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Portrait de Catherine Morlier, directrice générale du Banke Hotel à Paris : " Le juste équilibre"

8 min de lecture

Publié le 23/07/09 - Mis à jour le 17/03/22

• Directrice générale du Banke Hotel, rue Lafayette à Paris, Catherine Morlier a construit sa carrière pas à pas, sans précipitation, en privilégiant les groupes familiaux qui ont une approche personnalisée de l’hôtellerie de luxe. • Après une période de quatre années à voyager en Europe et aux Etats-Unis pour améliorer sa pratique des langues et multiplier les expériences hôtelières, elle devient spécialiste des boutiques hôtels parisiens. • Au Banke Hotel, nouveau fleuron du groupe espagnol Derby Hotels, elle retrouve une ouverture sur le monde ibérique, qui l’a séduit plus jeune, et une opportunité de carrière internationale.

Catherine Morlier en quelques dates ...

Depuis l’arrivée du premier client le 1er avril dernier, la mécanique se met en place. L’hôtel sera totalement achevé en septembre avec l’ouverture du spa et l’arrivée des oeuvres d’art de la collection personnelle de Jordi Clos, un élément majeur de l’esprit Derby. En attendant, il faut construire et roder l’équipe, ce qui n’est pas une mince affaire. “Par rapport à mon expérience personnelle et à un cheminement pas à pas dans le métier, j’ai l’impression que beaucoup de jeunes qui sortent d’école manquent un peu d’humilité. Ils veulent aller vite et prendre des postes à responsabilité sans avoir d’expérience. Il y a tellement à apprendre pourtant”. Heureusement, il y a encore un esprit d’implication dans cette jeune génération. “Une ouverture, c’est beaucoup de travail, une présence de tous les instants. J’ai la chance de compter sur un mari qui a la fibre familiale et m’aide énormément avec mes enfants. L’équilibre est important pour pouvoir se ressourcer régulièrement”. Encore au début d’une formidable aventure, Catherine regarde aussi avec intérêt le profil du groupe qui pourrait lui faire retrouver un jour l’Espagne ou qu’elle pourrait accompagner dans son développement international.1992 : BTS Gestion hôtelière au lycée de Saint-Quentin-en-Yvelines 1992-96 : Différents postes de réceptionnistes en Suisse,Angleterre,Floride,Espagne… 1996 : Réceptionniste au Tourville Paris VIIe,puis au Lavoisier,Paris VIIIe 2000 : Directrice adjointe de la Villa Eugénie du groupe Les Hôtels de Paris,puis directrice du Pavillon Pereire et de la Villa Luxembourg 2006 : Intègre le groupe des Hôtels Maurice Hurand,comme directrice du Buci et de l’Artus 2009 : Rejoint le groupe Derby Hotels pour faire l’ouverture du Banke,rue LafayettComme souvent le déclic d’une vocation se produit lors d’une expérience de jeunesse. Pour Catherine Morlier, ce sera un séjour familial dans un hôtel des Côtes d’Armor. “Je n’avais pas beaucoup l’habitude de voyager et ce séjour m’a donné le sentiment que ce doit être formidable de travailler dans un univers un peu magique où les gens sont contents d’être là, où il y a des échanges humains. Issue d’une famille nombreuse dans laquelle le travail est une vertu essentielle, je voulais aussi un métier où il y avait de vraies perspectives de faire carrière”. C’est dit, Catherine Morlier entre en 1986 dans le tout jeune lycée hôtelier de Saint-Quentin-en-Yvelines. “J’y ai fait toute ma scolarité hôtelière”.Pour la jeune diplômée en BTS, il est temps de se frotter aux réalités du métier et de combler ses lacunes. “Encore aujourd’hui, je suis surprise que les professeurs n’insistent pas suffisamment sur l’importance des langues étrangères. J’ai donc décidé de partir à l’étranger pendant quelques années pour multiplier les expériences”. Le périple débute en Suisse, puis l’Angleterre, le Luxembourg, la Floride et l’Espagne avec un vrai coup de foudre pour l’Andalousie. “J’ai été marquée par l’esprit d’entraide qui règne dans l’hôtellerie espagnole. On fait tout pour vous intégrer dans l’équipe et vous donner les moyens de réussir. Cela restera gravé dans ma mémoire”.Après ce voyage initiatique, Catherine est prête pour gravir progressivement les sommets du management hôtelier. Elle débute dans le petit groupe de la famille Michel Bouvier et Lucie Agaud au Tourville dans le VIIe. “Ce sont de vrais professionnels de l’hôtellerie, très exigeants et attentifs au moindre détail. Ils avaient un don pour repérer les futurs managers et leur inculquer leurs petits secrets. Nous étions trois jeunes femmes à travailler