
• La jeune monitrice de ski de Haute-Savoie surfe aujourd’hui sur d’autres sommets. Vingt-cinq ans après son entrée en Tourisme, Christine Deloy fait partie du Comité de direction du Groupe Lucien Barrière. • Forte de l’expérience accumulée et des échelons gravis au sein du groupe, elle assure tout à la fois le pilotage du développement tous métiers, du marketing et des ventes, des jeux en ligne, des marques et des relations institutionnelles. • Fidèle au Groupe Lucien Barrière en raison de son attachement à ses valeurs et des coups de cœur successifs qu’elle y a vécu, elle y trouve suffisamment de nouveaux défis pour ne pas craindre la lassitude.
"Je pense être une assez bonne illustration de ce que le tourisme permet de devenir, sans diplôme lié au secteur, mais grâce à une accumulation d’expériences, de rencontres, de défis acceptés et de beaucoup, beaucoup de travail”, raconte en souriant Christine Deloy. Membre du team rapproché que Dominique Desseigne a constitué autour de lui pour diriger le premier groupe casinotier et hôtelier d’Europe, elle mesure le chemin parcouru depuis les pistes enneigées. Cette haute-savoyarde ne rêvait que de ski, au point d’en faire son métier. Monitrice de ski l’hiver, elle s’occupait l’été d’animer les activités sportives du Royal Club Evian, passant parfois derrière le comptoir de la réception. “C’était plus un job d’été qu’une vraie passion pour l’hôtellerie, à côté de mes études de langues entreprises pour faire plaisir à ma famille”, se souvient-elle. A 25 ans, on n’est pas à l’abri d’un coup de tête. Besoin de rupture, de préparer l’avenir, la jeune Christine, avec pour seul diplôme un Deug de langue en poche, postule comme commerciale pour l’hôtel Abela Beach Regency, qui vient d’ouvrir à deux pas de l’aéroport de Nice. “J’y suis allée avec ma fougue et ma jeunesse, sans trop me poser de questions. J’ai toujours aimé le contact commercial. On m’a prise avec cinq autres candidats sans nous dire que nous étions en compétition. Un an plus tard, je suis restée seule en poste”. On ne dévale pas les pistes noires sans qu’il ne reste en permanence l’envie de franchir la ligne d’arrivée en tête.-1984 : responsable des sports au Royal Club Evian -1986 : responsable commerciale pour l’Abela Beach Regency de Nice -1988 : responsable commerciale du Royal Barrière à Deauville -1990 : directrice commerciale du resort Barrière de Deauville -1992 : directrice commerciale et marketing du Groupe Lucien Barrière -2000 : directrice du développement hotelier du Groupe Lucien Barrière -2009 : Membre du comité de direction en charge du Développement, des Ventes et du Marketing, des jeux en ligne, des Marques et des Relations institutionnelles.En peu de temps, son talent et sa force de conviction lui ouvrent les portes du service commercial de la chaîne Abela à Paris, pour vendre les trois établissements sur la Côte d’Azur et la capitale. C’est là que son chemin croise celui de Patrick Sionneau, le DG du Royal à Deauville qui lui propose de rejoindre son équipe commerciale. “Je crois que j’attendais cette rencontre pour me persuader que j’étais faite pour l’hôtellerie. En allant à Deauville, j’ai eu un véritable coup de cœur pour l’hôtel, pour les gens que j’y ai croisés, pour les méthodes commerciales qu’on y employait à mille lieues de l’agressivité à l’américaine. Il y a dans ce groupe familial une culture de proximité avec les collaborateurs, qui permet de repérer rapidement ceux qui ont le potentiel de progresser et qui ont envie de se donner à fond”. Christine Deloy entre dans la famille du Groupe Lucien Barrière et s’y sent bien, évoluant rapidement vers la direction commerciale du resort normand, puis vers la direction marketing du groupe. “C’est un groupe qui a la particularité d’aimer le risque partagé : faire confiance à de jeunes cadres, même sans qu’ils aient toutes les compétences sur le moment, dès