S’adressant aux professionnels réunis à l’occasion du Global Lodging Forum, organisé par MKG Group, le ministre de l’Education Nationale, Luc Chatel, a rappelé avec force sa conviction que “la montée en gamme de l’offre hôtelière devait être accompagnée par une élévation concordante de la formation”. Il va engager la réforme du bac Pro en 3 ans en se fixant comme objectif, qu’au moins 75% des titulaires de BEP poursuivent jusqu’à l’obtention de ce diplôme professionnalisant.
Devant les centaines de professionnels de l'hôtellerie réunis à l'occasion du Global Lodging Forum (voir pages 2 à 4), le Ministre de l’Education Nationale, Luc Chatel, a d’abord insisté sur les enjeux de la formation professionnelle : “La question de la formation initiale et de la fidélisation de vos salariés est donc cruciale, car elle engage à la fois le développement de votre secteur et l’exigence de qualité du service dont il doit se prévaloir. Et nous n’y répondrons pleinement, je pense, qu’en travaillant à une formation plus soutenue, plus spécifique, plus attentive aux besoins de chaque jeune et des entreprises”.À un moment où nous sommes à la recherche de points de croissance supplémentaires et de créations d’emplois, notamment chez les jeunes, l’activité touristique peut apporter des réponses et des solutions, pour peu qu’on la considère comme un acteur économique à part entière L’Éducation Nationale s’est totalement impliquée dans ce travail concerté, main dans la main avec votre profession, afin que nous construisions ensemble l’avenir de votre filière".}La filière professionnelle ne peut pas rester dans les esprits une voie secondaire : “Les lycées hôteliers et les centres de formation d’hôtellerie-restauration sont en France une filière d’excellence. Mais cette excellence et sa valorisation doivent-elles pour autant exonérer le secteur dans son ensemble d’une réflexion globale, afin qu’il s’adapte à la compétition, aujourd’hui de plus en plus vive, qui touche jusqu’aux plus petits établissements ?”.A mots à peine voilés, il a déploré la résistance au changement déployée par une partie des organisations patronales : “Pourtant, j’ai le regret de vous dire que, depuis deux ans, le secteur de l’hôtellerie et de la restauration a été écarté de la mise en œuvre de la réforme de la voie professionnelle. (…) Comme vous pouvez l’imaginer, nous sommes confrontés aux inquiétudes et aux réticences d’une partie de la profession, qui craint les conséquences de cette évolution. C’est pourquoi nous avons différé la mise en œuvre de la réforme de la voie professionnelle de 2 ans dans votre secteur et avons conservé le dispositif antérieur au sein duquel le CAP et le BEP «Métiers de la restauration et de l’hôtellerie» représentaient les diplômes les plus recherchés. Or, si le CAP doit constituer un diplôme d’insertion immédiate, nous devons amener plus de jeunes vers la qualification du bac professionnel”.Pour le ministre, le moratoire n’a plus lieu d’être et la réforme doit être engagée et mise en œuvre à compter de la prochaine rentrée de septembre 2011.{“Pendant ces 2 ans, nous avons en effet travaillé ensemble à la création de ces nouvelles certifications. Nous sommes aujourd’hui parvenus au terme de ce travail. Plus rien ne s’oppose donc à la mise en œuvre de la réforme dans votre secteur d’activités. Que dirait-on du reste si ce secteur, qui est l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois pour notre jeunesse, s’exonérait de cette élévation des compétences ? Je vois au contraire un triple avantage à cette entrée dans la dynamique globale de la réforme de la voie professionnelle :• pour l’évolution même des métiers de la filière, qui attendent des professionnels dynamiques et de haut niveau ;• pour l’insertion professionnelle de notre jeunesse, qui va ainsi pouvoir s’épanouir dans des métiers de passion, dans des carrières riches et évolutives ;• pour l’image et la réputation de notre pays, qui va ainsi améliorer sa qualité d’accueil et assurer son rayonnement culturel et humain.