
Le président actuel de la chaîne des Relais & Châteaux, Jaume Tapies, a brisé le silence qu'il s'était imposé sur un dossier en cours d'instruction, face aux nouvelles découvertes qui aggravent encore le préjudice subi par le réseau du fait des pratiques de son ancien dirigeant.
Dans plusieurs entretiens accordés à la presse grand public à la veille de son 38e congrès et alors qu'il s'apprête à remettre son mandat de président international de la chaîne des Relais & Châteaux, Jaume Tàpies a manifesté son mécontentement extrême concernant les pratiques de son prédécesseur, Régis Bulot.De nouvelles révélations à travers l'audit interne font apparaître que les détournements au détriment de la chaîne ont été plus importants que prévus : "toute la chaîne de réalisation du guide était concernée", déclare Jaume Tàpies. "Globalement, j’estime qu’un million d’euros par an partait en fumée, soit environ 30% de tout ce qui était facturé à Relais & Châteaux pour le guide annuel". Il s'est également rendu-compte que le système des vouchers et nuitées gratuites mises à disposition de la chaîne par les adhérents pour ses opérations commerciales permettait de nouveaux détournements.Au-delà de ces malversations avérées pour la chaîne, les conséquences pour l'industrie hôtelière dans son ensemble interpelle Georges Panayotis, qui s'interroge dans son récent éditorial : "Représentant de l’industrie hôtelière dans les instances d’orientation de la politique économique, l’ex-président des Relais & Châteaux a-t-il fait passer ses intérêts personnels au détriment de ceux de la profession et notamment des établissements indépendants ?" Les Relais & Châteaux ne sont pas décidés à desserrer la pression, partie civile dans le procès qui s’annonce, ils espèrent récupérer une partie des fonds qui auraient atterri sur des comptes en Suisse ou aux Caraïbes.