
Les difficultés que rencontrent les loueurs Airbnb inspirent plusieurs capitales européennes. À l’instar de Paris et Ian Brossat, adjoint au logement à la mairie de Paris, Lisbonne envisage de vouloir profiter de cette crise pour louer les appartements de la capitale qui ne trouvent plus preneur en cette période de crise sanitaire.
Les propriétaires ayant acquis des logements pour les mettre en location sur la plateforme américaine ont vu leur investissement tourné court faute de touristes. Une situation dont la Mairie de Paris et de Lisbonne compte bien profiter.
Plutôt que de les racheter, la capitale portugaise envisage de les louer. Là où la mairie de Paris souhaiter racheter ces biens pour les louer à bas prix, Lisbonne prévoit de les prendre en location pour ensuite les sous-louer.
« Au Portugal, nous n’avons pas de parc social comme en France. Par ailleurs, le marché locatif est peu actif, ce qui a fait grimper les loyers surtout dans les quartiers les plus prisés, » explique Cecile Goncalves, Présidente de l’agence Maison au Portugal.
Début 2020, la maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé la création de la « Société immobilière pour le logement abordable ». L’objectif étant d’acquérir des logements pour ensuite les louer 20% en dessous du prix du marché - soit environ 18 euros le m². Ces biens pourraient basculer vers le marché locatif de longue durée et permettre de réduire le stock de locations touristiques.
Un objectif similaire à celui de Lisbonne qui est prêt à louer un millier de logements d’ici la fin de l’année à l'aide de programme baptisé « Renda Segura » (loyer sécurisé). Pour cela, la ville va dépenser quatre millions d’euros par an. Un premier appel d’offres a été lancé pour mettre, d’ici fin juin, 300 logements à disposition. Un second aura lieu entre le 15 septembre et le 30 octobre.
La mairie de Paris estime à 35.000 le nombre d’annonces disponibles sur Airbnb dans la capitale. « Nous avons enregistré une légère hausse de notre offre d’hébergements, avec environ 70.000 annonces actives disponibles (soit un peu plus de 3% du parc parisien) en mai à Paris », rétorque Airbnb.
Pour le moment, le prix auquel ces logements parisiens pourraient être rachetés est inconnu. « Il dépendra des évolutions du marché, » explique Ian Brossat. « Ce qui est certain, c’est qu’il y aura des propriétaires en difficulté dans leur montage financier car faute de touristes, impossible de louer leur appartement. »
Mais les vendeurs ayant acquis ces biens à prix élevés ne sont pas forcés de vendre et/ou peuvent reporter le paiement des mensualités de crédit, cela malgré le Covid-19.
Pour convaincre ceux-ci, la municipalité portugaise a toutefois prévu de les exonérer d’impôt sur le revenu, d’impôt sur les sociétés et de taxe foncière. En parallèle, la mairie assure aux propriétaires qu’ils disposeront d’un "revenu fixe, payé à temps, sans risques, ni complications." Concrètement, les baux de location seront signés pour cinq ans. Pendant cette période, les bailleurs pourront toucher un loyer compris entre 450 et 1000 euros par mois selon la surface du logement.
