• André Devillers vient d’intégrer le groupe Mandarin Oriental. Il y sera le directeur Commercial et Marketing du tout nouvel hôtel qui ouvrira ses portes à Paris mi2011. • Après plusieurs années à l’InterContinental de Barcelone puis au sein du groupe Concorde Hôtels dans des directions commerciales, il s’était occupé du lancement du Four Seasons Resort Provence à Terre Blanche. • Aujourd’hui, c’est un nouveau challenge qu’il espère relever. Dans la continuité de son parcours, marqué par des rencontres autant que par des valeurs.
Avec un père directeur du Tourisme de la Seine & Marne, on peut dire qu’André Devillers est tombé dans la marmite lorsqu’il était petit. Adolescent déjà, il donne un coup de main pour l’organisation des cocktails et guide parfois des groupes de touristes… Et il aime ça ! Alors lorsqu’il entend parler du nouveau bac technique hôtelier, il saisit l’occasion. «C’était à Brunoy, en banlieue parisienne. Nous ne disposions pas des mêmes facilités que les grandes écoles en termes de réseau, mais l’enseignement était très bon et, surtout, l’ambiance était formidable». A 16 ans, plus habitué aux cheveux longs et aux jeans troués qu’à un style BCBG, quelques détails lui posent problème… «Je me changeais le soir pour ne pas prendre le RER habillé en uniforme !», se souvient André. Mais très vite, il s’adapte. Et se découvre même bon élève, tant sur les bancs d’école que lors des stages.2010 : Directeur commercial et marketing au Mandarin Oriental ParisSa première expérience en entreprise aurait pu le décourager. Il commence «avec l’expérience la plus difficile» qu’il ait connu, au sein d’un «hôtel indépendant haut de gamme qui exploite un peu trop les stagiaires». Mais cela ne suffira pas à entamer la motivation du jeune élève. Pas plus qu’à le détourner des hôtels de luxe. «Je serais bien allé m’amuser dans des clubs de vacances, mais mon père m’a dit que si je voulais atteindre les meilleurs postes, il fallait tout de suite débuter dans le haut de gamme. Le choix des stages est décisif pour l’ensemble de la carrière». Il partira donc pour Deauville au Royal Barrière au restaurant gastronomique et en room service. «Le moment qui m’a le plus marqué, c’est le petit-déjeuner que nous avons préparé à un monsieur qui avait gagné son séjour et n’était visiblement pas habitué à tout ce faste. Nous lui avons servi en chambre le plus beau plateau qui soit». Depuis, sa vision des palaces n’a pas changé. La qualité de service, le dévouement des équipes et surtout leur gentillesse restent pour lui des valeurs phare.Après le F&B, André découvre le poste de commercial lors d’un stage qu’il effectue en BTS, au Grand Hôtel InterContinental. «Au départ, on m’a demandé d’actualiser les fiches clients. Au bout d’un mois, arrivé à la lettre G, j’ai négocié une autre expérience…», sourit André. «On m’a alors dirigé vers le commercial, le marketing et l’organisation. J'ai beaucoup aimé. Je me souviens encore des défilés de modes dans le salon Opéra !» Mais même si le commercial lui a beaucoup plu, une fois son BTS en poche, André veut suivre l’exemple d’un ami et partir au Etats-Unis. Il connait déjà Las Vegas, visité avec sa famille un peu plus tôt. Il y a «adoré l’audace et le sens de l’innovation des palaces» et souhaite découvrir Los Angeles et NewYork, dans une école d’anglais. Il se fait un peu d’argent durant six mois en tant que barman dans le TGV, et décolle pour les Etats-Unis. C’est finalement pour effectuer son service militaire qu’André rentre en France. Il sera majordome et maitre d’hôtel pour Jacques Chirac à l’Elysée. «J’étais dans la Marine mais je ne suis monté qu’une fois dans un bateau. Et c’était une barque ! En revanche, j’ai appris beaucoup en matière de protocole, d’organisation de dîners de gala, de service à la française».Après cette expérience rare, André partirait bien vivre en Argentine… Il appelle Gilles Humeau, directeur Marketing du Grand Hôtel InterContinental, avec qui il a fait ses premiers pas en tant que commercial. Celuici lui conseille de contacter Henri