et en un an et demi, j’avais la conviction d’en avoir appris assez pour assumer davantage de responsabilités”. Sa direction décide de lui faire confiance et lui offre le poste d’assistant gouvernant général. “Je me suis alors occupé d’une équipe d’une quarantaine de personnes. Et mon supérieur étant très pris, j’ai vite acquis une liberté très appréciable concernant la gestion des plannings, de la masse salariale, et le contact avec les nombreux fournisseurs, etc.” Et malgré son peu d’expérience, David sait se faire respecter et apprécier par ses équipes. “Au départ évidemment, les femmes de ménage et les gouvernantes m’ont jaugé. Mais elles ont vite compris que je savais de quoi je parlais, que j’avais l’œil critique nécessaire pour ce poste. Et puis, être un homme est un avantage ! Dans une équipe principalement féminine, c’est forcément un atout pour se faire apprécier...”, avoue David. Après 7 ans passés dans l’hôtel, suite à un changement de direction, il quitte son emploi au St James & Albany. C’est son supérieur direct pour lequel il travaillait depuis ses débuts qui le recommandera pour la Française de Services Groupe, la société extérieure qui gérait le housekeeping pour l’hôtel Hilton Paris Arc de Triomphe. qui finalement l’ont recruté en tant que gouvernant général. Un emploi très instructif. “Le fait de travailler pour un prestataire oblige à rendre des comptes d’une part à son employeur, qui exige un maximum de rentabilité, et d’autres part au client, qui réclame une qualité de service irréprochable. C’est une gymnastique permanente de chercher à satisfaire les deux parties ! Et ce fût particulièrement formateur”. Et puis dans cet hôtel de 463 chambres, c’est une équipe d’une centaine de personnes que doit gérer David. Ce qui donne une autre ampleur à la fonction. Alors après 4 années au Hilton, David Vrignon a pris de l’assurance. Si bien que lorsque Le Bristol Paris, à la recherche d’un directeur housekeeping, le contacte, il décide de passer le pas, malgré sa réticence à intégrer un palace. “Cette proposition était aussi alléchante qu’effrayante ! Je me suis demandé si je serais à ma place dans cet univers dont j’ignore tout… Aurais-je l’œil assez critique pour déceler les détails auxquels un établissement de ce prestige doit prêter la plus grande attention… Mais je me suis dit que s’ils faisaient appel à moi, c’est qu’ils pensaient que je pourrais remplir cette fonction !”. Alors David se laisse tenter, et passe la porte du palace appartenant au groupe Oetker.Entré en fonction depuis trois semaines, David a pris de l’assurance. “C’est surtout l’accueil particulièrement chaleureux qui m’a permis de me sentir en confiance”. Il apprend jour après jour à gérer l’hébergement, la teinturerie, la lingerie, les fleurs, l’entretien de l’ameublement… et travaille avec une équipe d’une centaine de personnes “qui devrait rapidement s’étoffer”. “Je réalise un rêve ! Je suis très fier de mon parcours. Le fait de travailler dans l’ambiance si particulière d’un palace me réjouit. Et fait la fierté de mes parents !”, sourit David. Son objectif à court terme ? Prendre la mesure de son poste, satisfaire ses nouveaux employeurs bien sûr, mais aussi conquérir le cœur de ses nouvelles équipes. “C’est pour moi ce qui compte le plus. Lorsque j’ai quitté le Hilton, ce fut un moment chargé d’émotion. Les gouvernantes m’ont d’ailleurs confié que j’avais été pour elles à la fois “un grand frère, confident et complice, un père protecteur, et un chef, qui savait les remettre sur les rails” Ce fut pour moi le plus beau des compliments !”David Vrignon en quelques dates...