ensemble et toutes les trois nous sommes aujourd’hui directrices d’hôtels”. Au bout de trois années comme réceptionniste, Michel Bouvier et Lucie Agaud lui demandent de faire partie de l’équipe d’ouverture du Lavoisier, tout juste racheté dans le VIIIe, une expérience formatrice qui durera une année. “Caroline Piel, avec qui je travaillais au Tourville, venait d’être engagée par Les Hôtels de Paris pour ouvrir la Villa Eugénie dans le XVIIe. Elle m’a proposée de la rejoindre comme adjointe. L’occasion était trop belle”. Suivent ainsi quatre années pour approfondir les arcades du management et gagner ses premiers galons de directrice. Le groupe lui propose la direction du Pavillon Péreire, un 3 étoiles proche du boulevard Berthier. “C’est là que je me suis rendue compte qu’il me fallait évoluer dans l’univers du luxe pour me sentir à l’aise dans ma fonction. Au bout d’un an, la direction m’a fait confiance en me proposant la direction de la Villa Luxembourg, un boutique hôtel à Montparnasse”. Catherine retrouve ses marques, mais une autre opportunité se présente au bout d’un an. La direction de deux hôtels de charme, très différents l’un de l’autre, et membres d’une entreprise familiale ancestrale, Les Hôtels Maurice Hurand. “J’avais envie de retrouver le cadre d’un groupe hôtelier familial après un passage dans une société cotée en bourse, où les préoccupations financières sont très fortes”. Entre le Buci, hôtel classique fréquenté par une clientèle très fidèle de touristes américains, et l’Artus, à deux pas seulement dans la même rue, entièrement rénové dans un décor contemporain, tournée vers le monde de la mode et du design, il lui faut trouver un équilibre. “Je crois que l’une de mes qualités est d’être très proche de mes équipes et de favoriser les échanges et le contact humain. J’ai appris à me partager entre les deux hôtels, qui ont chacun un caractère très différent, sans donner l’impression de favoriser l’un par rapport à l’autre. Même si le contact avec la clientèle était plus chaleureux au Buci”, avoue-t-elle aujourd’hui. Elle s’épanouit pendant trois années, au contact de la famille Binet et de ses deux équipes. Rien ne l’aurait fait quitter cet univers de charme, si ce n’est l’appel de l’Espagne.Son passage en Andalousie lui a laissé l’envie de travailler pour un groupe espagnol. Elle a du mal à résister à l’offre du groupe Derby, dirigé par les Clos, une puissante famille catalane, pour faire l’ouverture de leur premier hôtel en France, le Banke rue Lafayette. “Il faut dire que tous les ingrédients étaient réunis : un hôtel de luxe, un groupe hôtelier familial et espagnol, l’aventure d’une ouverture de A à Z… Il fallait une bonne dose de courage, mais le contact a tout de suite été très chaleureux avec Jordi Clos et le reste de la famille. Comme lors de ma précédente expérience en Espagne, j’ai retrouvé cette volonté de s’intégrer dans une équipe soudée, de se donner les outils nécessaires pour réussir tout en étant très exigeant sur le but à obtenir. Ce groupe s’est construit depuis vingt ans sur une idée très forte de la qualité hôtelière, du décor et du service. Il faut s’en imprégner totalement et transmettre cet esprit à son équipe”.Depuis l’arrivée du premier client le 1er avril dernier, la mécanique se met en place. L’hôtel sera totalement achevé en septembre avec l’ouverture du spa et l’arrivée des oeuvres d’art de la collection personnelle de Jordi Clos, un élément majeur de l’esprit Derby. En attendant, il faut construire et roder l’équipe, ce qui n’est pas une mince affaire. “Par rapport à mon expérience personnelle et à un cheminement pas à pas dans le métier, j’ai l’impression que beaucoup de jeunes qui sortent d’école manquent un peu d’humilité. Ils veulent aller vite et prendre des postes à responsabilité sans avoir d’expérience. Il y a tellement à apprendre pourtant”. Heureusement, il y a encore un esprit d’implication dans cette jeune génération. “Une ouverture, c’est beaucoup de travail, une présence de tous les instants. J’ai la chance de compter sur un mari qui a la fibre familiale et m’aide énormément avec mes enfants. L’équilibre est important pour pouvoir se ressourcer régulièrement”. Encore au début d’une formidable aventure, Catherine regarde aussi avec intérêt le profil du groupe qui pourrait lui faire retrouver un jour l’Espagne ou qu’elle pourrait accompagner dans son développement international.

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