Lille métropole, une destination en mouvement dont les mutations ont été forcement impulsées par la force politique. Une illustration de l'interdépendance publique/privé qui conduit au développement de l'activité touristique. Entretien avec François Navarro Directeur général de l'Agence d'attractivité Hello Lille.
Comment décririez-vous la destination Lille métropole en quelques mots ?
C’est la quatrième métropole française avec 1,2 million d’habitants. C’est métropole diverse et protéiforme avec 95 communes en son sein. Une métropole à la fois extrêmement urbaine tout en étant la plus grande métropole agricole de France.
Autre caractéristique importante, c’est une métropole frontalière. Une euro métropole a donc été créée avec des communes situées en Belgique pour permettre d’avoir un bassin d’emplois et d’entreprises plus large.
C’est une destination résiliente qui a été en avant-garde il y a de nombreuses années notamment sur le textile.
Comment l’auriez-vous décrite il y a 20 ans ?
Il y a 20 ans, c’était un territoire en pleine évolution pour lequel il restait encore des images négatives. De clichés qui pouvaient peser sur le territoire, sur les gens ou encore le climat, tout cela a bien sûr évolué.
Il y a eu également des présidents et maires bâtisseurs qui ont contribués à l’évolution de la destination. L’installation de la gare TGV en centre-ville ou encore le développement d’un quartier d’affaires, le développement de filières d’excellence en sont un bon exemple.
Quels sont, selon vous, les principaux moteurs de ce changement ?
Premier élément à voir permis ce développement, c’est l’accessibilité, la centralité de la métropole. La qualité de la main d’œuvre de ce bassin d’emploi est également fortement reconnue.
C’est également un territoire qui a su évoluer et se renouveler et qui est très en avance sur certains domaines.
C’est également une destination qui accueille 115 000 étudiants à Lille.
Autre point extrêmement fort, la question de la culture qui imprègne fortement l’ADN de la destination.
En 2004, Lille a été choisie comme Capitale européenne de la Culture. C’est à la fois une reconnaissance sous l’impulsion de Martine Aubry qui a laissé à la métropole des événements culturels importants et un héritage. Depuis 2004, tous les 2 ou 3 ans il y a une grosse saison culturelle. C’est aussi un héritage physique avec des lieux qui sont désormais dédiés à la culture.
Quels projets d’aménagements en cours actuellement dans la métropole ?
Il y a de gros projets immobiliser dans l’ensemble de la métropole comme le développement du quartier d’affaires Euralille ou encore l’installation de gros sièges sociaux à Villeneuve d’Ascq.
Il y a actuellement environ 1000 chambres en construction avec la sortie de terre de 6 hôtels dans les deux ans à venir. Le Moxy arrive dans quelques semaines après l’arrivée du Mama Shelter.
Quelles sont les prochaines étapes ? Quels sont les objectifs pour la destination de demain ?
En 2020, nous avons été désignés comme capitale mondiale du design. Cette désignation doit nous permettre d’irriguer le territoire que ce soit auprès des particuliers ou des entreprises du territoire.
Hello Lille a par ailleurs dès sa création fait le choix d’intégrer un bureau des congrès qui main dans la main avec les lieux d’accueil va à la conquête des événements. 70 % de notre business hôtelier est liés au tourisme d’affaire. Nous sommes par exemple très heureux d’accueillir en juillet 2021 un congrès sur l’aérospatiale.
Comment travaillez-vous la clientèle locale ?
Nous l’avons vu avec la crise actuelle, les cibles de proximité sont extrêmement importantes. Nous avons un bassin autour de nous, les habitants de la région Haut-de-France, il y a également le bassin parisien qui est à une heure de Lille. Enfin la clientèle frontalière belge, qui à ce jour représente 30% du business, est fortement contributive avec par exemple des week-end shopping chez nous. Nous souhaitons donc la développer.