
Nicolas Chatillon présentait les perspectives du groupe Les Etincelles qu’il a co-fondé avec Guerlain Chicherit. Il a énoncé les objectifs de croissance, engagements dans la destination et savoir-faire du groupes.
Nicolas Chatillon et Guerlain Chicherit ont fait connaissance il y a 6 ou 7 ans à une époque où il y avait de nombreux fonds présents à Paris pour rénover les actifs hôteliers. Ils ont pris la décision d’aller investir en montagne. Guerlain, ancien champion de ski freeride et originaire de Val d’Isère peut ainsi contribuer à développer ce territoire qui l’a vu grandir après avoir entrepris dans le secteur de l’hébergement pour sa reconversion professionnelle.
La promesse du ski
Le groupe a mis en place un plan d’expansion basé sur les prévisions d’enneigement du massif des Alpes.
« Nous allons investir dans les stations résilientes, où nous savons qu’il y a et qu’il y aura de la neige. Durant les 23 semaines d’exploitation des sports d’hiver, notre promesse client c’est la neige garantie. »
« Nous avons basé notre concept d’hébergements sur l’expérience client autour du ski. Nous sommes passés d’une approche produit, à une approche client. Nous sommes dans la personnalisation du service afin de répondre aux rythmes de séjours différents. »
L’offre est hyper segmentée et diversifiée au sein des établissements. Des moments de détentes, de partage mais aussi festifs sont possibles dans plusieurs espaces et à différents moments de la journée. Familles, jeunes ou séniors peuvent accéder au karaoké, au bar lounge ou à la salle de concert qui a été réhabilitée dans le bowling de Tignes.
Les hébergements sont également équipés de spas pour répondre aux habitudes des clientèles étrangères qui pratiquent les vacances aux sports d’hiver différemment. Chaque établissement est étroitement connecté à l’écosystème local d’activités et de loisirs pour, par exemple, fournir des leçons de ski particulières ou encore donner ponctuellement accès à certains magasins des stations en dehors des horaires d’ouvertures.
« Nous voulons supprimer les queues, en digitalisant tout ce qui peut l’être, tout en créant un écosystème où les clients seront accueillis pour ne pas perdre de temps. »
Une approche parfaitement illustrée par le ski lounge développé par le groupe. Remonté au rez-de-chaussée, disposant d’assises confortables et d’espace de snacking, l’endroit a été conçu pour permettre aux clients d’y passer le moins de temps possible et d’optimiser le temps passé sur les pistes. Ils ont toutefois également la possibilité d’y passer plus de temps grâce aux services fournis sur place.
« Ce savoir-faire et cette expertise au-delà de l’hôtellerie, c’est de l’expertise de services. »
Construire durable et intégré
« Plus que de la construction, nous faisons une majorité de rénovations. Cela nécessite un grand savoir-faire, notamment en montagne avec des techniques de construction spécifiques comme le triple vitrage ou les doubles toits qui permettent de préserver au maximum les bâtiments du froid. Ce savoir-faire est présent en interne dans le groupe et 10 personnes travaillent sur ces sujets. »
« Nous ne croyons plus aux grands ensembles, pour répondre à ce que cherchent nos clients qui veulent de l’exclusif. Nous développons donc des établissements entre 40 et 80 clés. »
L’efficacité énergétique est complétée par une mobilisation des énergies renouvelables et une optimisation énergétique. L’approvisionnement des chantiers se fait également en matériaux locaux, et les matières extraites sur les chantiers sont recyclées sur place.
Ce savoir-faire spécifique de design et de construction de produit d’hébergement montagne sera vendu à d’autres hébergeurs du territoire.
Exploiter durable pour fidéliser
Sur tous les établissements créés les logements des collaborateurs saisonniers sont prévus sur site. Pour les autres reprises, des solutions sont recherchées afin de loger les saisonniers le plus proche possible de leur lieu de travail.
« Nous avons intérêt à les avoir les plus près possible pour les fidéliser. »
Au-delà des périodes de fermeture imposées, le Covid a eu un impact important en désorganisant la filière que ce soit pour les achats mais également pour le recrutement.
« Nous allons mettre l’accent sur le recrutement. »
Les Etincelles travaille ainsi en partenariat avec les écoles Ferrandi et Savignac pour sourcer du personnel qualifié. Ils participent également à des passerelles de recrutement entre établissements saisonniers l’été et établissements saisonniers d’hiver.
Les ambitions de développement
Le groupe possède et exploite actuellement 21 chalets, 10 résidences, 16 hôtels, 22 restaurants et 12 établissements d’entertainement. A fin 2026, les objectifs sont d’atteindre 30 hôtels, 20 résidences et 100 chalets avec 6 à 8 ouvertures de nouveaux établissements.
Il vise des développements à Tignes, Val d’Isère, La Plagne, Val Thorens, Les Arcs, Les 2 Alpes, La Rosière ou encore l’Alpe d’Huez. Uniquement en station à des altitudes élevées pour encore une fois garantir l’enneigement à ses clients. Des stations qui sont également dans un programme de transformation et de montée en gamme correspondant aux clientèles cibles du groupe qui positionne ses actifs sur le haut de gamme et luxe.
« Sur les 650 millions d’Euros que nous avons levés pour les investissements du groupe, 380 millions d’Euros ont été investis à date. »
Les Etincelles lanceront en décembre prochain une marque de luxe pour le groupe. Ils ont également créé WOM axée sur le développement durable avec une établissement actuellement en chantier à Tignes les Brévières.
Enfin le groupe prépare une implantation dans le canton du Valais en Suisse.
