Le secteur du transport s'intéresse de plus en plus au développement durable et souhaite s'engager sur cette voie. Le monde de l'aviation n'échappe pas à cette tendance comme on peut l'observer avec un certain nombre d'aéroports qui lancent des programmes et des actions en faveur d'un trafic aérien plus respectueux et durable.
L’aviation est un mode de transport fortement plébiscité pour les départs en vacances, notamment à l’étranger, mais depuis quelques années, voyageurs comme professionnels du secteur s’intéressent de plus en plus aux répercussions sur l’environnement que peut engendrer ce secteur d’activité. Une nouvelle tendance a même émergé dans les pays scandinaves, le « flygskam », soit la honte de prendre l’avion en raison de sa dimension peu écologique malgré les nombreux programmes de compensation carbone développés par les compagnies aériennes.
Le 1er juillet prochain, rentrera en vigueur une nouvelle mesure prise par le gouvernement suédois qui a pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre des deux principaux aéroports du pays, Stockholm Arlanda et Goteborg Landsvetter. Ce projet de loi consiste à mettre en place un système de bonus-malus pour les avions selon leur impact climatique, ce dernier est calculé en fonction de la quantité d’émissions de gaz à effet de serre rejetée par les avions au moment du décollage et de l’atterrissage. La part de biocarburant utilisée par les avions sera également prise en compte. On peut en déduire que les avions plus anciens et donc souvent plus polluants seront pénalisés par rapport aux modèles plus récents qui sont eux de plus faibles émetteurs.
Le pays n’en est pas à sa première mesure visant à inscrire le trafic aérien dans une démarche de développement durable. Dans les années 90, la Suède a mis en place une taxe carbone suivant ainsi l’exemple de la Finlande. Un pays nordique qui s’engage également pour la mise au vert de son trafic aérien. L’aéroport d’Helsinki est actuellement en première place en matière de gestion des atterrissages, grâce à sa méthode « d’atterrissage continu » qui a ainsi permis la réduction des émissions de CO2 de 10 à 30% au cours de la dernière décennie. L’aéroport excelle également dans la gestion des eaux et des déchets avec ses infrastructures vertes, incluant un système de traitement des eaux usées unique en son genre qui permet de déverser un flot propre dans les rivières et les ruisseaux à proximité.
Depuis cette année, la compagnie aérienne finlandaise Finnair travaille en collaboration avec le contrôle aérien finlandais et Finntraffic ANS afin de faire de l’espace aérien finlandais le plus respectueux écologiquement au monde. Le principal objectif est d’accompagner la transition du trafic aérien national vers un trafic aérien durable et sans émissions néfastes pour l’environnement. Pour ce faire, une réduction de la consommation de carburant est nécessaire ainsi qu’une amélioration du rendement de celui-ci. Plusieurs options sont envisagées comme le remplacement du traditionnel kérosène par des carburants durables et le développement d’avions électriques. Finnair souhaite ainsi réduire ses émissions nettes de CO2 de 50% dans les années à venir et dans une vision à plus long terme, la compagnie désire atteindre la neutralité carbone d’ici 2045.
D’autres aéroports tels que Schipol à Amsterdam, Francfort-sur-le-Main à Francfort et Franz-Joseph-Strauss ont d’ores et déjà atteint la neutralité carbone, c’est-à-dire qu’ils réussissent à compenser suffisamment leurs émissions pour neutraliser la quantité de CO2 qu’ils émettent. Dans les années à venir, les démarches dans cette optique seront de plus en plus nombreuses afin d’être en phase avec une clientèle désireuse de réduire son impact sur l’environnement durant ses voyages. Un phénomène accentué par la crise sanitaire actuelle qui pousse les touristes à repenser leurs façons de voyager et a très fortement freiné le trafic aérien.