[Update] Parcs de loisirs : après la pluie, le beau temps – Partie 1

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Publié le 18/04/23 - Mis à jour le 18/04/23

Parcs de loisirs

La réouverture des parcs de loisirs marque le lancement d’une nouvelle saison pour ces lieux dédiés à l’amusement et aux sensations. Des lieux désertés durant la crise sanitaire renouant désormais avec leurs niveaux de fréquentation habituels et qui n’hésitent pas à investir et innover pour attirer toujours plus de visiteurs. Des investissements et des nouveautés dont le but est également d’accroitre les dépenses des visiteurs ainsi que la durée de leur visite. Dans cette optique, la partie hébergement des parcs de loisirs gagne en importance et si diversifie toujours plus pour offrir des expériences uniques aux visiteurs. Une analyse étayée par les propos de Loïc Bonhoure, Directeur général délégué de la Compagnie des Alpes.

Un bilan de fréquentation plus que satisfaisant

Les visiteurs ont bel et bien retrouvé la route des parcs de loisirs aux vues de leurs performances enregistrées l’année dernière. La division des parcs à thème de The Walt Disney Corporation a généré un chiffre d'affaires de 7,42 milliards de dollars au quatrième trimestre 2022, un record pour la division et une augmentation de 36% par rapport à la même période de l'année dernière. Le bénéfice d'exploitation trimestriel des parcs Disney, qui s'élève à 1,5 milliard de dollars, a plus que doublé par rapport à 2021.

En outre, Disneyland Paris a enregistré un chiffre d’affaires de 1 849 millions d’euros pour l’exercice 2022, représentant donc une forte hausse par rapport au chiffre d’affaires enregistré l’année précédente qui s'élevait à 509 millions d’euros.  L’EBITDA ressort à 161 millions d’euros, contre - 465 millions d’euros en 2021. Enfin, le résultat d’exploitation atteint 47 millions d’euros, contre - 579 millions d’euros l’année précédente.

PortAventura World a quant à lui clôturé l’année 2022 avec 5,1 millions de visiteurs et des recettes record selon David García, directeur général du parc espagnol. En outre, le parc vise les 5,3 millions de visiteurs cette année, espérant ainsi poursuivre la croissance du parc. Par ailleurs, l'avant-saison a permis d'augmenter les effectifs et de générer jusqu'à un demi-millier d'embauches, pour atteindre un pic de 3 800 employés actifs aux moments clés de la saison.

Une année 2022 tout aussi notable pour Europa Park qui a accueilli plus de 6 millions de visiteurs, une première pour le parc allemand en 50 ans d’existence. « Nous considérons ce record comme une énorme preuve de confiance de la part de nos visiteurs. Et ce, dans une année difficile, où la guerre, les problèmes d'approvisionnement, l'inflation et la crise énergétique nous ont tous mis à rude épreuve » souligne le propriétaire du parc, Roland Mack.

L’année dernière fut également un très bon cru pour la Compagnie des Alpes, et fait notable, la contribution des parcs de loisirs a été supérieure à celle des domaines skiables. En effet, la Compagnie a enregistré un chiffre d’affaires de l’ordre de 958,5 millions d’euros, dont 468,5 millions d’euros grâce aux parcs de loisirs soit une hausse de 23,1% par rapport à 2018/2019. Le groupe a accueilli plus de 10 millions de visiteurs dans la douzaine de parcs de loisirs qu’il exploite, soit une hausse de 6% par rapport à l'avant-crise, et remarque une hausse de 17% de la dépense par visiteur.

Certains parcs de la Compagnie ont par ailleurs battu des records de fréquentation, à l’image de Parc Astérix qui a accueilli 2,6 millions de visiteurs sur l’ensemble de l’année. Le précédent record datait de 2019, avec 2,3 millions de visiteurs. Guy Vassel, son directeur général adjoint du parc gaulois confirme par ailleurs l’augmentation des dépenses dans les points de restaurations et les diverses boutiques du parc.

Nous tirons un excellent bilan de 2022, surtout après les deux années de crise que nous avons connue puisque c’est pour nous une année de forte croissance par rapport à l’avant-crise, en revenues comme en volumes. [...] Il y a avait une réelle volonté de se faire plaisir après une période de restrictions durant laquelle on nous a expliqué que les loisirs sont non essentiels alors que nous sommes convaincus du contraire

Loïc Bonhoure, Directeur général délégué, Compagnie des Alpes

Le Puy du Fou se félicite également de la saison passée avec plus de 2,3 millions de visiteurs accueillis, soit une croissance d’environ 2% par rapport à 2019. Le parc bat ainsi son propre record de fréquentation qui remonte à l’avant-Covid. Un nouveau bilan qui confirme bel et bien le rebond du secteur des parcs de loisirs malgré un contexte complexe.

