
Réunis autour d'Atout France, de la DGCIS, de la CCI et de l'OTC de Paris, les associations représentant les acteurs du secteur congrès et salons en France ont fait paraître les chiffres qui démontrent le poids économique du tourisme d'affaires. Un pavé dans la mare des parlementaires français qui veulent taxer les laboratoires sur les dépenses en congrès, risquant de faire fuir plusieurs grosses manifestations.
Après avoir récolté les chiffres auprès de leurs adhérents, un collectif d'associations représentant les différents acteurs du secteur Congrès, Foires et Salons (France Congrès, MPI, Comité des Expositions de Paris, Viparis...) brandit les chiffres qui donnent la mesure du bénéfice de cette activité :-* La France a accueilli 2 800 congrès et 1,6 million de congressistes en 2011, dont 1 000 pour la seule région Ile-de-France et 790 000 participants. -* Le secteur des congrès a généré 1,6 milliard d’euros de retombées économiques directes en 2011, dont les deux-tiers au bénéfice de la région Capitale. (ce sont environ 7,1 milliards d’euros de retombées économiques au total pour le secteur des congrès et salons, la filière des salons ayant dégagé 5,5 milliards d’euros de retombées économiques selon l'étude réalisée en 2011). -* 56 % des dépenses (920 millions d’euros) sont le fait des étrangers alors qu’ils ne représentent que 22 % des congressistes. -* 30 000 emplois temps plein proviennent de l’activité des congrès (environ 120 000 pour l’ensemble du secteur des congrès et salons, la filière des salons procurant 90 000 emplois). -* Un congressiste étranger dépense en moyenne 400 euros par jour lors d'un congrès (transport compris), un français 200 euros. -* La durée moyenne de séjour d'un congressiste étranger est proche de 4 jours, celle d'un français est de 2,5 jours. -* Un étranger sur deux prolonge son séjour après le congrès, seulement un français sur 3.Ces chiffres justifient la priorité qui doit être accordée à la promotion de l'activité Tourisme d'Affaires, largement plus rémunératrice que le tourisme de loisirs et davantage étalée sur l'année. Atout France en a fait l'un de ses principaux axes de développement, et les acteurs du secteur appellent à la mise en place d'une stratégie encore plus offensive :1 - En matière de congrès internationaux, développer une politique de lobbying et d’influence adaptée à la compétition internationale : - En favorisant l’entrance des personnalités françaises aux postes clés des comités internationaux (sociétés savantes) des secteurs de pointe ;
- En mettant en place des « process » de coordination pérenne (gouvernance) entre acteurs pour répondre aux candidatures d’accueil de congrès d’envergure internationale ;
- En veillant à ce que la fiscalité française dans le secteur des congrès ne soit pas pénalisante par rapport à nos principaux concurrents européens.2 - En matière de salons, renforcer l’internationalisation du secteur :- En mettant en place une politique ambitieuse de promotion internationale (faire venir des exposants et visiteurs étrangers, synonyme de retombées économiques et d’emplois) ;
- En structurant le secteur des salons en l’adossant aux pôles de compétitivité ;
- En favorisant la géo-duplication de nos salons phares (exportation de notre savoir-faire et rééquilibrage de la balance des paiements grâce à un accompagnement de nos PME/TPE à l’export).3 - En matière de mobilité, favoriser l’accessibilité des visiteurs, exposants et congressistes aux sites, avec priorité donnée à Paris-Nord Villepinte: - En assurant en priorité la question de la desserte du parc de Paris-Nord Villepinte dans le réseau de transport du Grand Paris Express, L’extension du parc de Paris-Nord Villepinte est compromise par le fait que le réseau soit saturé lors de grands salons (problèmes de sécurité…).
- En améliorant l’accessibilité entre sites et centres d’agglomération par le développement d’offres de services innovants et complémentaires (notamment multimodales et d’offres « dites » combinées)4 - En matière d’hébergement, améliorer les conditions et capacité d’accueil: - En développant une offre d'hébergement (adaptée et équilibrée sur le territoire francilien) à la demande touristique en prévoyant entre 20 à 30 000 chambres supplémentaires en Île-de-France.
- En prenant mieux en compte la demande et les besoins des clientèles étrangères qui constituent le moteur de la croissance du secteur.Ce plaidoyer arrive au moment où une initiative parlementaire veut inclure dans la base de taxation des laboratoires pharmaceutiques sur la promotion de leurs médicaments toutes les dépenses faites pour stimuler la participation des médecins aux congrès scientifiques et médicaux. Cette décision pourrait conduire à la réduction drastique des participants dans les congrès français et à faire fuir de la destination France les congrès internationaux qui ne veulent pas prendre le risque d’une baisse de fréquentation. Pour mémoire, le congrès européen de Cardiologie a généré 30 000 participants à Paris fin août 2011, en période de relative accalmie, une véritable mane pour les hébergeurs et les commerces.
