La restauration en concept

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Publié le 29/03/11 - Mis à jour le 17/03/22

Avec près de 1 500 réseaux, tous sec­teurs confondus, et près de 60 000 entrepreneurs impliqués, la fran­chise garde un rythme proche de 10% de croissance annuelle en nombre de franchisés. Fort d’un chiffre d’affaires atteignant presque les 48 milliards d’euros en 2010, elle couvre à la fois un large éventail en termes d’activité et de capacité d’investissement, s’adressant dès lors à tous les profils de porteurs de pro­jet. Adeptes convaincues de ce mode de développement, les chaînes d’hôtellerie et de restauration y sont représentées, mais la spé­cificité du modèle hôtelier limite sans doute la participation des groupes qui préfèrent d’autres canaux de prospection. De fait, seuls trois groupes étaient présents sur le salon : Akena, Balladins et Louvre Hôtels avec ses différentes enseignes.Les poids lourds de la restauration en fran­chise, comme Courtepaille, le Groupe Flo avec ses Hippopotamus, Taverne de Maître Kanter et autres Bistro Romain, Quick en phase de réassurante après l’accident survenu à Avignon, Heineken ou La Boucherie avec ses 20% de croissance affichée pour 2011… sont venus réaffirmer leur ferveur pour la franchise. Absent de marque, le Groupe Le Duff a sans doute besoin de digérer sa nou­velle acquisition américaine, Bruegger’s.Il faut reconnaître que l’investissement en restauration thématique est plus accessible, comme le montre le tableau ci-contre, la res­tauration cumule plus du double des franchi­sés de l’hôtellerie. Il y avait à boire et à manger dans les allées de Franchise Expo avec une forte tendance à l’exotisme. Les formules à base de sushi ont le vent en poupe. Dès 1998, Siben N’Ser est séduit par le potentiel qu’offre la cuisine japonaise revi­sitée à base de sushi. Il ouvre son premier restaurant Planet Sushi dans le 16e arrondis­sement avec l’idée de le dupliquer au fur et à mesure du succès. Il sera long à venir. Les réticences sont fortes et ce n’est qu’en 2001 que l’activité décolle avec une seconde unité, puis trois autres en 2004. En 2007, l’ouver­ture de Bastille apporte une nouvelle dimen­sion, suivie par l’internationalisation dans les sites people de Miami et Ibiza. Planet Sushi a conquis ses adeptes et Siben N’Ser songe à la franchise pour enrichir son réseau. John Allais rejoint l’entreprise et ouvre une pre­mière franchise à Enghien-les-Bains en 2008 et des succursales en parallèle. Le mouve­ment s’accélère et le groupe devrait compter 30 unités à la fin de l’année, avec 14 ouver­tures, dont 8 en franchise. Le concept se décline en trois formats : Planet Sushi Food (80 m² et une gamme de 180 produits) ; Planet Sushi Café (150 m² en cœur de ville avec un bar à cocktails) ; et Planet Sushi TESTaurant (180 m² d’espace ludique avec un tapis roulant, le kaïten, qui fait défiler toutes les créations du maître sushiman. Les droits d’entrée varie de 40 à 50 K€ selon le format, avec un investissement minimum de 300 à 450 K€, pour un contrat de 7 ans sur la base de 5% de redevance sur CA, et rede­vance additionnelle de 1,5 à 2% pour les actions marketing.Le secteur a attiré d’autres créateurs, dont EatSushi, lancé en 2006 avec le soutien de capitaux risqueurs. La franchise a été instau­rée dès 2008 après l’ouverture des 6 pre­mières filiales. Elle a permis d’atteindre la barre des 25 unités en France en 2010 et un triplement du chiffre d’affaires entre 2009 et 2010. L’enseigne vise les 40 restaurants à fin 2011, dont une 1ère implantation à Bruxelles, et 50 restaurants fin 2012. Deux unités ont ouvert à Marseille et Nice en janvier dernier, suivi en avril par une première franchise à Lille et six autres en France et Belgique avant d’attaquer le Luxembourg, l’Italie, la Suisse et l’Espagne. Le concept est aussi décliné en trois formats : Pick & Go pour les boutiques à emporter, eatRestaurant et Rolling bar.Autre tendance forte, les déclinaisons de pâtes : façon asiatique avec The Noodle House, filiale de Jumeirah Restaurants de Dubaï qui cherche à s’implanter en France ; ou avec Nooï qui fait partie du même groupe d’Eric Senet et Franck Riehm, qui a lancé Flam, la tarte flambée à l’alsacienne. Livrées en boîtes de carton avec un large choix de sauce, Nooï reprend les codes du fast food avec un produit qui a une meilleure image nutritive. Le réseau compte déjà 75 restau­rants, principalement en France, mais aussi en Belgique, Espagne et même New York, avec des unités de tailles très variées de 15 à 100 m². L’objectif 2011 est de réussir 30 nouvelles ouvertures en France grâce à des franchisés qui doivent investir entre 80 000 et 120 000 € pour des contrats de 5 ans, et une redevance mensuelle de 5% du CA HT.Les pizzas n’ont pas dit leur dernier mot et les grands spécialistes sont largement pré­sents : Domino’s Pizza qui poursuit son développement en Ile-de-France, à Lyon et à Marseille avec 7 ouvertures sur les premiers mois de l’année, pour atteindre pratiquement 190 points de vente au niveau national. La barre a été fixée haut sur l’année avec 40 ouvertures au total pour des unités qui varient entre 100 et 120 m². Les 120 M€ de CA sous enseigne ont été dépassés en 2010, soit 16% de croissance et 5% à périmètre constant, ce qui représente quelques 14 millions de pizzas vendues dans le 2e pays au monde pour la consommation totale. L’investissement moyen varie entre 210 et 250 K€.La Boîte à Pizza talonne son concurrent avec ses 133 points de vente en France et en Belgique, soit 46 M€ de chiffre d’affaires réalisé sur un concept original de pizzas gas­tronomiques ! 16 nouveaux contrats ont été signés en 2010 et l’objectif est ambitieux pour l’année en cours : 40 signatures en prio­rité sur Paris et la région. L’investissement est inférieur à 180 000 € pour une redevance de 5% sur le CA mensuel et 2% supplémen­taire pour le marketing.Acteur régional né à Rennes en 1998, Pizza Sprint a franchi le cap des 50 unités dans le Grand Ouest dès 2009 et des 60 unités l’an passé. Le développement se limite volontai­rement aux 17 départements de l’Ouest pour garder la proximité avec le siège et les ser­vices associés. L’investissement est similaire aux autres acteurs du secteur et après baisser sa redevance à 3,5% sur le CA, le président Franck Guégan a relevé la barre au niveau de ses concurrents, 5%.

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