Record de fréquentation également pour Nigloland qui a attiré 763 000 visiteurs à l’occasion de son trente-cinquième anniversaire. Le parc à thèmes situé dans l’Aube dépasse ainsi pour la première fois la barre symbolique des 700 000 visiteurs. Même son de cloche du côté de la Mer de Sable qui a vu défiler plus de 400 000 visiteurs dans ses allées, enregistrant ainsi une hausse de 21% par rapport à 2019. De bons chiffres qui se répercutent sur le chiffre d’affaires qui affiche une croissance de 32% par rapport à 2019. Quant au ZooParc de Beauval, il a battu tous les records en accueillant 2 millions de visiteurs, soit une augmentation de 43% par rapport à 2021.

Une nouvelle saison débute

L’hiver est officiellement terminé, l’arrivée du printemps marquant ainsi la réouverture des parcs de loisirs à travers le monde. A l’échelle européenne, le parc espagnol PortAventura World a ouvert le bal en accueillant ses premiers visiteurs de l’année le 17 février dernier, inaugurant ainsi la saison la plus longue de son histoire. Son concurrent Allemagne Europa Park a quant à lui rouvert ses portes le 25 mars, inaugurant sa 49ème saison.

En France, c’est le Futuroscope qui a lancé la saison en débutant dès le samedi 4 février sa 36ème saison. Comme le souligne Rodolphe Bouin, Président du Directoire du parc, « le Futuroscope est un des deux seuls parcs d’attraction français ouvert dès le mois de février, offrant ainsi une alternative aux vacances à la neige ». Deux mois après, c’est au tour du PAL d’accueillir à nouveau du public en célébrant un anniversaire notable, son 50ème.

En outre, le parc Shanghai Disneyland a enfin réouvert ses portes l’année dernière après des mois de fermeture en raison de la crise sanitaire qui sévissait toujours fortement en Asie. Toutefois, les visiteurs devront remplir un certain nombre de conditions pour pouvoir entrer, et ceux qui ont quitté la ville au cours des cinq derniers jours ne seront pas autorisés à entrer. Les recherches pour le parc suite à l’annonce de sa réouverture ont bondi de près de 300 % le 8 décembre dernier.

Cette nouvelle saison risque néanmoins d’être marqué par le contexte inflationniste, impactant dans un premier temps les exploitants d’attractions. D’après une étude menée par Convious, en septembre 2022, 21% des détenteurs de pass étaient moins susceptibles de renouveler qu’en 2021. Une incertitude économique qui pourrait empêcher un certain nombre de visiteurs habitués à se rendre cette année dans les parcs ou alors réduire le nombre de sorties.

Une inflation qui se ressent en outre sur le prix des billets d’entrées et des hôtels des parcs pour permettre aux exploitants de faire face à la hausse des coûts. Une flambée des tarifs qui s’expliquent également par la perte de chiffre d’affaires durant les nombreux mois de fermeture en 2020 et 2021. Néanmoins, le PDG de Disney, Bob Iger, a reconnu que l’entreprise a « peut-être été un peu trop agressive sur certains de ses prix » dernièrement. Reste à voir si cette déclaration présage une réelle baisse des prix dans les parcs.

Toutefois comme l'explique Loïc Bonhoule, les parcs de loisirs ne sont en réalité que très peu impactés par la hausse des coûts de l'énergie puisqu'ils bénéficient de l'ARENH (Accès Régulé à l'Electricité Nucléaires Historique). Toutefois "il y a une hausse tarifaire chaque année qui suit le développement des parcs et l'inflation". Un développement notamment soutenu par l'augmentation du capital du groupe afin d'investir et d'améliorer la satisfaction client. 

Un secteur qui recrute plus que jamais

Alors que la saison 2023 débute à peine et s’annonce prometteuse pour la grande majorité des parcs aux vues des performance de la saison passée, certains se dotent de nouvelles personnalités pour accompagner leur développement.

