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Portrait de Bernard Sitreux, directeur de l'Hôtel Thermalia : "L’hospitalité, où que l’on soit"

7 min de lecture

Publié le 17/11/10 - Mis à jour le 17/03/22

• Bernard Sitreux a fait un détour pour le moins atypique au beau milieu de sa carrière. Pendant près de 19 ans, c’est dans l’univers hospitalier qu’il a évolué avant de revenir à ses premiers amours, l’hôtellerie. • Aujourd’hui à la tête du Thermalia, un hôtel Accor à Vichy, il a trouvé la transition idéale entre l’univers médical et le secteur touristique. • Mais après tout, patients ou touristes… Pour Bernard Sitreux, cela ne change pas grand-chose. Durant toute sa carrière, la satisfaction client est restée au cœur de ses préoccupations.

Dans sa jeunesse, Bernard Sitreux se montre hésitant quant à son projet professionnel. Entre les cuisines et la direction d’un hôtel, son coeur balance. Il commence donc par s’essayer aux fourneaux. Et ce ne sont pas les deux journées occupées à passer de la soupe d’étrilles au chinois pendant un premier stage qui le démotivent. Mais, après réflexion, il préfère garder la cuisine comme passion et tenter sa chance dans l’hôtellerie. “J’étais très attiré par le management. J’ai choisi de laisser un peu les fourneaux de côté… Mais je ne m’en éloigne jamais vraiment! Aujourd’hui encore, tous les jours, sans exception, je goûte ce que les cuisiniers préparent”.1979-1981 : formation à l'Ecole hôtelière de Paris - Jean Drouant _ 1981-1982 : service militaire à l’armée de l’air _ 1982-1991 : réceptionniste ; sous directeur, puis directeur d'hôtels Accor _ 1991-2003 : responsable restauration, puis intervention chez Sodexo _ 2003-2007 : directeur Hospitalité chez Sodexo pour différentes cliniques _ 2007-2010 : directeur Sodexo pour le Groupe Clinique C2S (5 cliniques en Rhône Alpes) _ Juin 2010 : directeur de l’Hôtel Thermalia 3* Groupe Accor à VichyJeune diplômé de Jean Drouant, il se donne 5 ans pour diriger un établissement, mais il débute néanmoins comme réceptionniste chez Sofitel. “J’y avais fait un stage et je devais attendre un an avant de partir à l’armée. Je découvrais ainsi le secteur tout en gagnant de l’argent”, se souvient Bernard. Et en revenant de son service dans l’armée de l’Air, il se dirige à nouveau vers Accor. “J’ai repris un poste de réceptionniste chez Novotel. Je savais que ce groupe proposait des formations, et laissait des possibilités d’évolution aux gens volontaires et méritants. Avec ma motivation, j’avais toutes les chances d’atteindre mon but”.Et effectivement, les choses vont aller vite. Au bout d’un an, son directeur lui demande d’aller seconder le patron de l’Ibis voisin. Et alors qu’il est assistant directeur de cet hôtel, le franchisé propriétaire fait appel à Bernard pour devenir sous-directeur d’un autre établissement à Macon. Bernard fait donc ses valises une première fois, avant de repartir, peu de temps après, pour prendre la direction d’un Ibis au Nord de Lyon. “Cela faisait pas mal de changements en peu de temps, mais le nomadisme fait partie intégrante de nos métiers et, à chaque fois, cela me rapprochait du poste désiré. Si bien qu’en 7 ans environ, j’avais atteint l'objectif que je m'étais fixé”.Et Bernard est d’autant plus satisfait que la direction de cet hôtel le rapproche de sa première passion : la cuisine. “Nous avions un bon TO, mais surtout, une très jolie fréquentation au restaurant. Avec la liberté du franchisé, nous avions revu la carte de ce bistrot et nos clients étaient très friands de nos menus”. Mais, comme c’est la règle en hôtellerie économique, Bernard a peu de collaborateurs et ne comptent pas ses heures. D’autant que beaucoup de ses clients sont des habitués et que des liens se tissent naturellement. “J’en étais arrivé à travailler 14 heures par jour et à sortir le soir avec les plus fidèles clients”. Une situation, qui, d’un point de vue personnel, devient difficile à gérer. Alors Bernard change de vie. Il quitte son poste, ainsi que l’hôtellerie et part pour Vichy pour intégrer la division Santé de la Sodexo.