Après le Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest, c'est au tour de la région Occitanie d'enclencher un programme structurant pour le réseau ferroviaire régional.
Un protocole état région a ainsi été signé le 22 janvier dernier permettant de boucler le financement de la ligne grande vitesse Montpellier-Perpignan. Cette portion de ligne viendra s'intégrer au GPSO qui englobe tout le territoire sud-ouest. Le financement est réparti à hauteur de 40% pour l'état, 20% pour l'Europe et les 40% restant pour les collectivités du territoire. La région abondera à hauteur de 41% de ce reliquat d'investissement aux côtés du Département de l’Hérault, de l’Aude, des Pyrénées-Orientales, de Montpellier Méditerranée Métropole, de Sète Agglopôle Méditerranée, de la Communauté d’Agglomération Hérault Méditerranée, de l’Agglomération Béziers Méditerranée, du Grand Narbonne Communauté d’agglomération, de Perpignan Méditerranée Métropole et Carcassonne Agglomération.
A cette ligne colonne vertébrale du territoire, viendront s'ajouter des investissements sur les lignes à portée régionale à travers un plan rail lancé en 2020 et inscrit dans le marbre lors du protocole signé en janvier dernier. Modernisation et fiabilisation de dessertes quotidiennes sont les objectifs principaux de cet accord. Quinze lignes dites "de desserte fine" sont concernées par ce financement. Si la région développe ce partenariat afin d'améliorer les conditions de déplacement de ses habitants, cette mise à niveau des installations et dessertes ferroviaires pourrait être une opportunité pour conquérir tout une frange de voyageurs friands du train ou qui souhaitent voyager décarboné.
De plus en plus de territoires se penchent en effet sur l'accueil touristique dans les transports, transformant les gares en véritables hub multimodaux permettant de laisser des bagages en consigne, d'accéder à de l'information touristique ou encore de prendre une douche et faire réparer son vélo, voire en louer un. Zones de passage par excellence, les gares sont aussi un endroit où positionner un accueil touristique dans les flux, à une période où de nombreux offices de tourisme s'interrogent sur la structuration de l'accueil touristique sur leur territoire et souhaitent le rationnaliser.
L'ouverture à la concurrence du marché ferroviaire français va inscrire une nouvelle dynamique tournée vers le client et ses besoins avec une offre qui sera sans nul doute plus diversifiée. Il est toutefois complexe de répondre aux besoins parfois contradictoires des usagers du quotidiens pour lesquels la fiabilité des déplacements pendulaires est primordiale - que ce soit pour la qualité de vie et la compétitivité des entreprises du secteurs implantées sur le territoire - avec ceux des touristes.
Horaires des trains mais aussi aménagement de ces derniers, sont complexes à calibrer. D'un côté il s'agit de loger un maximums d'usagers pour les heures de pointes et de l'autre de permettre aux touristes de stocker des bagages. Sur un autre aspect, les horaires concentrées en début et fin de journée pour les travailleurs, font défaut en heure creuse aux touristes et excursionnistes qui ont un rythme de déplacement différent.
Si cet investissement important est un bon signal pour le territoire occitan, il serait intéressant de saisir ces opportunités pour positionner l'offre rail de la région également pour la consommation de loisirs.
