
• De retour de Calgary, dans l’Ouest canadien, Cédric Kuster ramène à la France un diplôme d’honneur en Service en salle pour sa participation aux Olympiades des métiers, même s’il comptait faire mieux. • Déjà Meilleur apprenti d’Alsace, Cédric est le pur produit de la filière de formation en alternance qui l’a conduit d’un CAP de service en salle à un BTS Hôtellerie-Restauration. • Aujourd’hui Second de sommellerie au Crocodile à Strasbourg, Cédric aime discuter métier avec Emile Jung qui reste proche de sa maison et veut accompagner le jeune homme dans une carrière prometteuse.
Plus tard, Cédric Kuster se verrait bien intégrer un groupe hôtelier pour apprendre les dessous de la gestion et des ressources humaines, et pour voyager à travers le monde dans des établissements différents. Il ne cache pas son but ultime, celui d’ouvrir son propre hôtel-restaurant quand il aura accumulé assez de savoir-faire. Retenez bien son nom, il fera encore parler de lui.3 janvier 1987 : Naissance à Strasbourg dans une famille de cordons bleus _ Septembre 2002 : Premier contact avec le CFEPPA d’Illkirch en CAP Service _ Février 2005 : Lauréat du concours Meilleur Apprenti restaurant Grand Marnier, organisé par le Groupement des hôteliers-restaurateurs d’Alsace _ Février 2007 : Première participation aux Olympiades nationales des Métiers, catégorie Service en salle, Médaille de Bronze _ Eté 2007 : Participation comme observateur aux Olympiades des Métiers au Japon _ 2009 : Diplôme BTS en Hôtellerie-restauration, engagé au Crocodile, restaurant où il était élève en alternance, avec son nouveau propriétaire Philippe Boher. _ 2009 : Seconde participation et Médaille d’Or aux Olympiades nationale des Métiers. Représente la France à Calgary et décroche un diplôme d’honneur.Il s’en est fallu d’un rien… 18 points sur un total de 600, c’est ce qui sépare Cédric Kuster de la plus haute marche du podium aux Olympiades des Métiers qui viennent de s’achever à Calgary, capitale de l’Alberta dans l’Ouest canadien. “Cela fait 0,6 point sur 20 de différence avec le premier et c’est un vrai fossé dans une compétition au niveau très élevé”, concède le jeune Cédric d’autant plus dépité qu’il s’est entièrement donné dans le concours et n’a pas le sentiment d’avoir commis d’erreur. “Il y a une part subjective dans l’appréciation d’un jury international par rapport à des critères de relations avec la clientèle, de comportement. Mon seul regret est sans doute de ne pas l’avoir pris en compte et d’être trop resté sur des standards français”.Ces Jeux olympiques professionnels rassemblent près de 800 finalistes, des jeunes de moins de 23 ans, venus des quatre coins du monde, représentant une quarantaine de métiers différents, de l’art floral à la coiffure, de la menuiserie au service en salle. Pour sa seconde participation, Cédric Kuster a franchi un pas de plus vers l’excellence, mais sera resté au pied du podium, ramenant quand même l’un des 18 diplômes d’honneur glanés par la France. Se dépasser est dans sa nature. Apprendre, recommencer, réviser, répéter jusqu’à la perfection du geste font partie de son quotidien tellement il est motiver par l’envie de réussir. “Participer à des concours donne un véritable objectif personnel et répéter ses gammes peut paraître lassant, mais pas pour quelqu’un qui aime ce qu’il fait”, justifie le jeune homme de 22 ans, déjà très organisé et qui affiche près de 7 années de formation cumulée.Très jeune, il traîne dans la cuisine familiale à Strasbourg entre une mère et une grand-mère, toutes deux cordons bleus. La culture gastronomique coule dans les veines du jeune Alsacien qui n’envisage pas d’autre carrière. Mais plutôt que la cuisine, il aime le contact avec les clients, la mise en valeur des plats et se dirige à 15 ans vers un CAP de service en salle. Il intègre le Centre Européen de Formation et de Promotion par Alternance