Arrivé en stage au sein du Futuroscope il y a 18 ans, Rodolphe Bouin préside le parc depuis avril 2018. Il reprend le flambeau transmis par Dominique Hummel aux côtés de qui il a été directeur adjoint après avoir débuté au parc au service RH pour mettre en œuvre la restructuration nécessaire à sa survie pour ensuite assurer la direction d’exploitation et enfin la direction adjointe.
Rappelez-nous la genèse du Futuroscope
Le Parc est né de la volonté de René Monory alors député du département de la Vienne qui souhaitait dynamiser son territoire. Après une première pierre posée en 1984, le parc a été ouvert au public en 1987. Il a été privatisé en 2000 puis repris par le département (qui détient toujours 30% du capital) en 2003 suite au dépôt de bilan du groupe qui le détenait. En 2011 la Compagnie des Alpes est entrée au capital du groupement (elle en détient près de 45%) et participe désormais au rayonnement de la marque Futuroscope.
Comment le parc assume-t-il son rôle de locomotive pour le département ?
Nous avons créé la marque Pays du Futuroscope sous laquelle de nombreux professionnels du tourisme du département ont la possibilité de s’abriter et beaucoup le font. Nous relayons des informations sur l’offre touristique sur notre site Internet et mettons à contribution notre plateforme d’appels. Depuis la naissance de la région Nouvelle Aquitaine, nous avons un nouveau partenaire avec lequel nous avons déjà commencé à travailler, le Comité Régional du Tourisme. Nous sommes clairement la porte d’entrée du département et générons un flux de 2 millions de visiteurs par an. Nous souhaitons essaimer ces visiteurs dans le département et la stratégie commence à prendre car nous voyons de plus en plus de visiteurs séjourner une nuit de plus afin de découvrir d’autres offres de que celles du parc.
Quels sont les projets à venir ?
Une soufflerie ouvrira ses portes en 2019 à quelques pas des caisses du parc. C’est un investissement de 8 millions d’euros soutenu également par le département qui va venir compléter l’offre du parc.
Une aréna de 6 000 places ouvrira ses portes en 2021 et accueillera des événements sportifs, une programmation culturelle, mais aussi des spectacles Futuroscope en haute saison. C’est une belle opportunité pour nous car nous ne disposons pas de cette capacité d’accueil au sein du parc où nous sommes limités à 2 000 places.
Si l’on se concentre sur le parc en lui-même, nous souhaitons enrichir l’expérience visiteur, la clientèle famille, comme les autres clientèles, est à la recherche d’expériences et de moments inoubliables vécus ensemble. La scénographie du parc va évoluer pour nous permettre de développer les interactions avec nos visiteurs, l’offre restauration que nous gérons intégralement en propre va également être enrichie car c’est un poste important de notre chiffre d’affaire.
Nous avons actuellement 10 hôtels sur le parc soit 2 400 chambres, le parc détient le plus gros porteur avec 300 chambres. Nous cherchons de nouveaux projets qui apporteraient un plus à l’expérience client. Il nous faut mener cela en parallèle avec l’enrichissement de l’offre à l’intérieur du parc. Rendre notre produit attractif nous permettra de toucher encore un nouveau type de clientèle.
Comment rester attractif ?
Nous investissons chaque année 13 millions d’euros dans le renouvellement et l’entretien des attractions. Nous lançons une attraction phare tous les deux ans et renouvelons 3 à 4 attractions tous les deux ans en alternance. Je souhaite que nous continuions à investir autant car c’est déterminant pour l’expérience visiteur. Toutefois nous allons investir différemment également sur la scénographie du parc et proposer des attractions encore plus spectaculaires pour préparer le passage du parc à une nouvelle cible de clientèle. Notre cœur de cible restera la clientèle familiale française qui représente 70% de notre fréquentation en 2017, mais nous savons que ce marché n’étant pas extensible, nous devons adresser de nouvelles cibles plus lointaines si nous voulons continuer à croître.
A quoi devez-vous le retour à des performances positives ?
Nous avons mené une restructuration importante après la reprise du parc par le département qui nous a permis d’alléger nos coûts de fonctionnement nous sommes passés de 800 CDI à 400 CDI et 800 équivalents temps plein pour gérer le fonctionnement du parc.
Nous réinvestissons 50% de notre chiffre d’affaires lié au entrées sèches pour nos clients (frais de gestion et investissements dans le parc). Notre EBE correspond à l’activité restauration. C’est 30 M€ de chiffre d’affaires et 30% de nos effectifs.
C’est un poste déterminant pour la bonne santé du parc et pour l’expérience client.