En mai, le marché hôtelier fait ce qu'il lui plait, et la bonne nouvelle est qu'il est dans un bon état d'esprit avec l'envie de faire mentir le pessimisme qui se ressent encore dans d'autres secteurs d'activité. Le calcul provisoire - sur un très large échantillon - des performances de l'hôtellerie française le mois dernier fait ressortir un progression à deux chiffres, sur un mois de mai 2010 déjà bien en forme.
L’analyse de Vanguelis Panayotis, Directeur du développement MKG GroupLes performances du mois de mai confortent-elle la solidité de la reprise sur le marché hôtelier français ?
L'an dernier, à la même époque, nous intitulions cette rubrique : "Mai 2010, la reprise s'installe dans la durée". Nous pourrions effectivement reprendre ce titre avec une différence de taille. Coïncidence ou signe de cette affirmation, le chiffre de progression du RevPAR en mai 2010 était identique (10,6%) aux prévisions que nous pouvons fournir aujourd’hui. Si cette progression l'an passé se justifiait par rapport à l'effroyable année 2009, le rebond à deux chiffres de 2011 est encore plus encourageant. On peut effectivement assurer que les fondamentaux du cycle hôtelier sont toujours bien orientés avec une amélioration continue du taux d'occupation, qui permet d'atteindre un score très intéressant, au-delà de 72%, et encore d'avantage dans le haut de gamme. Il est vrai qu'il y a eu un effet calendrier favorable à l'année 2011, puisque le jeudi de l'Ascension, le 13 mai 2010 avait permis de faire le Pont, alors que tout le mois de mai 2011 a été travaillé, sans pratiquement de jour férié.Les moteurs de la croissance du cycle sont-ils identiques ? On peut noter cette fois encore que le taux d'occupation le plus élevé est à mettre au crédit du segment 4 étoiles, alors que traditionnellement, les segments économiques ont de l'avance sur ce plan-là. Le mois de mai est régulièrement avec juin, septembre et octobre, le mois le plus actif de l'année, accueillant un nombre important de réunions professionnelles, de salons et de déplacements d'affaires. A ce titre, le calendrier 2011 a été particulièrement bien soutenu et visiblement les entreprises ont à nouveau autorisé les séjours dans des établissements de catégories supérieures, après les restrictions de la crise. On peut constater que les progressions de TO sont assez similaires selon les catégories, avec une légère prime pour les catégories haut de gamme, plus sensibles à la vigueur des déplacements internationaux. Ce qui a autorisé une gestion plus dynamique ou audacieuse du Revenue Management. Après une période de précaution, on voit s'améliorer réellement le Prix moyen grâce à une meilleure gestion des canaux de distribution et la suppression des opérations promotionnelles. Pour en revenir au moteurs de la croissance française, il est indéniable que Paris et sa région contribuent encore davantage à cette belle performance. Avec un taux d'occupation qui a dépassé les 88% dans l'hôtellerie intra-muros, Paris a été entièrement complet pendant plusieurs jours du mois de mai. Les autres métropoles régionales n'ont pas réussi à faire ce score, mais en approchant les 70% de TO, la différence est moins grande que d'habitude.Tout porte à croire que le mouvement va se poursuivre... C'est le constat que nous faisons depuis le début de l'année avec le rappel d'une série d'éléments favorables, propres à l'année 2011, qui vont se concrétiser dans les mois à venir. Les grands marchés professionnels font le plein, comme l'ont indiqué les hôteliers cannois pour le festival du Film. La réunion du G8 à Deauville a ponctuellement boosté l'activité hôtelière de la Normandie. On peut s'attendre à une bonne édition du Vinexpo à Bordeaux et de l'Airshow du Bourget, tous les deux au mois de juin. Notre sondage auprès des professionnels laisse déjà présager une bonne saison estivale dans les stations. Avec des événements comme le congrès mondial de Cardiologie en août à Paris, et le G20 à Nice et Batimat en fin d'année, oui il y a vraiment tout lieu de penser que le mouvement va se poursuivre. En cumul à fin mai, nous sommes légèrement en avance sur les prévisions que MKG Hospitality avait annoncées en janvier dernier, entre 6,5% et 8,5% de hausse du RevPAR annuel.
