
Alors que l’indice des prix des REITS pour le Tourisme a perdu 50% de sa valeur depuis début 2020 (-70% pour le commerce), que la capitalisation boursière des grands groupes hôteliers s’est effondrée, l’hôtellerie est-elle réellement résiliente ?
L’hôtellerie est cyclique et les rebonds sont généralement plus importants que la chute qui les a précédés, et de plus en plus rapides. L’investissement hôtelier cumule à la fois rentabilité, avec un rendement des REITS hôteliers de 6,8% sur les 10 dernières années selon l’indice paneuropéen MSCI, stabilité du rendement locatif et résistance du rendement en capital, comme cela a pu être observé au cours de la dernière récession.
En France en particulier, la dynamique du secteur est tirée par le développement de l’offre. Les investissements sont croissants dans l’hébergement marchand, sans faiblesse pendant les périodes de crise. Le développement des chaînes jusqu’au milieu des années 1990 a permis une première phase de structuration du marché, avant d’entrer dans une phase de diminution de l’offre indépendante. L’émergence de nouvelles chaînes initie une nouvelle phase de restructuration, avec une offre nouvelle, plus orientée vers les services, et dont les performances sont supérieures à celles des enseignes traditionnelles.
La reprise interviendra alors que de nombreux hôtels devraient être ouverts, avec 2024 en point de mire. Or, certaines zones concentrent les projets hôteliers, à l’image de Marseille dont le parc pourrait croître de 23% si l’ensemble des projets était concrétisé, Nice (+25%) ou Roissy (+28%). Une attention pourrait en revanche être portée à des villes secondaires, en proposant un produit en adéquation avec la demande.
L’hôtellerie de demain doit être plus ouverte sur son quartier, en proposant des prestations attractives pour les riverains, habitant ou travaillant à proximité, permettant de pallier l’absence éventuelle de clientèle hébergée, et de générer des revenus annexes.
Enfin, la mixité des clientèles passe par des établissements moins normés, qu’il s’agisse d’hôtels proposant des dortoirs, du coliving proposant des courts ou moyens séjours, un mélange entre résidences pour étudiants et hôtellerie.
La mixité des usages, à tous les niveaux, fera la richesse de l’hôtel de demain.
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