Poudensan, directeur Marketing à Barcelone. Pour sa plus grande joie, André atterri donc en Catalogne à l’InterContinental. Tout d’abord assistant au groupes coordinateur, puis groupes coordinateur, pour le jeune homme cette parenthèse à Barcelone n’est pas qu’instructive. Elle est aussi festive. «Je vivais avec 7 camarades dans un appartement de 200 m². Durant 2 ans, je ne me souviens pas avoir dormi !», s’amuse André. Mais l’envie de rentrer en France se fait sentir. Et ses deux tuteurs, Gilles Humeau et Henri Poudensan, vont lui ouvrir les portes du groupe Concorde. Après plusieurs entretiens, il est embauché en tant que Sales Manager au Lutetia, où il rencontre Philippe Leboeuf, alors directeur général. Puis il passe au Concorde Saint-Lazare et prend en charge le marché américain. «Je voulais ce poste, car, comme je l’avait dit au directeur commercial lors de l’entretien, s’occuper de ce marché était la meilleure solution pour accéder un jour à son poste ! Ce que j’ai fait lorsqu’il est parti, quelques temps après». André est alors sur les routes 15 jours par mois. «Il fallait vendre la France sur le continent américain au moment de la guerre en Irak… Ce n’était pas gagné ! Et puis je m’occupais aussi du Moyen-Orient, alors je ne compte plus les fouilles à l’aéroport en Amérique avec mes multiples visas». Malgré le contexte, André obtient de très bons résultats. Et ce sent bien chez Concorde. Mais en 2004, Gilles Humeau et Henri Poudensan lui parlent de plus en plus du groupe Four Seasons. De ses valeurs, de ses hôtels… Alors André fini par être tenté. Il envoie un email au directeur Marketing du George V, Jean-Pierre Soutric, qui le fait patienter. Quelques mois plus tard, un message découvert en rentrant d’un jogging sur les falaises de San Diego l’invite à rappeler pour discuter d’une "opportunité". Le groupe l’embauche comme directeur des Ventes de son nouvel hôtel en Provence. «C’était un gros défi de lancer un resort dans une zone qui ne jouit pas de la même notoriété que Paris, et dont l’activité est bien plus saisonnière. Et puis il y a eu l’ouverture du spa …». Enchaînant ainsi les challenges, André ne voit pas le temps passé, six années se sont écoulées avant qu’il ne change d’horizon. «J’allais partir sur une nouvelle ouverture quand j’ai eu l’opportunité de retourner à Paris pour un lancement du groupe Mandarin». Il choisi donc de quitter Four Seasons : «ce n’est pas tous les jours que l’on peut ouvrir un palace à Paris !», justifietil. Et puis la carrière d’André est fortement marquée par des rencontres. Et après Gilles Humeau et Henri Poudensan, Philippe Leboeuf fait partie de ces gens qui l’ont suivi. Au final, il signe pour le poste, pour le groupe, pour l’hôtel, et aussi pour son patron.Jusqu’à l’achèvement des travaux, il est installé dans des bureaux à deux pas du Louvre. «Au début, nous n’étions que quatre, Thierry Marx, Philippe Leboeuf, Sophie Verneuil son assistante et moi. Et puis nous voyons les gens arriver au fur et à mesure… Cette aventure est fascinante car c’est maintenant que tout se décide : les budgets, le positionnement, l’expérience que l’on souhaite faire vivre aux clients, mais aussi aux employés… un élément primordial pour nous». D’ailleurs, alors que le Mandarin n’ouvrira qu’en été 2011, l’hôtel est déjà en pleine phase de recrutement. «Nous voulons une équipe compétente, talentueuse, mais aussi sympathique». André reçoit déjà les premiers CV, et espère très vite constituer une équipe à la hauteur de l’hôtel qui se dessine.André Devillers en quelques dates...1997 : BTS à l’école hôtelière Saint Pierre à Brunoy (91)1998 : Ecole d’anglais à Los Angeles et New York et service militaire comme maître d’hôtel à l’Elysée1999-2001 : Coordinateur groupes à l’InterContinental Barcelone2001-2002 : Responsable des ventes au Lutetia à Paris2002-2003 : Responsable des ventes, puis Directeur des ventes au Concorde Saint Lazare2005-2010 : Directeur des ventes, puis directeur marketing au Four Seasons Provence2010 : Directeur commercial et marketing au Mandarin Oriental Paris