lors qu’ils acceptent le défi qu’on leur propose. J’ai dû me plonger dans l’univers des casinos, qui était totalement nouveau pour moi, et plus tard dans la mécanique du développement hôtelier. Mais quand on se sent épaulée par les équipes très compétentes et qu’on a la confiance de la direction, on n’économise pas son énergie car on veut être à la hauteur”.Cette confiance, Christine Deloy en a besoin pour bien fonctionner et privilégie une fidélité raisonnée à un plan de carrière plus ou moins élaboré. “J’ai eu la chance d’avoir un vrai feeling avec les patrons du groupe, que ce soit Philippe Gazagne, puis Diane Barrière-Desseigne, une remarquable intelligence, qui force naturellement l’admiration. Une véritable rencontre qui me guide encore aujourd’hui. Je ne pourrais pas travailler autrement. Il y a une grande fidélité au niveau de la direction qui s’explique par cet état d’esprit d’équipe soudée, qui croit aux valeurs d’un groupe familial qui se projette sur la durée. C’est aussi ce qui nous a permis de passer des épreuves douloureuses et de renforcer cette cohésion. Ce n’est pas évident dans les petites structures. La confiance est à la base de nos relations de travail, et j’ai eu la chance une nouvelle fois d’avoir celle de Dominique Desseigne, qui a repris le groupe avec une vraie vision, sans dévier de la stratégie et des valeurs du groupe. Un homme profondément humain que l’on a envie de suivre”. L’autodidacte se sent reconnue et valorisée dans un groupe qui reconnaît les compétences avant les diplômes, et l’expertise apprise par l’expérience. “Je n’ai jamais eu à légitimer mon poste en interne autrement que par le travail. Ce qui n’est pas toujours le cas avec les interlocuteurs extérieurs qui aiment retrouver leurs semblables et testent votre crédibilité. J’ai dû m’affirmer, en masquant parfois ma féminité”. Gestion délicate, car sa carrière, aussi importante soit-elle, n’a jamais empêché Christine Deloy de mener sa vie familiale en parallèle. Elle ne passe pas autant de temps qu’elle le souhaiterait avec ses enfants et son mari mais leurs moments privilégiés sont intenses. “On passe tous par une phase d’interrogation à se demander si on en fait trop au travail, si on est une bonne mère. Et au final, on trouve son rythme. C’est une question d’organisation et de priorités et il n’y a aucune raison de culpabiliser”. Sa priorité, c’est justement de ne pas s’éloigner de ses bases familiales pour préserver l’équilibre indispensable de la vie personnelle. C’est d’ailleurs pour partager ces réflexions et montrer le rôle des femmes dans le management qu’elle a rejoint l’association Femmes de Tourisme, dont elle est l'une des vice-présidentes et une active animatrice.Aujourd’hui, loin de s’interroger sur son avenir, Christine Deloy préfère se consacrer aux défis qui se préparent. “Je n’ai pas choisi la fidélité au Groupe Lucien Barrière par facilité, mais parce que j’ai toujours eu de nouveaux challenges à y relever. C’est un groupe où l’on partage beaucoup et malgré quelques approches de chasseurs de têtes, je n’ai jamais été vraiment tentée par d’autres propositions car le feeling n’y était pas”. A ses amis et relations de travail qui lui demandent si elle ne tourne pas en rond dans un groupe où elle travaille depuis si longtemps, elle répond : "Pour me renouveler, je n’ai pas besoin de partir ailleurs. Dans un monde en pleine évolution, même nos métiers changent. Le marketing, tel que je l’ai pratiqué il y a quelques années, n’a plus rien à voir avec celui qu’imposent les réseaux sociaux ou l’arrivée des jeux en ligne. Nous sommes en permanence bousculés dans nos habitudes. Et nous devons nous remettre en question. Et justement, le groupe fait attention, lors des recrutements, de prendre des jeunes qui baignent déjà dans ces nouveaux métiers et vont nous pousser à nous remettre en cause”. Christine Deloy en quelques dates