d’Illkirch dans le Bas-Rhin. “J’y ai fait toute ma scolarité, du CAP au bac pro et jusqu’au BTS, toujours en alternance. J’ai commencé mes stages au Vieux Couvent à Rhinau, chez des amis de mes parents et, depuis cinq ans, j’alterne mes cours et mes stages au Crocodile avec Monsieur Emile Jung”, raconte Cédric qui n’est pas peu fier de ses longues conversations avec ce héros de la gastronomie alsacienne, qui vient juste de céder son affaire à Philippe Boher. D’ailleurs, son BTS en poche, il y a été engagé comme Second en sommellerie, une manière de valoriser la Mention complémentaire obtenue à Illkirch.C’est peu dire que Cédric est passionné par le métier et qu’il l’a toujours montré dans ses résultats. Major de sa promotion de CAP, son professeur l’incite à tenter le concours local de Meilleur apprenti restaurant d’Alsace. Il gagne haut la main et le virus des compétitions l’attrape. Ses professeurs l’inscrivent aux Olympiades des métiers en 2006, il passe les premières étapes et se retrouve en finale à Lille, encore inexpérimenté. Il décroche pourtant la Médaille de bronze et, même s’il n’est pas sélectionné pour représenter la France, il participe aux entraînements et il a l’occasion d’accompagner la délégation au Japon pour la finale mondiale en 2007. C’est un vrai choc culturel par rapport à l’approche asiatique du service, l’importance accordée au client et la précision nécessaire de chaque geste. C’est dit, il sera fin prêt pour la prochaine édition.Persuadée de sa capacité à réussir, sa classe de BTS lui sert de coach collectif et de motivation constante. “Pendant l’année scolaire, tous les professeurs étaient mobilisés pour m’entraîner. On adaptait même certains cours pour me faire répéter les épreuves. Je me sentais une plus grande responsabilité encore vis-à-vis de mes camarades qui me soutenaient”, raconte aujourd’hui le jeune homme.Les efforts et le soutien collectif ont payé puisqu’il décroche en février à Lille son passeport pour Calgary, membre de l’équipe nationale pour défendre les couleurs du service en salle. “C’était génial. Calgary a l’habitude des compétitions internationales et la mécanique était rodée. C’était impressionnant, mais cela nous rendait fiers d’être là, reçus comme de vrais champions sportifs”. Le concours se passe dans la Stampede Arena, lieu habituel des plus grands rodéos d’Amérique du Nord. Cédric est surtout déçu de ne pas pouvoir se représenter une troisième fois, atteint par la limite d’âge. A force de travail et d’observation des règles internationales, il est persuadé qu’il a le potentiel d’une médaille d’or.Mais son chemin est à peine entamé. Aujourd’hui salarié du Crocodile, il emmagasine de l’expérience et fera même partager celle des Olympiades aux futurs candidats français. “Mme Dominique Waille, professeur à Marseille, et responsable de la section Service en salle, m’a demandé de faire partie de l’équipe d’organisation pour les prochaines Olympiades et d’apporter mon vécu de participant”. Déjà coach à 22 ans, Cédric se fixe un nouvel objectif : décrocher son diplôme de Meilleur Ouvrier de France maître d’hôtel dans deux ans.En attendant, il prend un plaisir quotidien à se retrouver dans la salle du Crocodile. “Chaque journée est tellement différente. On apprend à ressentir très vite ce que veut le client, plus de convivialité ou plus de distance. C’est un défi à chaque fois et je garde un formidable souvenir du Japon où le service n’est pas une valeur dégradante, comme on le pense parfois en France”.Plus tard, Cédric Kuster se verrait bien intégrer un groupe hôtelier pour apprendre les dessous de la gestion et des ressources humaines, et pour voyager à travers le monde dans des établissements différents. Il ne cache pas son but ultime, celui d’ouvrir son propre hôtel-restaurant quand il aura accumulé assez de savoir-faire. Retenez bien son nom, il fera encore parler de lui.