Intervention d’Adrien Lanotte, Senior Analyst, MKG Consulting :

Force est de constater un impact de la parole publique et des réactions rapides de la part des clients et des professionnels. Marseille en septembre est un bon exemple : alors qu’avant l’agglomération faisait mieux que la moyenne de province, la fermeture complète des bars & restaurants l’a fait plonger. L’écart réel constaté par rapport à la moyenne de Province sur la période, et donc plus généralement le manque à gagner d’une fermeture des bars et restaurants, est d’environ -20% du CA 2019.

Nous atteignons des proportions inédites de réservation de dernière minute, par exemple pour la Toussaint vers la Bretagne et l’Atlantique. Les consommateurs attendent le dernier moment. Côté hôtels, il va falloir s’habituer à gérer du « stop and go ».

Début 2020 25% du revenu des ménages a été alloué à de l’épargne ; à l’inverse des crises précédentes le pouvoir d’achat n’a pas été trop affecté. C’est dû à la générosité des aides de l’Etat et à une baisse de la consommation, dont une partie pourrait s’exprimer plus tard. C’est confirmé par ce qu’on voit en Chine : la reprise y est enclenchée par les clients loisir et les évènements privés, comme les mariages.

A l’inverse, le MICE est un marché colossal et son absence pèse très lourd. Pour les individuels affaires, la staycation est un relais d’activité appelé à se pérenniser. Enfin,  les acteurs du coworking ciblent l’opportunité des clients corporate qui réduisent leur coût d’immobilier au siège. Accueil, F&B, salles de réunion, flexibilité… les hôtels offrent une valeur ajoutée.

Pour 2021, les scénarii vont d’un « worst-case » de circulation active du virus, avec en moyenne sur l’année une situation comparable à juillet et septembre 2020, à un « best case », si par exemple un vaccin est trouvé, où l’on retrouverait la forte corrélation historique entre le PIB et RevPAR. Quand l’économie reprendra-elle ses droits ?

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