
Les données récoltées quotidiennement tout le mois de septembre 2009 par l’observatoire de MKG Hospitality auprès de 2 000 hôtels en France, soit plus de 200 000 chambres analysées toutes catégories confondues, font état d’une baisse de 8,9% du Revenu par chambre disponible (RevPAR). Après deux mois de “relative amélioration” (-7,2%), et les fortes baisses précédant les mois d’été, l’activité atteint un nouveau palier, conforme aux prévisions énoncées en début d’année par l’observatoire MKG. Sur les 3 premiers trimestres, le repli est stabilisé autour des 9 %. Ce chiffre recouvre une réalité plus dure à vivre dans les catégories haut de gamme et pour l’hôtellerie en région parisienne.
_ On ne peut pas encore s’attendre à un retournement brutal de cycle, même si les premiers frémissements de reprise se font sentir dans les métropoles d’affaires. Le manque de visibilité et les réservations tardives sont le lot actuel des hôteliers, d’où l’intérêt de se fier à des outils d’observation quotidienne du marché, comme ceux de MKG Hospitality, qui ont montré leur pertinence dans les périodes de forte réactivité.Peut-on dire que la situation s’est davantage dégradée en septembre par rapport aux deux mois précédents ? _ Nous sommes en fait dans la même lignée mais avec un élément supplémentaire à prendre en compte, le poids habituel de la clientèle Affaires sur le mois de septembre qui est l’un des plus actifs pour l’industrie hôtelière. Cette clientèle continue d’être moins présente dans les établissements et notamment la clientèle Affaires internationale. Pour compenser, les hôteliers ont réussi d’une certaine façon à prolonger la saison estivale auprès de la clientèle Loisirs, mais avec des offres promotionnelles attractives. Cela se ressent assez dans l’hôtellerie 3-4 étoiles et en Région parisienne.La situation est-elle préoccupante pour ces deux marchés spécifiques ? _ Il n’est pas très satisfaisant d’affronter des baisses de Revenu par chambre disponible à deux chiffres. C’est le reflet d’une réalité persistante due à la crise économique, mais qui ne s’est pas plus détériorée que ce qui était prévu. Ce sont les deux marchés les plus sensibles aux phénomènes cycliques : ils ont été les moteurs de la croissance forte enregistrée en 2006, 2007 et même au début 2008. Ils subissent naturellement le contrecoup du retournement du cycle. Il est intéressant de voir que les stratégies de Revenue management fonctionnent pour garder un niveau élevé d’activité, pour preuve les bons niveaux de TO de septembre. Cela se paie avec une plus grande agressivité tarifaire, qui pourra s’inverser.Le transfert de clientèle est-il effectif vers les catégories économiques et très économiques ? _ Le constat est assez clair en ce qui concerne l’hôtellerie très économique. Elle résiste nettement mieux que les autres catégories grâce à une offre fortement renouvelée et plus qualitative que les années précédentes. Ce bon niveau de fréquentation permet aux grands réseaux nationaux d’afficher des évolutions positives de prix moyens pour accompagner l’amélioration qualitative. Rappelons que c’est encore aujourd’hui l’une des hôtelleries les moins chères d’Europe. Il est difficile de mesurer l’ampleur du transfert de clientèle, mais les témoignages des hôteliers montrent qu’il est réel d’une catégorie à l’autre. Aura t-il un caractère durable ? Il sera intéressant de l’analyser au moment de la reprise économique car la crise va certainement contribuer à transformer les comportements en profondeur et à accentuer la rigueur des politiques voyages à l’intérieur des entreprises.Le reste des régions françaises permet-il d’amortir l’effet de la crise ? _ Globalement, en dehors de quelques rares métropoles qui ont une activité internationale, les régions françaises s’appuient sur un marché domestique qui est aussi affecté par la crise. L’impact est cependant moins violent. Sur les trois premiers trimestres on enregistre même une très légère amélioration du prix moyen. L’effet d’amortisseur joue malgré le poids très important de la région parisienne sur l’indicateur national.Que peut-on dire des mois à venir ? _ On ne peut pas encore s’attendre à un retournement brutal de cycle, même si les premiers frémissements de reprise se font sentir dans les métropoles d’affaires. Le manque de visibilité et les réservations tardives sont le lot actuel des hôteliers, d’où l’intérêt de se fier à des outils d’observation quotidienne du marché, comme ceux de MKG Hospitality, qui ont montré leur pertinence dans les périodes de forte réactivité.