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Entretien avec Antoine Arvis, Directeur général du groupe MADEHO. Une discussion avec Vanguélis Panayotis, CEO MKG Consulting.

Peux-tu nous parler de MADEHO ? Quels sont vos domaines d’activité ? Combien d’hôtels avez-vous ?

Antoine Arvis : Nous gérons aujourd’hui dix hôtels à Paris. MADEHO est une société de gestion hôtelière ayant une dimension fortement familiale. Notre métier est de gérer des hôtels dans lesquels nous sommes investisseurs, mais également de gérer pour le compte d'autres investisseurs. Nous avons de plus en plus de projets avec des particuliers qui souhaitent investir dans ce beau secteur d'activité.

Le travail de MADEHO consiste d’abord à bien gérer les hôtels pour en dégager la meilleure performance économique et financière, de s’assurer que tous les éléments de sécurité organisationnelle/RH des établissements fonctionnent, d’affiner les concepts et d’introduire des offres au sein des hôtels qui permettent de les positionner face aux attentes des clients nationaux et internationaux.

Nous sommes ici au sein d’un établissement présent depuis longtemps dans la famille. Quelle est l’histoire de cette rénovation ?

Antoine Arvis : Cet hôtel fait partie de la famille depuis 50 ans. Il s’agissait d’un établissement comptant 85 chambres et que nous avons agrandi. Cette première partie du projet a permis de passer à 100 chambres tout en gardant l’hôtel ouvert.

La deuxième partie du projet était de rénover l'ensemble des chambres pour leur donner une dimension plus moderne puisque la décoration et les équipements dataient.

Le troisième aspect était d'amener plus de vie dans les parties communes. Nous avons donc cassé le rez-de-chaussée afin de créer un grand espace qui accueille notamment des événements.  Ces deux salles, par exemple, sont à la fois des salles de réunion, mais également des studios d'enregistrement de podcasts pour des entreprises.

La radio est un thème très présent au sein de cet hôtel. Pourquoi ?

Antoine Arvis : Nous sommes dans le 8e arrondissement de Paris, le quartier où sont nées toutes les grandes radios françaises au cours du 20e siècle. Nous sommes également à côté de la Salle Pleyel qui, avant d’être une salle de concert, a été un lieu d'enregistrement de nombreuses émissions de radio notamment dans les années 70.

Nous avons souhaité retranscrire ce patrimoine dans l'hôtel avec notamment des radios dans toutes les chambres et plus généralement une thématique commune dans les différents aspects de l'hôtel, sans toutefois en faire un musée de la Radio.

Nous avons créé un espace vivant avec un rooftop, une salle de sport et un espace de restauration. C’est un lieu animé tout au long de la journée, c'est-à-dire du petit déjeuner à l’offre de restauration le soir. Nous avons essayé de créer des services divers au sein de l'établissement et même en dehors avec notre restaurant de poisson adjacent à l’hôtel.

Comment gérez-vous cette sortie de crise ? Nous rencontrons une période de tension face à l'emploi dans l'industrie du tourisme et de l'hôtellerie. Quelle est votre vision là-dessus ?

Antoine Arvis : Nous avons rénové de nombreux hôtels. Les équipes sont revenues dans des produits avec moins de défauts, notamment pour trois établissements où les chantiers se sont finis au moment du premier confinement. Nous avons fait une réunion de présentation de l'hôtel et nous avons invité les familles des collaborateurs afin que tous découvrent l'hôtel rénové. Cela nous a permis de les remotiver.

Nous avons pu également bénéficier de l’expertise de notre DRH qui a fait en sorte de maintenir le lien entre nos collaborateurs. Il fallait trouver des manières de les remobiliser autour de sujets de formation. Par rapport à cet hôtel, nous avons organisé une formation sur la qualité d'accueil.

Bien qu’efficaces, nos mesures sont donc restées ordinaires. Le véritable défi se déroulera à partir de septembre. En effet, retrouver des taux d'occupation à plus de 95% plusieurs jours par semaine va nous permettre d’estimer la solidité de nos équipes.

Vous êtes directeur des opérations pour le groupe MADEHO. Pouvez-vous nous en raconter les grandes lignes de la rénovation de cet établissement ?

