Pascale Jallet, déléguée générale du SNRT dresse un bilan de la saison été 2023 et partage les défis à venir. Elle passe le relai à une nouvelle Déléguée Générale, Clémence Favereau. A cette occasion, le SNRT se transforme pour devenir la Fédération des résidences de tourisme, appart’hôtels et villages vacances. Une volonté d’élargir le prisme et d’avoir une approche plus globale d’un secteur qui concernera toute la location de meublés en dehors du marché de particulier à particulier.
Quel bilan dressez-vous de la saison été 2023 ?
Ce fut une belle saison bien que moins performante que l’été 2022 qui était exceptionnel. L’attirance pour la mer qui était prégnante avant le Covid revient. Les touristes reviennent à des choix plus classiques après une hausse importante en sortie de Covid de la fréquentation de la mer et de la montagne. Par ailleurs, c’est la côte ouest qui a été privilégiée au détriment de la côte sud. Cette tendance était déjà visible avant le Covid 19. Peut-être est-ce lié aux changements climatiques, ou encore à des effets de mode.
Avant le lancement de la saison, les professionnels du secteur avaient partagé la volonté de ne pas trop augmenter leurs prix afin de ne pas faire fuir les touristes. Nous n’avons à ce stade pas réalisé d’étude de ces prix.
Les durées de séjours sont en légère augmentation depuis maintenant deux ans dans toutes les typologies de destinations et se répartissent comme suit :
- 7 jours en montagne
- 5,8 jours sur le littoral
- 4,5 jours à la campagne (poids important des Center Parcs)
- 3,3 jours en villes (Paris 3,6 et province 3)
Quelles sont les perspectives de développement pour le parc ?
Il n’y a que 20 à 25 résidences qui sortent de terre chaque année et ce, pas en zone côtière. Le développement est concentré sur la montagne et la ville. Cela est lié à la loi littoral qui limite fortement les possibilités de développement. Il n’y a plus de foncier disponible en bordure de mer. Par ailleurs, l’offre d’hébergement touristique est très développée sur ces territoires et laisse peu de place à de nouveaux projets.
Le développement se concentre donc sur la montagne à travers quelques niches dans les grandes stations pour répondre à la demande des touristes étrangers, pour une offre très haut de gamme. 72% des résidences en montagne sont implantées au-dessus de 1500 mètres.
Il reste également encore de la place pour du développement en ville, notamment dans les villes moyennes.
Quelles sont les perspectives d’investissement pour le secteur ?
En sortie de Covid, les exploitants étaient à bout de souffle et nous avions négocié une prorogation des classements avec Atout France. La période compliquée directement post Covid 19 est derrière nous.
Deux ans plus tard, on reparle de projets et d’investissements notamment liés à la transition écologique. Et ce, du côté exploitant et propriétaires. D’ici 5 ans la majorité du parc aura suivi une phase de rénovation en lien avec la transition écologique et bien sûr le maintien de l’attractivité des destinations.
On assiste à une restructuration du secteur. Il y a de nombreuses entreprises familiales avec des transmissions, à cette occasion ils sont nombreux à chercher à concentrer leur activité.
Quelle sont les perspectives pour le Syndicat ?
Nous passons de Syndicat des Résidences de Tourisme à Fédération des résidences de tourisme, appart’hôtels et villages vacances. Notre volonté est de regrouper tout l’offre professionnelle qui ne soit pas de l’hôtellerie ni de la location de particuliers à particuliers. Notre objectif est d’être plus visible vis-à-vis des pouvoirs publics. Nous sommes soutenus par les acteurs du secteur dans cette démarche.
Les principaux dossiers seront liés à la rénovation énergétique ainsi que le renforcement de l’attractivité des métiers. Ce sont des métiers différents de ceux de l’hôtellerie et de l’HPA et il nous faut redonner de la visibilité à nos métiers.
Nous sommes membre fondateur de la CAT et le resterons. Nous travaillons en bonne intelligence avec eux.
Par ailleurs, je passe très prochainement le relai à une nouvelle déléguée générale qui vient tout juste d’arriver. Il s’agit de Clémence Favereau."
Diplômée d’une Maîtrise en communication Clémence a travaillé dans le monde du voyage à l’Office du Tourisme de Malaisie, puis dans plusieurs agences de tourisme réceptif. Elle était depuis 2021 Responsable tourisme à la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (FNTV).
« Je suis très enthousiaste d’intégrer le secteur des Résidences de Tourisme et de l’accompagner dans ses défis économiques, sociaux et environnementaux. J’ai également pour objectif de veiller à ce que l’élargissement aux Villages de Vacances puisse renforcer le poids du syndicat auprès des pouvoirs publics ». Clémence Favereau