Alors que les membres du Conseil d’Air France-KLM continuent de chercher une nouvelle tête pour reprendre les commandes du groupe, un scénario plus ambitieux est à l'étude. Selon les Echos, AccorHotels aurait proposé d'acheter les 14,3 % détenus par l'Etat.
Dimanche soir, AccorHotels a attesté de l'existence de « ces réflexions » sur une éventuelle « prise de participation minoritaire », tout en soulignant qu'il n'y avait « aucune certitude. » Lors de l'introduction en Bourse d'Air France en 1999, l'idée d'une entrée au capital d'Accor avait déjà été évoquée.
A l’instar de la réforme ferroviaire, la volonté du gouvernement se précise quant au financement des déficits d’entreprises certes emblématiques, mais insuffisamment compétitives. Depuis la naissance d'Air France, l’Etat a toujours été actionnaire dominant de la compagnie aérienne. Si les négociations devaient aboutir, l’entreprise n'aurait plus d'autre choix que de s'adapter.
Des discussions ont été entamées pour définir la forme que pourrait prendre cette opération. Trois options seraient envisageables :
- un rachat de de la totalité des titres détenus par l'Etat,
- une cession partielle,
- un « swap » dans lequel l'Etat récupérerait +3% des actions d’AccorHotels en échange de ses titres Air France-KLM.
Dans ce cadre, l'Etat-actionnaire pourrait espérer retrouver une partie de sa mise, alors que la capitalisation boursière du transporteur aérien s’effondre depuis le début de l'année. Qui plus est, le gouvernement garderait un droit de regard sur l'avenir d'Air France-KLM, tout en sécurisant le tour de table d’un acteur national majeur. En outre, AccorHotels trouverait un soutien actionnarial bienvenu face aux ambitions de son concurrent et première actionnaire Jin Jiang (12,3%).
Mais pour le groupe hôtelier, l'intérêt de ce rapprochement s’emboite parfaitement au sein de sa stratégie de diversification. Depuis quelques années, le français ne cesse d'élargir son offre. A plusieurs reprises, AccorHotels a conduit des discussions avec Air France-KLM en vue de développer notamment des projets digitaux communs. Dans ce cadre, une alliance capitalistique avec le transporteur aérien lui permettrait de compléter sa transformation et d'aller beaucoup plus loin dans l'échange de données, de connaissance des clients et d'enrichissement de l'offre.
De nombreux obstacles politiques, juridiques, financiers ou encore de gouvernance restent toutefois à franchir. AccorHotels informera le cas échéant le marché dans « l’hypothèse de développements le rendant nécessaire. »