
Après les récents cambriolages de bijoux qui ont eu lieu à deux reprises dans des hôtels cannois, Hospitality ON revient sur l'importance d'avoir un coffre-fort adapté aux besoins des clients et des établissements, mais surtout fiables. Retrouvez les dernières tendances du marché dans cet article.
Le temps des coffres forts miniatures est révolu. Fini les clients d'hôtels auxbagages légers dans lesquels la place laissée aux objets de valeur est restreinte,ne dépassant pas les quelques bijoux, argent liquide et documents d'identité.Place désormais au voyageur d'affaires, ce "guerrier de la route" des tempsmodernes bardé d'outils essentiels : ordinateur portable, tablette numérique,smartphone, et autres équipements digitaux. Autant d'objets précieux queles hôteliers doivent protéger au sein même des chambres de leurs établissements.Hors de question cependant de transformer ces dernières en bunkers.Les coffres forts sortent des placards et deviennent désormais un élément aussidesign que pratique, en s'intégrant parfaitement à la décoration de la chambre.Aujourd’hui, la demande du marché en termes de coffres de chambres relève davantage de l’ordre du pratique que du technologique. Les fabricants diversifient leur offre en misant sur le design et en multipliant les fonctionnalités de leurs produits. Pour Nathalie Carteron, coordinatrice produit et communication chez Bricard, les maîtres mots d’aujourd’hui sont «ergonomie et utilisation du client». La taille et la forme deviennent alors un critère de choix décisif, ils doivent s’adapter au mieux aux nouveaux outils des clients pour séduire les hôteliers, notamment en permettant l’accueil d’ordinateurs portables et autres instruments de travail des voyageurs d’affaires. Des systèmes d’éclairage et des prises électriques font également leur apparition à l’intérieur même des coffres forts pour que le client puisse recharger ses appareils électroniques tout en les protégeant de potentiels vols lorsqu’il est absent de sa chambre. En accord avec cette tendance, Dometic propose désormais une nouvelle gamme de produits pour son modèle de coffres forts ProSafe, «avec un design innovant qui permet une personnalisation du produit en laissant le choix du coloris et de la façade aux clients. Nos coffres forts peuvent également être dotés de lumière, de prises 220v et de poignées. Les modèles que nous vendons le mieux sont d’ailleurs le MD 381 et le MD 450X, les deux étant capables de contenir un ordinateur portable», décrit la responsable Grand Comptes Lodging de Dometic, Véronique Cordy. Outre le choix des couleurs, le fabricant propose également différentes formes de coffres forts afin que ses produits d’adaptent au mieux à la décoration des chambres : «nous proposons aussi des solutions de coffres à tiroir, muraux et à encastrer sur un plan de travail avec une ouverture hydraulique», précise la responsable Grand Comptes Lodging. Des formats que l’on retrouve chez Assa Abloy, le géant de la sécurité qui vient de multiplier les rachats de sociétés. Pour le fabricant, si la sécurité reste la priorité, l’apparence a aussi son importance, comme l’explique Henry Pauws, directeur adjoint d’Assa Abloy Hospitality : «les coffres forts sont faits pour être utilisés par les clients et non pour être cachés, par conséquent, leur esthétisme est important. La gamme Infinity est celle qui va le plus loin dans cet esprit, Infinity II étant doté d’un design fluide et stylisé. Elle est suivie par la série Sentinel qui représente d’ailleurs plus de la moitié de nos ventes de coffres-forts». Mais design et fonctionnalités ne vont pas sans la sécurité.Et en ce qui concerne le choix des serrures, plusieurs options s’offrent aux hôteliers, qu’elles soient digitales et à puce ou qu’elles utilisent la technologie RFID. Si elles simplifient notablement l’utilisation des coffresforts pour les clients en leur permettant de l’ouvrir avec la carte de leur chambre, les technologies à puce et RFID ont rencontré quelques difficultés à se faire une place sur le marché. Une des raisons