
Avec le rachat de Onefinestay, le géant hôtelier français vient de frapper un grand coup sur le marché de la location d'appartements appartenant à des particuliers. Les équipes dirigeantes des deux groupes étaient réunies à Paris ce mardi 5 avril pour détailler ce nouveau partenariat.
Le leader de l'hôtellerie européenne et Onefinestay avaient mis les petits plats dans les grands pour recevoir la presse ce mardi, en ouvrant les portes de l'un des plus prestigieux logements parisiens disponibles sur le service de location. Le Président directeur-général d'AccorHotels Sébastien Bazin et le fondateur de la plateforme, Greg Marsh, s'étaient ainsi donné rendez-vous à quelques pas de Matignon, dans un opulent hôtel particulier du VIIème arrondissement, pour officialiser l'opération et "annoncer au monde le début de ce nouveau partenariat".Cette rencontre avec les journalistes était tout d'abord l'occasion de détailler le business model de Onefinestay. Pour Sébastien Bazin, son avantage réside dans le fait d'être "une plateforme opérationnelle, et non pas seulement une plateforme digitale." Le service dispose d'équipes dans chacune des quatre destinations où il est implanté à l'heure actuelle (Londres, Los Angeles, New York et Paris, sans oublier la mise à disposition prochaine d'adresses à Rome), représentant au total un personnel de près de 600 personnes.
A la différence d'autres figures connues de l'hébergement collaboratif, les clients sont reçus par des employés de la plateforme, fournissant aussi les services retrouvés ailleurs dans l'hôtellerie haut de gamme : nettoyage, rangement, etc. "Les équipes de Onefinestay sont les seules à pouvoir se rendre sur place, évitant aux propriétaires d'avoir l'impression de confier leurs clés à une douzaine de personnes," explique M. Bazin. Autre atout notable, un smartphone est mis à disposition des utilisateurs de Onefinestay, contenant conseils et recommandations fournies par le propriétaire quant aux bonnes adresses locales.Onefinestay est un service résolument focalisé sur le segment haut de gamme. Les équipes de la plateforme se chargent elles-mêmes de sélectionner les appartements dignes de figurer dans son portefeuille d'offres de location (2 600 propriétés pour 10 000 chambres environ), rencontrant au préalable leurs propriétaires individuellement. Pas question aujourd'hui de s'intéresser à d'autres segments de marché : la priorité du service est plutôt de conquérir de nouvelles destinations, et de "préserver la pureté de la marque" en se concentrant sur celles "où la clientèle est la plus exigeante." La plateforme a fait le pari de "l'exclusivité" - les logements mis en ligne ne sont disponibles à travers aucun autre service, et sont accessibles pour 500 à 600 euros la nuit en moyenne. Pour le fondateur et Président de Onefinestay Greg Marsh, la plateforme se doit désormais de se concentrer sur trois secteurs clés: tout d'abord cette nécessité d'expansion géographique, mais aussi développer les aspects de la technologie et du marketing - un secteur pour lequel les capacités d'AccorHotels devraient être un atout certain.
Le président d'AccorHotels a insisté sur cette "nécessité d'aller vite," faisant remarquer le rythme de croissance vertigineux - en termes de portefeuille et de valorisation - des principaux acteurs du secteur ces dernières années. Pour lui, ces plateformes sont "un vrai challenge pour l'économie hôtelière. Après avoir testé ce mode d'hébergement, c'est exactement le genre d'endroit où l'on souhaiterait revenir." Ce type d'acquisition permet au groupe hôtelier de "conserver la mainmise sur le customer journey du début à la fin", retrouvant par ailleurs le même profil de client que dans l'industrie traditionnelle de l'hôtellerie de luxe. Et AccorHotels ne compte pas marquer un coup d'arrêt, Sébastien Bazin affirmant que le groupe ne compte "jamais s'arrêter, ni de se transformer, ni d'investir." Peu importe les coûts opérationnels significatifs d'un acteur comme Onefinestay (15 à 20 millions de livres sterling par an de cash flows négatifs), puisque "à un moment donné, tout se renverse très vite" avec ce type de plateforme.D'après son Président, c'est pour cette raison qu'AccorHotels ne pouvait pas "être un investisseur simplement minoritaire, de par l'importance stratégique de cette opération. Si le groupe n'investissait pas dans Onefinestay, il le perdait." Greg Marsh a ainsi confirmé avoir rencontré des représentants des principaux opérateurs hôteliers, mais a fait le choix de l'opérateur français en raison de "la clarté de sa stratégie, de son engagement et du niveau d'énergie" déployés pour conclure ce partenariat. Avec en complément de nouveaux investissements (64 millions d'euros supplémentaires seront injectés), nul doute que le fondateur de la plateforme aura de plus amples moyens afin de réaliser l'un de ses objectifs premiers: "s'assurer que le monde entier ait entendu parler de Onefinestay."
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