La filière de l'évènementiel a été l'un des secteurs d'activité les plus touchés par la crise sanitaire avec de nombreux reports et annulations d'évènements, impactant ainsi fortement au niveau économique ce secteur. La CCI Ile-de-France vient justement de publier le bilan de l'activité des salons franciliens sur les 9 premiers mois de l'année 2021.
Le secteur de l’évènementiel a connu un arrêt brutal de son activité lors du mois de mars 2020 avec le début de la pandémie et les 8 premiers mois de 2021 n’ont pas été synonymes d’amélioration avec une quasi-inactivité. Néanmoins le mois de juin 2021 a été porteur d’espoir pour la filière évènementielle avec une reprise des salons de manière très graduelle. En effet, 6 salons se sont tenus dans les 21 sites d’exposition et de congrès franciliens. Durant le mois suivant, seuls 3 salons ont été organisé dans ces mêmes lieux.
On constate que la vraie reprise n’a été amorcée qu’à partir de septembre 2021 avec la tenue de 48 salons mais malgré cela, l’activité des salons franciliens est toujours fortement orientée à la baisse sur les 9 premiers mois de l’année 2021. En comparaison avec l’année 2019, le nombre d’exposants a chuté de 81,1% et le nombre de visiteurs a plongé de 88,4% sur l’ensemble des salons pour les 9 premiers mois de 2021. Les chiffres relatifs aux salons professionnels sont légèrement moins élevés avec 76,9% d’exposants en moins et 76% de visiteurs en mois. Tandis que ces chiffres atteignent respectivement 91,7% et 94,9% pour les salons grand public.
Si l’on ne s’intéresse qu’aux chiffres enregistrés au 3ème trimestre, le résultat se révèle plus positif. Durant cette période 51 salons se sont tenus en Ile-de-France soit autant qu’au 3ème trimestre 2019. Ces bons résultats sont toutefois à relativiser car la surface proposée par les organisateurs, le nombre d’exposants et de visiteurs présents étaient loin des niveaux de 2019. En cause, les restrictions sanitaires encore en vigueur qui ont poussé les organisateurs d’évènements à les faire en formats réduits. Néanmoins, même si le nombre de visiteurs était bien moins élevé, ceux présents étaient là pour faire des affaires constatent les exposants.
Concernant les salons professionnels du 3èm trimestre, il y en a eu 41 soit 4 de plus qu’en 2019 mais le nombre de visiteurs était en baisse de 41,3% et nombre d’exposants en baisse de 48,3%. En conséquence, les événements se sont tenus sur des surfaces nettes inférieures de 53,6% par rapport à celles du 3ème trimestre 2019. Cette baisse s’explique aussi par une présence plus importante de PME qui louent traditionnellement des surfaces plus petites que les grandes entreprises.
Quant aux grandes entreprises, notamment les groupes étrangers, elles étaient bien mois présentes cette année. Le même phénomène s’appliquant aux visiteurs en provenance de destinations lointaines en raison des conditions d’accès au territoire européen. De ce fait, les salons franciliens, qui sont habituellement réputés pour leur fort niveau d’internationalisation, ont dû faire une croix sur cette clientèle. Ainsi, plus un salon a accueilli une clientèle internationale importante plus son activité s’est avérée dégradée au cours du 3ème trimestre 2021.
La crise sanitaire aura eu un impact économique considérable sur l’activité des salons en 2021 avec l’annulation de 183 salons « physiques ». Au total, ce sont 4 millions de visiteurs qui ne sont pas venus, soit 50% de la fréquentation annuelle, engendrant une perte de 2,1 milliards d’euros de retombées économiques pour le territoire francilien. A cela s’ajoute un total de 8,9 milliards d’euros de ventes non réalisées entre exposants et visiteurs, soit 43% du chiffre d’affaires annuel, puisque 44 000 entreprises n’ont pas pu exposer.
Dans l’ensemble l’activité des salons en Ile-de-France entre janvier et septembre 2021 reste bien en dessous des niveaux de 2019. Les acteurs du secteur de l’évènementiel en attendent donc beaucoup du 4ème trimestre 2021 qui accueillera plus de 100 salons permettant ainsi de clôturer l’année sur une touche positive. La plupart des professionnels du secteur ne prévoient pas de retour à la situation d’avant crise avant 2023 voire 2024.