“A l’époque, cette entreprise avait recruté beaucoup de cuisiniers et cherchait des directeurs, issus de l’hôtellerie. C’est notre expertise en matière de gestion et de management qu’ils recherchaient”. A ce nouveau poste, Bernard n’a pas l’impression de changer d’univers. “Dans les cliniques comme dans les hôtels, des personnes, qu’on les appelle clients ou patients, séjournent pour un certain temps et attendent un service de qualité. Et mon métier restait de faire en sorte de les satisfaire”, insiste t-il. Il apporte d’ailleurs dans l’univers médical des idées venues tout droit de sa première carrière. “Par exemple, j’ai participé à la mise en place d’un salon de thé l’après-midi dans la cafétéria afin de générer d’avantage de revenus et de rendre un service supplémentaire aux clients”.Il faut dire que Bernard a fait son entrée à la Sodexo au moment où l’entreprise se diversifiait. Au fil des différents postes qu’il occupe, il sera amené à gérer des restaurants de différentes catégories, des distributeurs de nourritures, des petits magasins, des lieux de convivialité… Pour lui, les cliniques deviennent presque “des resorts !” “Et même dans la sémantique, on voit que ce secteur est très proche de l’hôtellerie puisque le dernier poste que j’ai occupé était celui de Directeur Hospitalité”.La seule vraie différence entre les deux carrières de Bernard réside ailleurs. Dans le rapport aux résultats surtout. “Avec un sous-traitant, le commanditaire comme les clients-patients et le personnel que l’on gère osent en demander plus. Plus de qualité de service, plus d’avantages, moins de coûts… C’est une très bonne expérience en termes de gestion. Et on apprend aussi à défendre ses marges”. Mais on est surtout sur un siège éjectable. “Rendre les clients heureux et faire un bon chiffre… ce n’est pas toujours assez. Dans cet univers où la concurrence est féroce, du jour au lendemain, quelqu’un d’autre peut proposer mieux à votre client, qui se débarrasse alors de vous. Parfois, il revient ensuite car l’autre prestataire n’a pas été à la hauteur de ses promesses. Mais il peut aussi vous remplacer à nouveau dès que bon lui semble”. Cette pression constante pousse Bernard à changer de poste une petite dizaine de fois en 18 ans. Et à regretter l’hôtellerie. Alors pour être d’avantage en accord avec lui-même, Bernard revient à ce secteur. Et il retourne à Vichy, où il avait justement emménagé pour intégrer la Sodexo. “La boucle est donc bouclée ”.“Les valeurs de l’hôtellerie ne m’avaient jamais quittées dans ma façon de travailler et de gérer mes missions. Et mon poste en lui-même n’avait que peu changé. C’est donc surtout le produit en lui-même qui m’avait manqué et que je retrouve aujourd’hui avec plaisir”. Et ce nouveau produit justement, par sa spécificité, fait que Bernard n’est pas dépaysé. “Depuis juin, je suis le directeur pour la Compagnie de Vichy de l’hôtel Thermalia, à proximité des thermes de Vichy. Avec les curistes, la notion de patient n’est donc pas bien loin”, sourit Bernard.Aujourd’hui, il préfère se concentrer sur le défi que représentent le repositionnement et la rénovation de l’établissement. La salle de restaurant, le lobby, les chambres… tout doit être refait. “Nous allons commencer par les espaces communs. Car c’est là que passent les locaux comme les clients venant de loin. Et pour moi, les espaces de restauration restent au coeur de notre métier. Que ce soit en termes d’image ou de satisfaction client. Ensuite, nous referons l’ensemble de nos chambres”. Une mission de taille donc, dans laquelle Bernard se lance avec joie.Et à en juger par la passion qui l’anime lorsqu’il parle de son nouveau travail, rien ne semble prédire qu’il quittera un jour de nouveau l’hôtellerie.Bernard Sitreux en quelques dates...

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