Résultats médiocres au premier trimestre, attente repreneurs, les problèmes mécaniques, monté du prix du carburant, instabilité des devises. En ce premier trimestre habituellement médiocre dans l'aérien, le ciel est orageux.
Air France KLM, avis de tempête ?
Après avoir mis un terme au bras de fer qui opposait la direction à son personnel navigant et à ses pilotes, Ben Smith lance un plan de départs volontaires. 400 départs sont annoncés pour le 13 mai. Si la compagnie terminait 2018 sur une note très positive, les résultats du premier trimestre sont dans le rouge malgré une hausse du nombre de passagers de +3%.
Pour Benjamin Smith, Directeur général du groupe Air France-KLM : « Comme nous l’avions anticipé, le transport aérien européen et le groupe Air France-KLM ont évolué dans un environnement de marché complexe au premier trimestre. L’exercice a été marqué par une importante hausse des capacités pendant une période creuse conduisant à une pression sur la recette unitaire. Dans ce contexte, le groupe a poursuivi ses efforts de réduction de ses coûts unitaires et a bénéficié du travail mis en place pour renforcer son positionnement, comme en témoignent les premiers signes d’amélioration de la performance opérationnelle chez Air France, notamment en terme de taux de recommendation client (Net Promoter Score) et de ponctualité. Ces éléments, couplés à une perspective plus favorable de l’offre de l’industrie cet été nous font anticiper une amélioration de la tendance pour le reste de l’année et confirmer notre objectif annuel.»
Ce sont donc les charges qui sont à blâmer dans cette perte de -303 millions d'euros sur le résultat d'exploitation. L'activité cargo qui affichait une santé florissante est également en recul de -1,3% sur le CA total.
Transavia croît (+7,4% de passagers) mais affiche un résultat d'exploitation de -71 millions d'euros. La branche maintenance affiche un résultat d'exploitation de +47 millions d'euros.
La compagnie prévoit une croissance de ses capacités de 2 à 3% en 2019 avec une progression prévue entre +9 et +11% pour la branche Transavia. La réduction des coûts reste une priorité pour le groupe qui va investir 3,2 milliards d'euros en 2019.
Lufthansa ne fait guère mieux
Mêmes motifs même punition, l'allemand Lufthansa invoque la concurrence, la surcapacité du marché européen et la hausse du prix du carburant entre autres dans son rapport financier du 1er trimestre. Son résultat d'exploitation est à -344 millions d'euros sur début 2019.
Alitalia sur le fil
Ferrovie dello Stato (FS) a jusqu'au 15 juin pour soumettre une offre de reprise viable et cohérente suite au délai supplémentaire accordé par le gouvernement italien. La compagnie avait un temps intéressé Air France mais les relations diplomatiques entre les deux pays ne favorisent pas ce rapprochement. FS investirait à hauteur de 30% de capital d'Alitalia, le reste étant encore à financer.
J-8 pour l'indien Jet Airways
Les avions de la compagnie sont cloués au sol depuis le 17 avril et une dette abyssale dissuade les repreneurs après la mise en vente par son principal investisseur la State Bank of India. Autrefois première compagnie en Inde, elle a souffert du développement de l'offre low cost dans sa zone de chalandise et n'a pas su se repositionner. Les 23 000 salariés de Jet Airways seront fixés le 10 mai, date limite de reprise de la compagnie.
Le secteur aérien est lui aussi disrupté par des acteurs plus petits, plus agiles, plus light qui n'hésitent pas à pratiquer des tarifs agressifs afin de conquérir les parts d'un marché en pleine croissance. Les résultats financiers d'AF/KLM le prouvent, le trafic reste en hausse mais la gestion ainsi que les choix stratégiques feront toute la différence. Preuve en est avec Jet Airways plombée par l'achat de la compagnie Air Sahara mal négocié, mal géré, mal intégré, qui a, entre autres selon les analystes indiens, conduit la compagnie en cessation de paiement.