Alors que Bob Iger a repris la direction de Disney en tant que PDG, en remplacement de Bob Chapek, Josh D'Amaro, président de Disney Parks, Experiences and Products, est pressenti pour devenir le prochain PDG de The Walt Disney Company.Parallèlement, le parc de la célèbre souris annonçait récemment la suppression de plus de 7 000 emplois.

Côté Espagne, PortAventura Business & Events a annoncé la nomination de Malin Nilsson au poste de directrice de la division. Avec plus de 22 ans d'expérience à des postes de direction dans des entreprises nationales et internationales du secteur MICE, elle a désormais pour objectif de continuer à stimuler l'innovation et le succès du centre de conventions du parc. Avec cette nomination, PortAventura Business & Events renforce sa projection internationale pour offrir aux entreprises l'un des centres de conventions les plus performants d'Europe.

Changement de direction à Vulcania, le parc thématique sur les volcans a ainsi nommé Sophie Rognon à sa tête. Originaire de la région et diplômée de l’ESC Clermont Business School, sa mission « est toute tracée : développer le parc afin qu’il contribue toujours plus fortement à l’attractivité touristique de l’Auvergne ». Le parc auvergnat est parallèlement à la recherche d’une centaine de saisonniers pour soutenir l’activité du parc tout au long de la saison.

Walibi Rhône-Alpes lance également ses premières sessions de recrutement de l’année en perspective de la saison à venir qui s’annonce dynamique. 400 postes saisonniers dans une multitude de métiers sont ainsi à pourvoir pour venir en renfort des 45 salariés permanents du parc. Dans cette optique, le parc s’associe à nouveau à Pôle Emploi, à l’AFDAS et à l’AFPA afin d’offrir l’opportunité à 15 demandeurs d’emploi de suivre un parcours de formation et de décrocher un Certificat de Compétences Professionnelles d’Agent de Loisirs. Il poursuit également sa politique d’apprentissage en accompagnant une promotion de 10 alternants dans le cadre de la formation « Chargé d’Accueil Touristique » en partenariat avec la CCI Nord-Isère.

Des opérations qui s'inscrivent dans la volonté de la Compagnie des Alpes de dérouler une ambitieuse stratégie au niveau des ressources humaines. Le groupe souhaite ne plus faire face aux mêmes difficultés de recrutement qu'en sortie du Covid où certaines zones des parcs demeuraient fermées en raison du manque de personnel, notamment dans la restauration. Comme le souligne Loïc Bonhoure "si on travaille sur la partie humaine, on entraine et on observe que les gens reviennent plus facilement les saisons suivantes".

Un projet de campus interne pour former au mieux ses salariés est notamment dans les cartons même si la Compagnie dispense d'ores et déjà des formations, notamment à destinations de personnes immigrées. Un travail va également être mené sur l'hébergement des saisonniers, une problématique encore et toujours d'actualité, ainsi que sur la manière dont elle peut intéresser davantage les salariés aux résultats de l'entreprise. 

Nous allons faire foisonner les idées autour de nos salariés car nos activités vivent grâce à eux et ce sont leurs sourires qui participent au bonheur des clients.

Loïc Bonhoure, Directeur délégué général, Compagnie des Alpes 

Des parcs toujours plus verts

Cette nouvelle saison s’inscrit également dans la mouvance du développement durable, les exploitants de parcs étant pleinement investis dans cette démarche. PortAventura World fiat ainsi partie des pionniers et s’engage depuis de nombreuses années à la protection de l’environnement. De ce fait, le parc s’engage à respecter les Objectifs Développement Durable de l'ONU à travers diverses initiatives comme la construction d'une centrale photovoltaïque, la mise en place de 150 points de recharges pour véhicules électriques ainsi qu’à l’attention portée au bien-être de ses employés.

Des actions plus concrètes prennent aussi place dans la gestion quotidienne du parc, par exemple Emma Descrot, responsable du marché France explique que « cette année pour Halloween, nous avons redistribué les milliers de courges utilisées dans des fermes aux alentours pour alimenter des animaux » ou encore qu’après Noël « les sapins seront réutilisables et recyclés et tous les éclairages intègrent des ampoules LED à basse consommation ».

Si le volet environnemental est d’importance capitale pour le parc espagnol, le volet social l’est tout autant. Dans cette optique, le parc a créé en 2011 une fondation dont l’ambition est de « contribuer à améliorer la vie des gens, et plus particulièrement des enfants et des jeunes » par des actions et événement solidaires au profit d'associations. La fondation a par ailleurs fait sortir de terre le projet Port Aventura Dreams qui vise à accueillir chaque année, gratuitement, plus de 200 familles avec des enfants ou des adolescents en situation de vulnérabilité qui souffrent d'une maladie grave.

