MMV dans le giron de la CDA, un cocon bénéfique pour mieux grandir ?

6 min de lecture

Publié le 21/02/24 - Mis à jour le 22/02/24

La Plagne

Depuis quelques années, MMV a abandonné la justification de son premier M (Mer) pour ne plus se consacrer qu’au second (Montagne) et y proposer des vacances (V) familiales par vocation. Sa volonté d’implantation pour les stations d’altitude a eu de quoi séduire la Compagnie des Alpes, en quête permanente de diversification dans une certaine cohérence.

MMV a rejoint le giron de la CDA il y a 18 mois. L’hébergeur, qui doit encore gagner en notoriété, y gagne un puissant actionnaire pour accompagner son développement et pour mobiliser les foncières qui soutiennent son immobilier.

Après avoir assuré l’intégration de MMV dans la nouvelle division Distribution & Hospitality de la Compagnie des Alpes, l’ancienne équipe de direction passe la main à une nouvelle génération qui aura la mission d’assurer la croissance de l’entreprise et de lui trouver sa place dans l’univers des clubs de vacances, déjà bien occupé par des acteurs historiques et prolifiques.

L’ancienneté, MMV peut s’en prévaloir, fondé en 1989 par Jean-Marc Filippini, actuel président de MMV qui avait déjà cédé les rênes opérationnelles à Bryce Arnaud-Battandier en 2021. Ce dernier a récemment pris en charge la nouvelle Business Unit « Distribution & Hospitality », dont MMV fait partie aux côtés du tour-opérateur Travelski et du réseau d’agences immobilières Mountain Collection, ex-Maison Haute.

Un ex-consultant en charge de la stratégie de développement

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Arthur Courtinat

C’est Arthur Courtinat qui est le nouveau directeur général depuis novembre dernier. Il rejoint ces confrères, ex-consultants, qui assument désormais la direction d’hébergeurs touristiques chez Belambrea ou encore Odalys. Polytechnicien, formé aussi à la London Business School, son parcours l’a conduit d’un cabinet en stratégie au Club Med, puis chez Maisons du Voyage, ensuite à la tête du pôle Voyage du Figaro et à la création de FairMoove avec le serial entrepreneur Jean-Pierre Nadir.

Il y a cultivé une sensibilité à la RSE qui colle bien avec l’image que tend à développer MMV. Mais ce n’est pas son seul défi. Son premier challenge est d’atteindre la taille critique qui permette à MMV d’exister avec une offre suffisante sur les massifs alpins. Pour le dernier exercice fiscal de la Compagnie des Alpes, clos le 30 septembre dernier, la division Distribution & Hospitality, ne pèse que 110 millions d’euros sur un CA global de 1,125 milliard d’euros, soit 10% à répartir entre le tour-operating, les locations immobilières et l’activité des 20 hôtels-clubs et résidences.

Un rythme plus soutenu de nouvelles ouvertures

Le chemin est encore long pour une marque qui se réclame déjà du peloton de tête des hébergeurs en montagne avec 11 000 lits touristiques. Il est vrai que le parc grandit régulièrement avec 8 établissements ouverts depuis 2016, très largement par la reprise et la transformation d’anciens sites, dont la dernière ouverture à Risoul avec 85 appartements. Mais l’entrée au capital de la CDA va accélérer son développement fondé sur le financement de « lits chauds » via des foncières en filiale ou partenaires comme Atream.

Le nouveau projet de résidence-club 4*à Serre Chevalier en est l‘illustration. Prévu pour ouvrir en décembre 2025, c’est une construction neuve de 164 appartements et plus de 1000 lits, sur une ancienne friche qui va contribuer à réduire son impact environnemental. Il s’inscrit dans les engagements de la CDA en matière de développement durable avec une conception RE2020, la labélisation NF Habitat HQE et BioDivercity.

Une sensibilité affirmée et démontrée pour la RSE en montagne

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La prochaine résidence-club en construction neuve "responsable" à Serre-Chevalier 

L’engagement RSE de MMV se concrétise également dans les initiatives autour d’un développement responsable ou d’une réflexion globale l’offre en restauration. Pour mener ces projets et accélérer leur déploiement une nouvelle Directrice Financière et RSE, Fabienne Carrasco, a rejoint le CoDir avec pour mission de dresser la feuille de route et d’accompagner le groupe sur cette voie. Les ambitions ont été formaliser dans un plan de transformation, Edelweiss 2030 pour se montrer un « acteur régénératif, exemplaire et positif de la Montagne de demain ».

D’ores et déjà deux autres projets de développement sont dans les cartons à un stade préliminaire d’avancement, suspendu au succès des appels d’offre à Val Thorens et au Grand Bornand. La CDA compte aussi poursuivre les investissements en capex pour poursuivre une montée en gamme générale dans le secteur. D’ores et déjà, près de 11M€ sont attribués à la rénovation de deux hôtel-clubs aux Arcs et à l’Alpe d’Huez.

En misant sur les stations d’altitude, MMV se préserve de bons taux d’occupation, stimulés par la clientèle qui craint le manque de neige. Pour preuve, pour le 1er trimestre de l’exercice en cours, le taux d’occupation de MMV a atteint 97% pendant la période des vacances de Noël.

Elargir l'offre grâce à la synergie groupe et aux partenariats

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Résidence Haut de gamme Terrésens à Sainte-Foy

Pour élargir rapidement son offre et viser parallèlement à la famille une clientèle plus haut de gamme, MMV propose désormais à la commercialisation la gamme de chalets « Mountain collection », de son réseau cousin au sein de Distribution & Hospitality. La synergie CDA commence ainsi à profiter à ses différentes entités avec des hébergements 4 et 5 étoiles, accueillant de 7 à 19 personnes, pour 5 000 € à 21 000 € la semaine, avec des options de restauration en demi-pension voire de chef à domicile. Un service de conciergerie est également assuré pour profiter des bons plans de chaque station.

Autre axe de développement de l’offre, le partenariat récemment conclu avec Terrésens. A compter de l’été prochain, MMV pourra proposer à ses clients de l’ensemble des 3 600 lits de Terrésens en montagne. Fondé en 2008 par Géraud Cornillon, ce groupe immobilier est lui-même en phase de croissance avec plus de 2 000 lits en développement d’ici 2026.

Au total, si tous les projets sont à l’heure, le « stock » MMV passera de 11 400 lits commercialisés cet hiver à 15 000 lits commercialisés l’hiver prochain puis à 18 000 lits d’ici décembre 2026.

Par nature, les résidences Terrésens se veulent plus réduites et haut de gamme, autour d’une quarantaine d’appartements en 4* et présentes dans des destinations nouvelles pour MMV comme Megève, Vaujany, Morzine, La Rosière, Serre-Chevalier ou Combloux.

 

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