Giampaolo Ottazzi rejoint l'Arsenale et Orient Express pour ouvrir les deux premiers hôtels Orient Express au monde, à Rome et à Venise.

Pouvez-vous nous parler de votre parcours dans le secteur de l'hôtellerie et de la restauration ?

Ce fut un long parcours ! J'ai commencé en 1983 à l'hôtel Splendido de Portofino, un établissement privé à l'époque. J'étais groom ! Mon rôle consistait principalement à répondre au téléphone, à relever le courrier du village, à acheter les journaux et à nettoyer le hall d'entrée... Depuis, j'ai eu une chance inouïe : j'ai eu le grand plaisir d'avoir des opportunités dans des hôtels 5 étoiles exceptionnels, ce qui m'a permis de développer une connaissance approfondie du marché de l'hôtellerie de luxe et de sa clientèle. Ces 40 dernières années ont été marquées par différents défis dans les domaines du marketing, de la vente et des opérations. Au début, il s'agissait seulement d'occuper des postes dans des hôtels saisonniers en Italie et en Europe pour apprendre les langues étrangères. En effet, j'ai travaillé dans toutes les régions italiennes, du nord (par exemple, Villa d'Este sur le lac de Côme) au sud (Hôtel Caruso à Ravello), au centre de l'Italie (Villa La Massa à Florence et Hôtel Continental à Sienne), jusqu'à l'est (Hôtel Cipriani à Venise). 

En 2021, je suis venu à Rome parce que cette ville historique manquait à mon " périple italien " et que je voulais en faire l'expérience. 
Je suis tombé amoureux de la Ville Éternelle et, après mon passage à l'Hôtel de Russie, que j'ai dirigé de l'été 2021 au printemps 2023, j'ai eu la chance de trouver cette opportunité de travail avec Orient Express et Arsenale qui est, en quelque sorte, le couronnement de ma carrière et qui me permet de positionner stratégiquement deux beaux hôtels dans deux villes que je connais très bien : Rome et Venise.

Comment avez-vous été amené à travailler sur cette ouverture ?

À ce stade de ma carrière, je cherchais un rôle plus stratégique et régional dans l'hôtellerie... L'Arsenale et l'Orient Express m'ont donné cette grande opportunité, ce privilège et cette responsabilité d'ouvrir et de positionner deux hôtels dans deux grandes villes touristiques d'Italie : Orient Express La Minerva à Rome (qui peut être considéré comme l'hôtel le plus historique de Rome) et Orient Express Palazzo Donà Giovannelli à Venise - le palais vénitien possède certains des plus beaux intérieurs que j'aie jamais vus à Venise. 

Qu'est-ce qui vous a attiré dans le défi et la marque Orient Express ?

D'abord et avant tout, les gens. Depuis mon premier entretien à Paris dans les bureaux d'Accor jusqu'à ma rencontre avec Arsenale, j'ai eu l'occasion de rencontrer et de parler avec des gens très sympathiques qui font preuve de beaucoup d'empathie et de gentillesse. C'est dans cet esprit que j'ai eu l'idée de créer le meilleur service hôtelier dans le plus bel endroit, en commençant par les personnes - les personnes sont avant tout la richesse d'une marque d'hospitalité. Ensuite, il s'agit de relever le défi de positionner la marque légendaire de l'Orient Express en Italie avec deux beaux hôtels dans deux villes importantes.

Quelles sont les prochaines étapes de les ouvertures ?

Mes prochaines étapes sont de m'assurer que les espaces conçus par les architectes et les designers d'intérieur permettent aux membres de mon équipe de travailler au mieux, afin de fournir le meilleur service possible à nos clients. L'étape suivante consiste à choisir les moyens et les matériaux les plus beaux, les plus créatifs et les plus uniques pour que les clients se sentent choyés dans un environnement luxueux et exclusif, mais confortable. La dernière étape consiste à sélectionner chaque membre de l'équipe en fonction de son caractère d'abord, et de son professionnalisme ensuite. Comme je le dis toujours, il est plus facile d'enseigner une procédure ou une norme que d'enseigner l'élégance, l'humilité et l'éducation.

Vous travaillez dans la région depuis plusieurs années et l'on dit souvent qu'il s'agit d'un endroit où il y a un excès de tourisme, qu'en pensez-vous ?

C'est vrai pour Venise et Rome (mais aussi pour le lac de Côme, Florence et la côte amalfitaine), qui sont toutes des destinations considérées comme trop touristiques. Je pense que nous avons la possibilité de prolonger la saisonnalité de ces deux destinations et de préserver l'expérience locale authentique en travaillant avec les autorités locales pour améliorer l'accès au centre historique et mieux gérer le tourisme de masse.