Nicolas Perelli : Nous avons pris contact avec notre bailleur qui nous a suivi dès le début du projet en 2016 afin d’envisager la transformation et l’ajout de 15 nouvelles chambres.

Maintenir un hôtel pendant toute cette période a-t-il été complexe ?

Nicolas Perelli : En termes de flux client, nos équipes ont dû faire face à de véritables défis afin d’assurer l’exploitation d’un établissement en pleine transformation.

Nous avons cependant réussi à maintenir une activité relativement importante pendant les travaux, avant de devoir fermer en raison de la pandémie. Cette fermeture nous a permis d’avancer plus rapidement, notamment au rez-de-chaussée et dans d’autres zones.

Tout cela doit tout de même perturber les habitudes de vos équipes lorsque vous êtes en opération. Concrètement, comment cela se passe-t-il ?

Nicolas Perelli : Afin que ceux-ci puissent adapter leurs méthodes de travail et leur manière de fonctionner, ils recevaient le parcours client en fonction des zones disponibles. Cette gestion devait être anticipé afin de ne pas surprendre le client et les employés.

La disponibilité de ces zones, que ce soit une salle de petit déjeuner au sous-sol ou autre, a grandement complexifié la gestion de l’hôtel et sans ses chefs de services et leurs équipes, rien n’aurait été possible.  

Cet hôtel est en service depuis combien de temps ?

Nicolas Perelli :  Nous avons retrouvé 50 ans de rénovations successives. L'hôtel avait été construit dans les années 70 avec plusieurs phases de transformation.

Antoine, pouvez-vous nous dire où nous sommes ?

Antoine Arvis : Nous sommes juste à côté du Pley Hotel. Il s’agit d’un petit restaurant que nous avons récupéré et dans lequel nous avons décidé de faire une offre de poisson avec Keyvan Badri, fondateur de la chaîne de restaurants Mersea.

Keyvan a démarré la restauration il y a cinq ans en même temps que je démarrais dans l'hôtellerie. Nous avons donc cette offre couplée à l'hôtel qui permet à tous ses clients de déguster la carte sur place ou en room service.

Le concept de ce restaurant semble tourner autour du poisson. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Keyvan Badri :  L’idée du Mersea consistait à casser les préjugées envers le poisson. Nous avons donc constitué une carte centrée autour du « street food » avec comme plat signature, un Fish and Chips préparé par un chef deux étoiles.

Combien de restaurants Mersea avez-vous aujourd’hui ?

Keyvan Badri : En 5 ans, nous avons ouvert 5 restaurants. Cela a tout de même nécessité un travail considérable, notamment pour le renouvellement de la carte, les exigences de notre chef étoilé et nos standards élevés quant à la qualité de nos produits.

Plus nous nous développons, plus il est complexe de maintenir cette qualité, de même que cette écoresponsabilité. Nous ne cuisinons ni poissons en surpêche ni saumon ou cabillaud, ce qui peut surprendre. Cependant, malgré les difficultés, nous avons su garder ces idéaux.

Cette séparation entre l’hôtel et le restaurant, la voyez-vous comme un avantage ou un inconvénient ?

Antoine Arvis :  Tout l’intérêt de cette localisation réside dans la proximité géographique entre les deux structures. Les outils numériques actuels nous permettent de les lier et de créer ainsi une offre assez unique.

Avec un simple smartphone et un QR code, nos clients peuvent avoir accès à la carte du restaurant et être servi en chambre. Cette séparation n’est donc pas un problème.

Quelle est votre business plan quant à la répartition entre les clients de proximité et ceux de l’hôtel lors du midi et du soir ?

Antoine Arvis : Établir un business plan en cette période est pour le moins ardu.

Nous avons cependant constaté qu’il était possible de proposer une offre différenciante. Nous avons eu la possibilité d’instaurer une réelle complémentarité entre le restaurant et l’hôtel, que ce soit pour les chambres, les congrès ou les événements.

Nous avons donc choisi de maintenir notre confiance dans des produits de qualité, dans la capacité de nos différentes équipes à collaborer et dans la synergie entre l’hôtel et le restaurant.

Nous pouvons constater que notre offre a du succès et que les clients sont satisfaits.

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