
Avec près de 47 millions d'arrivées touristiques en 2013, dont 16,6 millions de visiteurs étrangers, le Grand Paris affiche une hausse de fréquentation de plus de 7% de la clientèle internationale, nettement au-dessus de la moyenne mondiale. La nouvelle équipe municipale relance un Plan hôtelier pour la capitale.
En prévision des nouveaux découpages territoriaux, l'Office du Tourisme et des Congrès de Paris a présenté un bilan 2013 intégrant non seulement les performances intramuros, mais celles du Grand Paris, incluant les départements limitrophes des Hauts-de-Seine, de Seine-St-Denis et du Val-de-Marne. Pour mettre fin aux vaines polémiques sur la place mondiale de la capitale par rapport à Londres, Thierry Le Roy, président de l'OTCP, et Nicolas Lefebvre, directeur général, ont rappelé que la querelle sur les chiffres et les périmètres était déjà dépassée, laissant Paris et sa petite couronne en tête, sans même y inclure les chiffres de fréquentation de Disneyland Paris et du Château de Versailles, pour considérer à l'étranger comme faisant partie du patrimoine touristique et culturel de la capitale. Une coopération entre les deux villes est même recherchée sur les marchés lointains. Pour en revenir au bilan 2013 de fréquentation touristique, un chiffre s'impose : 46,8 millions d'arrivées touristiques tous hébergements confondus (y compris le non-marchant) dans le Grand Paris, dont 22,6 millions d'arrivées hôtelières pour près de 50 millions de nuitées vendues (15,6 millions d'arrivées hôtelières dans Paris intramuros). Vingt millions de nuitées ont été consommées par des visiteurs français, près de 15 millions supplémentaires par des Européens, 8 millions par des touristes en provenance des Amériques, 6,7 millions en provenance d'Asie-Pacifique et près d'un million de nuitées du fait de visiteurs d'Afrique et Moyen-Orient.Les données font ressortir une progression de plus de 7% de fréquentation de touristes étrangers, quand la croissance mondiale moyenne est inférieure à 5%. Sur la base des chiffres d'activité fournis par MKG Hospitality, malgré les conditions économiques et en raison de son attractivité auprès des nouvelles clientèles touristiques, Paris surperforme la tendance mondiale.L'OTCP note avec satisfaction un fort retour de la clientèle en provenance des Etats-Unis (+15,3% d'arrivées hôtelières en 2013 pour arriver à 1,8 million), qui reste le premier pays émetteur en direction de la capitale. Les USA sont suivis de près par la Grande Bretagne (1,3 million d'arrivées hôtelières et +5,3% de hausse). Les Chinois affichent la plus forte progression (+27,2% de hausse d'une année sur l'autre) en passant le cap des 532 000 arrivées hôtelières dans le Grand Paris. Ils ne sont plus que 226 000 dans Paris intramuros, favorisant l'hébergement en Petite Couronne pour concentrer les dépenses sur le shopping. (Voir tableau des arrivées)Sur le créneau très porteur du tourisme d'affaires, l'OTCP a reçu confirmation de la part de l'International Congress & Convention Association (ICCA) que Paris arrive en tête l'an passé des destinations mondiales pour l'accueil des congrès internationaux. Les indicateurs internationaux sont donc plutôt bien orientés mais ne masquent pas les clignotants de plus en plus rouges sur le marché intérieur. Les arrivées hôtelières françaises sont en baisse de 6,4%, pour la seconde année consécutive.Jean-François Martins, nouvel Adjoint au Maire de Paris, en charge du Tourisme et des Sports, a indiqué que la nouvelle équipe municipale dirigée par Anne Hidalgo avait pris la mesure du rôle moteur du Tourisme pour l'économie de la capitale, un moteur qui devait être alimenté pour mieux performer. Il a annoncé la présentation prochaine d'un nouveau Plan hôtelier parisien, qui s'est fixé la création de 6 000 chambres supplémentaires à court terme dans Paris intramuros et autant dans la Petite couronne. "Il faudra faire preuve d'imagination compte tenu de la rareté des fonciers, notamment en favorisant plus largement les projets mixtes qui associent hébergement, commerces, équipements sociaux ou culturels", a indiqué l'Adjoint au Maire.Il a également esquissé la position de la Ville sur le développement des hébergements marchands alternatifs, type AirBnB. "Nous devons faire face à une réalité et nous n'allons pas lutter contre Internet. D'autant que ces formes d'hébergement apportent une clientèle nouvelle en élargissant la palette tarifaire et les types de séjours", indique Jean-François Martins. "En revanche, nous voulons travailler avec ces sociétés sur des pratiques équitables, qui comprennent une contribution à la taxe de séjour et la lutte contre la destruction de logements locatifs. Il ne peut s'agir que d'une activité de location complémentaire dans une résidence principale. Là-dessus nous serons intransigeants".