PortAventura World ne s’arrête pas là puisque le parc a rejoint le consortium Green & Human dans le but de continuer à mettre en œuvre et à développer des projets durables et sociaux de manière efficace et responsable. Selon Choni Fernández, directeur du développement durable à PortAventura World, « le secteur du tourisme peut et doit jouer un rôle de premier plan dans le développement durable du pays. Grâce à Green & Human, nous avons une excellente occasion de continuer à progresser dans la transformation durable de notre entreprise et du secteur et de fixer des objectifs et des engagements réels ».

Un engagement envers l’environnement tout aussi sérieux du côté d’Europa Park qui désire prendre en main sa transition vers les énergies renouvelables et construisant une installation photovoltaïque de plus de 20 hectares en collaboration avec le logisticien automobile Mosolf. Environ la moitié de la surface de la nouvelle installation, soit environ dix hectares, est destinée à l'approvisionnement d'Europa-Park. Cela comprend également les six hôtels du parc ainsi que le restaurant Eatrenalin qui vient d'ouvrir ses portes. 

L'installation devrait être mise en service en 2024. Europa Park prélèvera une part considérable de l'énergie produite et pourra à long terme s'approvisionner en électricité renouvelable de manière autonome, en grande partie indépendamment d'autres sources d'énergie, surtout pendant les mois d'été de haute saison. Ce sera un pas important vers la production d'énergie renouvelable. 

Roland Mack, propriétaire d'Europa Park

Aujourd'hui déjà, le parc allemand exploite des installations photovoltaïques, des centrales hydroélectriques et des centrales de cogénération. Selon le patron du parc, la nouvelle installation ouvre une toute nouvelle dimension à l'entreprise en matière d'approvisionnement en énergie renouvelable. Pour l'avenir, Europa-Park mise sur des solutions de stockage performantes qui permettront à moyen terme une utilisation encore plus importante de l'énergie solaire.

Outre-Atlantique, de nombreux parcs de loisirs proposent des offres et services adaptés aux familles avec enfants aux besoins spéciaux. Ainsi, tous les parcs de Disney offrent un service d’accès aux personnes handicapées, et Universal propose un passe d’assistance aux attractions en Floride et également à Universal Studios Hollywood. En outre, Legoland devient le premier complexe thématique à obtenir la certification Certified Autism Center tandis que  le parc à thème Peppa Pig a été certifié conforme aux enfants autistes et comprend également une promenade adaptée aux fauteuils roulants.

Les parcs français sont tout aussi engagés, à l’image de Disneyland Paris qui achève actuellement les travaux pour la construction de la plus grande centrale photovoltaïque en ombrière d’Europe, déployée au-dessus du gigantesque parking du parc. Une fois terminée, elle permettra d’économiser 900 tonnes de carbone chaque année. « Ce projet s’inscrit dans nos objectifs environnementaux : avoir 100% d’électricité renouvelable d’ici 2030, diminuer les îlots de chaleur… Le parking était l’un des plus importants » souligne Damien Audric, directeur de l’aménagement et de l’environnement de Disneyland Paris. Le parc est également déjà alimenté par un réseau de géothermie qui apporte 18% des besoins du site et d’une station d’épuration.

Un engagement durable qui se traduit également par un partenariat avec la marque Beyond Meat afin de proposer des options végétariennes aux visiteurs à chaque repas de la journée. Un partenariat lancé dans le cadre du 30e anniversaire de Disneyland Paris, afin de répondre au « besoin croissant des visiteurs de pouvoir accéder à des options plus durables » selon les dires de Laure Albouy, Vice-Présidente Business Intégration et Stratégie de Disneyland® Paris.

La Compagnie des Alpes est également attentive à son impact sur l'environnement de ses activités et se concentre cette année dans les parcs sur la sobriété, que ce soit à travers la chasse au gaspillage ou le monitoring. Avec l'ambition d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2030, le groupe ne ménage pas ses efforts et souhaite notamment développer sa propre production d'énergie avec la mise en place de panneaux photovoltaïques sur les parkings. Le focus est également mis sur la gestion des déchets et de l'eau.

Une fois que nous avons un projet, nous devons voir comment nous pouvons minimiser son impact sur l'environnement.

Loïc Bonhoure, Directeur général délégué, Compagnie des Alpes  

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