étant que les hôteliers ont anticipé la crainte des clients devant la possibilité que les femmes de chambres et autres membres du personnel de l’établissement puisse également ouvrir le coffre de la chambre avec une carte équipée de la même technologie que celle du client. Les serrures digitales restent alors les plus répandues sur le marché, l’ensemble des coffres forts commercialisés par Dometic sont d’ailleurs essentiellement équipés d’une ouverture par code de quatre chiffres avec une clé en plus. Si les serrures digitales n’ont pas encore été détrônées de leur place de leader du marché, elles comportent elles-aussi leurs faiblesses. C’est ce qu’a démontré un client en septembre dernier. Désirant mettre le coffre fort de sa chambre à l’épreuve, il s’est aperçu qu’il lui suffisait de remplacer un mot de passe oublié par une suite de zéros pour que celui-ci se déverrouille. Les coffres d’hôtels disposent en effet de deux types de codes, celui du client et celui de sécurité de l’hôtel pour réinitialiser les mots de passe entre chaque résident et en cas d’oubli de leur part. Celui de l’hôtel est par défaut une suite de zéros que les hôteliers sont censés changer lors de l’installation du système. De toute évidence, cette modification n’est pas toujours effectuée automatiquement par le personnel. La biométrie pourrait alors apparaître comme la solution idéale pour éviter ce genre de problème. Cette technologie offre en effet une sécurité optimale en terme d’ouverture contrôlée de serrure, nécessitant l’emprunte digitale de l’utilisateur. Là encore, la biométrie peine néanmoins à trouver sa place sur le marché de l’hôtellerie se heurtant à la méfiance des clients. Certains fabricants comme Dometic pointent du doigt leur manque de confiance dans la technologie, comme l’explique Véronique Cordy: «La biométrie reste un sujet délicat. Même si l’empreinte est personnelle, elle ne semble pas faire l’unanimité en termes de confidentialité». Même son de cloche chez Assa Abloy : «la biométrie représente un intérêt indéniable pour le secteur, mais je ne suis pas sûr qu’en l’état actuel des choses, tout le monde soit prêt à laisser sa signature biométrique dans un hôtel. Nous avons nous-mêmes proposé cette technologie au marché il y a quelques années et le retour avait été décevant, probablement car c’est une technologie qui a un coût plus élevé et une utilisation qui n’est pas forcement intuitive pour le grand public», explique Henri Pauws. Pour le directeur adjoint du département Hospitality d’Assa Abloy, l’avenir des coffres forts d’hôtel est à la RFID. L’identification par radio fréquence pourrait se généraliser dans les prochaines années car elle offre un réel confort à la fois au client et au personnel de l’hôtel.Le premier peut ouvrir son coffre avec la carte de sa chambre sans avoir de code à mémoriser et le deuxième peut contrôler l’utilisation de tous les appareils de l’établissement directement depuis la réception de l’hôtel. La gestion des coffres forts étant en effet un autre point important dans le choix de leur installation et de la technologie utilisée. Elle devient de plus en plus simplifiée car souvent connectée à des systèmes de gestion à distance et au logiciel de l’hôtel. Dometic propose ainsi plusieurs solutions en ce sens, «nos coffres peuvent être reliés à un système de gestion à distance (Web Reos et I Audit)», souligne Véronique Cordy. Assa Abloy, quant à lui, permet de relier ses coffres-forts qui utilisent la technologie RFID à la réception de l’établissement, selon le choix de l’hôtelier.Mais l’apparition d’une nouvelle technologie pourrait bien révolutionner le secteur. Déjà présente sur le marché de l’hôtellerie pour les serrures des portes, la NFC (Near Field Communication) ou technologie sans contact donne des idées aux fabricants de coffres forts. Elle permettrait alors aux clients d’ouvrir et leur chambre et leur coffre fort avec leur téléphone portable, leurs apportant davantage de confort et renforçant la sécurité de la chambre et la confiance du résidant.